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C’est une attaque informatique inédite dans l’histoire de la télévision dont vient d’être victime TV5 Monde. Jeudi 9 avril au matin, le site de la chaîne était encore en maintenance et la diffusion limitée à des programmes pré-enregistrés. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et la ministre de la Culture et de la communication, Fleur Pellerin, sont arrivés au siège de TV5 Monde en début de matinée.
Yves Bigot, directeur général de TV5 Monde, explique lui-même la situation dans une courte vidéo mise en ligne sur le profil Facebook rétabli de la chaîne internationale française : « Le 8 avril à 22 h, heure de Paris, TV5 Monde a été victime d’une cyber-attaque extrêmement puissante. Ce piratage a conduit l’ensemble de nos 11 chaînes, les neuf généralistes et les deux thématiques, à virer à l’écran noir. Nous avons dans le même temps perdu le contrôle de nos réseaux sociaux et de nos sites Internet. L’ensemble de nos équipes travaille depuis d’arrache-pied pour rétablir les programmes auxquels vous êtes habitués ».
Une attaque globale
Entre 22 h et 1 h du matin, la chaîne de télévision ne pouvait plus émettre, tandis que son compte Facebook diffusait des messages de propagande. Selon les messages imposés par les hackers, François Hollande aurait commis « une faute impardonnable » en menant « une guerre qui ne sert à rien ». « C’est pour ça que les Français ont reçu les cadeaux de janvier à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher. » Des documents concernant des proches de militaires français ont été postés sur le compte Facebook de TV5 Monde, avec le bandeau « cybercaliphate ». L’authenticité de ces documents n’a pas encore été établie.
Si le piratage de comptes Facebook ou Twitter est commun, paralyser une chaîne de télévision demande en revanche une expertise et des moyens considérables. Il y a trois mois, les cyberdjihadistes avaient déjà donné un aperçu de leurs moyens en attaquant 19 000 sites Internet français en quatre jours, selon Arnaud Coustillière, officier général chargé de la cyberdéfense à l’État-Major des armées, qui avait tenu un point presse le jeudi 15 janvier à ce sujet. Il estimait alors que c’était « la première fois que le pays [était] confronté à une telle cybercontestation ».
