Le suicide français est un succès incontestable dans les librairies et s’impose comme l’opus-événement de ce mois. Qu’est-ce qu’Éric Zemmour peut nous dire à nous autres catholiques français ?
Nuances et convictions
Le suicide français appelle d’abord quelques considérations de base. Personne ne remettra en cause la qualité du travail d’Éric Zemmour. Comme toujours avec lui, c’est bien écrit, alerte et un brin sarcastique. Le lecteur apprend plein de faits de notre histoire récente, on tape sur les « élites »… Bref, le lecteur ressort plutôt satisfait. C’est d’ailleurs mon cas !
Puis s’opère le travail de réflexion et quelques remarques s’imposent. Zemmour enrichit notre sens de l’observation politique en prenant du recul sur notre actualité trop souvent collée à l’immédiat. Il est très agréable de voir défiler l’histoire sous l’angle de chansons, de films et d’anecdotes. En même temps, notre auteur a la mainmise sur l’histoire : il décrète ce qui est le point de départ d’une France qui lui plaît – la France, et pas n’importe laquelle, celle du général de Gaulle – une France souveraine qui a la maîtrise de son destin. Il choisit les faits qui lui semblent significatifs et qui confortent sa thèse. À ces faits, il donne la couleur du déclin ; d’autres observateurs auraient pu donner une autre teinte à tel ou tel événement. Enfin, et c’est important, Zemmour traite du suicide français et non du meurtre français. S’il est possible, à travers ce livre, de dresser le portrait de quelques individus accusés d’avoir « trahi » la France, aucun groupe de personnes n’est désigné. On évite ainsi un certain manichéisme contre lequel notre auteur s’insurge. Il est vrai, cependant, que les technocrates ne semblent pas particulièrement être mis en valeur (c’est le moins que l’on puisse dire !) même s’ils sont davantage décrits comme les héritiers de leur époque – celle de mai 1968 – que comme les responsables de tous nos maux.
Ces remarques faites, le livre reste source d’interrogations. La conclusion est imparable : « la France est morte ». Comment réagir en tant que catholiques face à cette conclusion ? Lire la suite sur le Padreblog