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Interrogée par Radio Vatican, la religieuse évoque le combat qu’elle mène quotidiennement avec les sœurs de sa communauté, dans leurs maisons d’accueil – une centaine en Italie – pour aider ces femmes exploitées à reconstruire leur vie.
Elle évoque aussi sa préoccupation envers ce phénomène de la traite des êtres humains, en particulier de l’exploitation sexuelle. De 1998 à aujourd’hui, « nous avons réussi à récupérer plus de seize mille femmes » en Italie, indique-t-elle. « Nos congrégations en Italie ont été parmi les premières à ouvrir les portes des couvents pour les accueillir », puis à se mettre en contact avec des religieuses des pays d’origine : principalement Nigeria et Europe de l’Est.
La religieuse et sa communauté sont aussi à l’origine de la création du réseau RENATE, un réseau européen de religieux qui s’engagent à travailler ensemble contre la traite des êtres humains et l’exploitation. Les membres de RENATE sont membres de différentes congrégations, sociétés missionnaires ou laïcs dont c’est l’objectif. Ils travaillent aux côtés de nombreuses autres organisations dans le monde, pour éradiquer l’esclavage contemporain. Actuellement, RENATE représente dix-huit pays d’Europe.
Après avoir passé 24 ans au Kenya, sœur Eugenia est devenue responsable en 2000 du Bureau contre la traite des femmes et des mineurs de l’Union des supérieures majeures d’Italie (Usmi). Elle est l’auteur de deux livres « Schiave » (esclaves) en 2010 et « Spezzare le catene » (briser les chaînes) en 2012. Elle a également été nommée commandeur de la République italienne.
En 2004, Soeur Eugenia avait été citée comme l’un des six « héros qui se battent pour mettre fin à l’esclavage moderne » dans le rapport annuel sur le trafic des personnes publié par le Bureau pour la Télésurveillance et la Lutte contre le trafic des personnes du Département d’Etat américain. En 2007, elle avait été élue « Femme de courage » (“Woman of Courage”) par le Département d’Etat américain.