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L’archéologie confirme l’existence de 50 personnages de l’Ancien Testament

Élisée refusant les présents de Naaman, 1637 (Frans Hals museum, Haarlem).

© Public Domain

<i>&Eacute;lis&eacute;e refusant les pr&eacute;sents de Naaman</i>, 1637 (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_Frans_Hals" title="Musée Frans Hals">Frans Hals museum</a>, Haarlem).

Religión Libertad - publié le 04/04/14

Stèles en pierre, timbres d'argile, ou plaques funéraires, découverts au fil des siècles, permettent de confirmer l’exactitude de faits mentionnés dans les vieux textes bibliques.

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Dans le magazine Biblical Archaeology Review,  l’universitaire Lawrence Mykytiuk dresse une liste de 50 personnages mentionnés dans les livres historiques de l’Ancien Testament, dont l’existence est confirmée par des sources archéologiques : stèles en pierre, timbres d’argile, reçus ou inscriptions funéraires qui ont survécu à 2000 ou 3000 ans de guerres, tremblements de terre et pillages.

Ces gens sont loin d’être des personnages de second plan. On y trouve des rois et des fonctionnaires, dont le nom figurait sur des documents officiels .La liste dévoiléd par Lawrence Mykytiuk comprend ainsi 5 pharaons d’Egypte, 1 roi moabite, 5 rois et chefs araméens ou syriens, 9 dirigeants du royaume du nord (Israël), 14 fonctionnaires de Juda, le royaume du Sud, 6 rois ou seigneurs d’Assyrie la conquérante, 5 rois ou seigneurs de Babylone ainsi que 5 rois de Perse…

Ce sont les 50 noms propres considérés par Lawrence Mykytiuk comme étant confirmés et identifiés par des inscriptions contemporaines de la vie de ces personnages. L’existence de chacun d’eux est donc démontrée et avérée.

Achab, marié à la perfide Jézabel
Un exemple de ces noms : Achab, roi d’Israël, connu dans la Bible comme le persécuteur du prophète Elie,  à l’instigation desa perfide épouse, Jézabel la païenne. Si ce n’était pas par la Bible, nous n’aurions de lui que deux mentions dans les inscriptions en pierre, comme dans le Monolithe de Kurkh, découvert en 1861 : la partie finale du récit inscrit sur le monolithe décrit la victoire de Salmanazar III contre « une alliance de 11 ou 12 rois » lors de la  bataille de Qarqar  en 853 avant JC, et où l’un des vaincus est « A-ha-ab-bu Sir-ila-aa », « Achab Seigneur d’Israël », qui est venu avec "2000 chars et 10 000 fantassins ".

Ce texte du Monolithe de Kurkh, bien qu’étant pure propagande babylonienne, le dit très clairement… en caractères  cunéiformes. Même si Salmanaser “gonfle" les chiffres par vanité, ces 2000 chars représentent la moitié de la force alliée face à lui ; aussi Achab devait-il en être le leader. En outre, les palais et édifices de l’époque attestent que son royaume, en proie à l’impiété selon Elie, était économiquement puissant…

Les inscriptions de pierre ne sont pas non plus «vérité absolue» : la victoire supposée de Salmanazar ne devait pas être si « victorieuse » que ça,  car en fait ses forces n’ont pas été suffisantes pour occuper la Syrie ni punir les rois qui s’étaient alliés contre lui.

La Bible dans un reçu !
Un autre exemple curieux : quand on trouve un nom propre biblique sur une facture ou un reçu, parmi  les 130 000 tablettes empilées dans le British Museum, traduites et étudiées avec une lenteur exaspérante. C’est ainsi qu’un jour de juillet 2007, le professeur Michael Jursa, assyriologue de l’Université de Vienne, était en train de traduire et transcrire ces tablettes, quand il est tombé sur une petite tablette : un reçu ou facture de  595 avant Jésus-Christ, soit huit ans avant la conquête de  Jérusalem par les Babyloniens, épisode décrit en détail par Jérémie.

