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Pape François : « Je ne peux pas suivre le Christ sinon dans l’Eglise et avec l’Eglise »

Vatican Information Service - publié le 02/08/13

En célébrant la messe avec les Jésuites en la fête de saint Ignace de Loyola, le Pape rappelle l’importance de rester centré sur l’Eglise pour mieux toucher les « périphéries »

Cité du Vatican, 31 juillet 2013 (VIS).- Pour la fête de saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, ordre auquel appartient le Pape François, celui-ci a célébré, la messe avec les Jésuistes dans l’église romaine du Jésus où sont conservées les reliques du saint.
Seuls les prêtres de la Compagnie de Jésus, ses amis et collaborateurs ont assisté à cette messe privée, comme celles qu’il célèbre quotidiennement à la Maison Ste.Marthe. Toutefois, le Pape a été accueilli par des centaines de personnes venues le saluer ou qui ont attendu la fin de la messe pour le faire. Mgr.Luis Ladaria, Secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Père Adolfo Nicolás, Préposé général de la Compagnie de Jésus, des membres du Conseil et plus de deux cents jésuites ont concélébré avec le Saint-Père.

Dans son homélie, le Pape a proposé une réflexion basée sur trois concepts: mettre au centre le Christ et l’Eglise, se laisser conquérir par lui pour servir et sentir la honte de nos limites et péchés pour être humbles devant lui et devant nos frères.

“Notre devise à nous Jésuites, Iesus Hominum Salvator –a dit le Pape- nous rappelle constamment une réalité que nous ne devons jamais oublier: la centralité du Christ pour chacun de nous et pour toute la Compagnie dont saint Ignace a souhaité qu’elle prenne le nom de Jésus pour indiquer la référence… Et cela nous conduit, nous Jésuites, et toute la Compagnie, à nous décentrer, à avoir toujours devant nous le Christ toujours plus grand… Le Christ est notre vie.
A la centralité du Christ correspond aussi la centralité de l’Eglise: ce sont deux feux qui ne peuvent être séparés. Je ne peux pas suivre le Christ sinon dans l’Eglise et avec l’Eglise. Et même dans ce cas, nous les Jésuites et toute la Compagnie, sommes pour ainsi dire déplacés, nous sommes au service du Christ et de l’Eglise…Etre des hommes enracinés et fondés dans l’Eglise, c’est ainsi que nous veut Jésus. On ne peut pas avoir de chemins parallèles ou isolés.
 Oui, des chemins de recherche, des chemins créatifs, oui, c’est important; aller vers les périphéries…mais toujours en communauté avec l’Eglise, avec cette appartenance qui nous donne du courage pour aller de l’avant”. Le chemin pour vivre cette double centralité est “de se laisser conquérir par le Christ. Je cherche Jésus et je le sers parce que lui m’a cherché en premier… En espagnol, il existe une phrase qui dit bien cela: El nos primerea. Il est toujours le premier… Etre conquis par le Christ pour laisser à ce roi toute notre personne et notre fatigue… l’imiter en supportant même les insultes, le mépris, la pauvreté”. Le Pape a alors évoqué le père jésuite Paolo dell’Oglio, disparu en Syrie depuis quelques jours avant d’ajouter “se laisser conquérir par le Christ signifie être toujours tendu vers celui qui est en face de moi, vers l’objectif du Christ”.
Le Saint-Père a aussi rappelé les paroles de Jésus dans l’Evangile: Qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera… celui qui a honte de moi…et il les a comparé à la honte des Jésuites. "L’invitation que nous fait Jésus est de ne jamais avoir honte de lui, mais de le suivre toujours avec un dévouement total, en se fiant et en se confiant à lui… En regardant Jésus, comme saint Ignace nous l’enseigne dans sa première semaine –a ajouté le Pape- surtout en regardant le Christ crucifié, nous ressentons cette sensation si humaine et si noble qu’est la honte de ne pas être à la hauteur… Et cela nous mène toujours, chacun individuellement et en Compagnie, à l’humilité, à vivre cette grande vertu. Humilité qui nous fait prendre conscience chaque jour que ce n’est pas nous qui construisons le Royaume de Dieu, mais que c’est toujours la grâce du Seigneur qui agit en nous. Humilité qui nous pousse à ne pas nous mettre au service de notre personne ou de nos idées, mais au service du Christ et de l’Eglise comme des vases fragiles, inadéquats, insuffisants, mais qui contiennent un immense trésor que nous communiquons".
Le Pape a confessé qu’il aimait imaginer un jésuite au soir de son existence, "quand un Jésuite termine sa vie", avec deux images qui lui viennent à l’esprit: celle de saint François-Xavier, regardant la Chine, et celle du Père Arrupe, lors de sa dernière conversation dans le camp de réfugiés. "Deux images –a-t-il dit- que nous devons tous bien observer et nous rappeler. Demander la grâce que notre crépuscule soit comme le leur". Enfin, le Pape François a encouragé les personnes présentes à demander à la Vierge de "nous faire sentir honteux d’être insuffisants pour le trésor qu’il nous a confié, pour vivre l’humilité devant Dieu. Qu’accompagne notre chemin l’intercession paternelle de saint Ignace et de tous les saints jésuites qui ont continué à nous enseigner comment tout faire avec humilité, ad maiorem Dei gloriam". A la fin de la messe, le Pape a prié devant l’autel de la chapelle St.Ignace et St.François-Xavier ainsi que devant la chapelle de la Vierge de la rue et la tombe du Père Pedro Arrupe.

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Jésuiteperipheries
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