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Pour Mère Teresa, la joie de l’amour contient aussi les germes de la souffrance

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© Jacques Houzel/La Vie/Ciric

1976: Mère Teresa, fondatrice des Missionnaires de la Charité, Calcutta, Inde, Asie du Sud.

Kathryn Jean Lopez - Aleteia USA - publié le 09/12/16

Mère Teresa a servi le monde par une unité sacrificielle avec le Christ.

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Mère Teresa est devenue officiellement sainte : c’est un des dons de l’année jubilaire de la Miséricorde qui vient tout juste de s’achever. Finalement, qu’est-ce que la miséricorde ? Comment pouvons-nous être des saints, vous et moi ? La vie de Mère Teresa est une école de sainteté. Fr. Brian Kolodiejchuk, éditeur du livre, A Call to Mercy : Hearts to Love, Hands to Serve (Un appel à la miséricorde : des cœurs à aimer, des mains pour servir), nous aide à apprendre d’elle.

Aleteia : Comment « de petites humiliations » peuvent-elles être des « dons de Dieu », comme elle le disait ?
Fr. Brian Kolodiejchuk : À la page 227, nous avons un exemple typique de ce que Mère Teresa enseignait sur la manière de devenir « saint comme Jésus et humble comme Marie ». Même une petite blessure ne devrait pas nous séparer de Jésus. On n’apprend pas l’humilité dans un livre, avait-elle coutume de dire, mais en subissant des humiliations (un principe qui reflète à coup sûr sa propre expérience). Les humiliations « nous rapprochent de Jésus ». En tant que disciples d’un Jésus humilié et crucifié, nous pouvons nous attendre à ce genre de traitements. […] Dieu permet de petites humiliations (et parfois de plus grandes !) afin qu’un bien plus grand puisse en découler (Rm 8, 28). Nous pouvons unir nos petites et grandes souffrances à celles du Christ et ainsi « faire le plein, dans [notre] chair, de ce qui nous sépare encore de la quantité d’afflictions vécues par le Christ pour l’amour de son corps qu’est l’Église ». Ainsi, ces petites humiliations peuvent m’attirer à Lui, et en ce sens, elles sont des dons de Sa part.

Que veut dire Mère Teresa concrètement quand elle déclare : « J’ai soif. Nous avons soif d’amour pour les âmes. » Comment des personnes qui ne sont pas canonisées, qui ne sont pas saintes peuvent-elles ressentir cela ? Pourquoi le voudraient-elles ? Elle dit d’ailleurs que « c’est un devoir ».
Pour Mère Teresa, la soif de Jésus sur la croix (Jn 19, 28) exprime Son désir d’être aimé par tous les hommes, par moi et par les autres. Jésus nous a aimés en mourant et en ressuscitant pour nous, et il désire notre amour en retour. Dans mon amour pour Jésus, par mon être qui est uni au sien et par la nature même de l’amour, je partage ce désir de Jésus et j’œuvre afin que d’autres puissent connaître et aimer Jésus, eux aussi (c’est la « soif d’âmes » dont parle Mère Teresa). Cela concerne tous les chrétiens, c’est pourquoi Mère Teresa considère que « c’est un devoir ».

Elle a également dit que Dieu « vous donne de prendre part à Sa souffrance et à Ses humiliations ». Pour beaucoup, il est difficile de s’imaginer y trouver de la joie. Comment expliquer cela, particulièrement à ceux qui souffrent ou qui ont vu quelqu’un souffrir et qui n’y ont perçu aucune joie ?
Un des fruits de l’amour du Christ pour nous et de notre amour pour Lui en retour, c’est de vouloir ce qu’Il veut, de penser comme Lui pense, et de ressentir ce qu’Il ressent. L’amour unit les amants. Dans Deus Caritas Est, le pape Benoît XVI nous soumet la définition originelle de l’amour : « Vouloir la même chose et ne pas vouloir la même chose ; voilà ce que les anciens ont reconnu comme l’authentique contenu de l’amour ; devenir l’un semblable à l’autre, ce qui conduit à une communauté de volonté et de pensée ». Par amour pour nous, Jésus a choisi la souffrance et l’humiliation comme moyens de nous sauver. Par conséquent, je fais le choix des mêmes moyens, afin de L’aimer et d’être uni à Lui, et dans l’espoir que, unies à Jésus, ma souffrance et mon humiliation puissent agir pour le bien des autres. À l’image de Jésus, la souffrance et l’humiliation sont des moyens d’aimer, et n’ont pas de valeur en elles-mêmes mais en tant que preuves d’amour. Alors, il y a de la joie même dans la souffrance, parce que la personne souffre avec et pour Jésus, et pour les autres. Telle est la « joie de l’amour », comme aimait à le répéter Mère Teresa. Comme le dit le pape Benoît XVI dans Deus Caritas Est, « le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour ». La joie dans la souffrance est perçue et vécue avec une perspective de foi. Il est peut-être plus facile d’en faire l’expérience en se disant que cette joie correspond à la paix intérieure que l’on ressent profondément dans son cœur à l’idée que Sa souffrance nous unit à ceux que l’on aime et que l’on fait Sa volonté.

« Dans chaque cœur humain, il y a, profondément ancrée, la connaissance de Dieu », a-t-elle également dit. Comment en être sûr ?
Je pense que dans cette citation (et dans les paragraphes qui suivent), Mère Teresa exprime une conviction constante qui s’exprime sur deux plans, le plan humain et le plan théologique. Nous pouvons essayer de le nier, de l’étouffer, de nous en distraire, mais nous ne pouvons nous débarrasser de notre désir, de notre ouverture à quelque chose de plus grand. Comme le dit Mgr Barron, nous désirons la vérité, mais nous ne sommes jamais satisfaits ; nous recherchons le bien, mais quel que soit le nombre de bonnes choses que nous obtenons, nous ne sommes jamais contents. Nous recherchons la justice, mais il en manque toujours. En un mot, on ne peut désirer ce que l’on ne connaît pas. Notre aptitude à aimer montre cela très bien. En désirant la plénitude de l’amour, de la vérité, du bien, de la justice, de la beauté – de ce qui transcende le monde – nous devons, d’une certaine manière, déjà le savoir : Dieu est amour, vérité, beauté, bonté ; en fait, nous recherchons Dieu.

Comme Jean-Paul II l’a observé dans Fides et Ratio, « Dieu a mis au cœur de l’homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même.

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