 Sur ce reçu, on lit : « Concernant une mine et demie d’or  [750 gr.) , propriété  de Nabu-sharrussu-ukin, chef des eunuques, transmise par l’eunuque Arad -Banitu à Esangila du temple.  En  présence de Bel-usat, fils d’ Alpaya, garde du cet de corps du roi ;  Nadin, fils de Marduk-zer-ibni, neuvième mois, jour 18, an 10 du règne de Nebucatnetsar (Nabuchodonosor), roi de Babylone ».

Cette découverte vient confirmer l’exactitude des faits mentionnés  dans Jérémie 39.1, où est décrite en détail l’entrée des commandants et des généraux de Nabuchodonosor à Jérusalem.

 Le "nabu" (seigneur) convient à Sarsachim (sharrussu-ukin), le chef des eunuques (comme il est appelé dans  la Bible et  sur le reçu du temple, huit ans avant la conquête). Et ainsi, le reçu du Nabu-Sharrussu-kin, chef des eunuques, confirme que Jérémie est méticuleux et documenté lorsqu’il cite Nabusarsakin, chef des eunuques, parmi les généraux qui entrent triomphalement à Jérusalem. En effet, si ce personnage figure dans le texte de Jérémie, c’est que Jérémie est précis et  qu’il a le souci du détail, car Nabusarsakin n’est plus mentionné ni n’a aucun autre rôle narratif  ou théologique.

Shebna, le “prédécesseur” de saint Pierre
Lawrence Mykytiuk mentionne aussi certaines personnes hors de sa liste des 50, qu’il considère comme « presque réels », c’est à dire qu’il y a une corrélation quasiment attestée entre le nom biblique et le document archéologique. Un exemple : Shebna, l’intendant du palais de Jérusalem… que les catholiques aiment bien citer quand ils discutent avec les protestants, à propos du pouvoir du Pape.

Jésus dit à Pierre: «Je te donnerai les clefs du Royaume ». Or pour un Juif, le symbole des clés  évoque Isaïe 22,22, où la fonction de l’intendant du royaume davidique est ainsi décrite : « Je mettrai la clé de la maison de David sur son épaule: s’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira ». En l’absence du roi, l’intendant détient tout ce pouvoir. D’après quelques phrases dans Isaïe 22,15, nous voyons qu’un précédent intendant du palais, un certain Shebna, s’est mal comporté, et que Dieu va le punir, en lui retirant les clés.

Mykytiuk considère que Shebna a existé entre 726 et 686 av. Jésus-Christ.-, et qu’il serait peut-être le personnage mentionné dans 2 Rois 18,18 et Ss. En 1953 on a découvert la tombe d’un intendant du palais taillée dans le roc à Silwan (ou Siloé), près de Jérusalem ;  l’inscription du nom est incomplète, mais ce pourrait être Shebna. Il est tentant de l’attribuer à Shebna, à qui est fait un reproche dans Isaïe 22,16 : " il se taille un sépulcre surélevé, il se creuse une chambre dans le roc "…

Peut-être que sans la vanit&eacu
te; de Shebna et son cher sépulcre, le texte d’Isaïe n’aurait pas été écrit, le symbole des clés ne nous serait pas parvenu par la Bible, peut-être Jésus ne l’aurait-il pas connu ou utilisé pour expliquer le pouvoir qu’il confiait à Pierre , le nouvel intendant, porteur des clés. Ou peut-être que Jésus l’aurait utilisé et que le lecteur moderne ne l’aurait pas compris en l’absence d’une référence biblique antérieure. Cela a été évité, qui sait, par la vanité de Shebna, qui a tant irrité Isaïe.

Article publié initialement par Religión en Libertad , traduit par Elisabeth de Lavigne

Tags:
Ancien TestamentArchéologieBible
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