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« Je ne dois pas cataloguer les autres pour décider qui est mon prochain et qui ne l’est pas » : c’est la « maxime » du pape François, tirée de la Parabole du Bon Samaritain, proposée dans la liturgie du jour et reproposée aux milliers de fidèles et pèlerins, rassemblés place Saint-Pierre, comme chaque dimanche, sous ses fenêtres, pour la récitation de l’angélus, rapporte l’agence I-media. « Cela dépend de moi d’être ou de ne pas être “le prochain” de quelqu’un, d’une personne que je rencontre et qui a besoin d’aide, a-t-il ajouté, même si elle est étrangère ou peut-être hostile (…) Nous serons jugés sur nos œuvres de miséricorde. »
Un style de vie
« Aimer son prochain n’est pas automatique », avait expliqué le Saint-Père il n’y a pas si longtemps au cours d’une audience générale. Il expliquait aux pèlerins le sentiment de « compassion » comme trait essentiel de la miséricorde de Dieu. En ce dimanche, il est revenu dessus comme cela lui arrive souvent lorsqu’il veut ancrer dans les esprits un concept à lui si cher. Et il ne cessera de le dire : mon « prochain » n’est pas forcément « mes parents », « mes amis », « mes concitoyens » ou « ceux de la même religion que moi », mais toute personne que l’on voit en difficulté, a-t-il insisté. Faire des « bonnes œuvres », a aussi précisé le Pape, ce n’est pas se contenter de « paroles en l’air ». Et le Pontife alors d’improviser en citant les mots de la célèbre chanson « Parole, parole » immortalisés par Dalida : « Cela me rappelle cette chanson “Parole parole”… Non, il faut faire ! Faire ! ».
L’attitude du Bon Samaritain « met à l’épreuve notre foi », a-t-il ajouté. Et comme à chaque fois, le Pape a laissé le fidèle ou le pèlerin, à sa propre introspection intérieure : « Posons-nous la question et laissons répondre notre cœur : notre foi est-elle féconde ? Produit-elle de bonnes œuvres ? (…) Est-ce que je me “fais prochain” ou je passe simplement à côté ? ».
Le chemin qui conduit à la vie éternelle
Et ces questions, il vaut mieux se les poser car, a-t-il averti, « nous serons jugés sur nos œuvres de miséricorde », et « le Seigneur pourrait nous dire : te rappelles-tu de ce jour, sur la route de Jérusalem à Jéricho ? Cet homme à moitié mort, c’était moi. Te rappelles-tu ? Cet enfant affamé, c’était moi. Te rappelles-tu ? Ce migrant que tant de gens veulent chasser, c’était moi. Ces grands-parents seuls, abandonnés dans leurs maisons de retraite, c’était moi. Ce malade seul à l’hôpital, que personne ne va voir, c’était moi ». De rappeler alors aux chrétiens qu’aimer son prochain, l’aimer d’un « amour généreux » est le premier des commandements laissés par le Christ, le chemin qui porte à la vie éternelle ».
Dimanche de la mer
En ce dimanche de la mer, le pape François a également encouragé marins et pêcheurs dans leur travail – « souvent dur et risqué », a-t-il relevé – et remercié aumôniers et bénévoles de cette pastorale pour leur « précieux service ». Dans le sillage d’un message consacré tout spécialement à cette journée, paru le 4 juillet dernier, où le conseil pontifical pour la pastorale des migrants, insiste beaucoup sur l’importance du métier de marin et de pêcheur « pour notre vie quotidienne », et appelle les gouvernements et les autorités maritimes compétentes à une meilleure protection de « leurs droits humains et professionnels ». Il faut savoir que 90% du commerce maritime mondial est assuré par environ 1 200 000 marins, provenant pour la plupart de pays en voie de développement, et travaillant à bord d’environ 50 000 navires.