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Le courant chrétien du PS ne participera pas à la primaire de la gauche

PS-PASSERIEUX

Régis Passérieux, secrétaire national auprès du secrétariat international du PS le 04 février 2002 à Paris AFP PHOTO PHILIPPE DESMAZES / AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

Régis Passérieux, secrétaire national auprès du secrétariat international du PS le 04 février 2002 à Paris AFP PHOTO PHILIPPE DESMAZES / AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

Philippe Oswald - publié le 17/12/16

Les Poissons roses n'ont pas obtenu un nombre suffisant de parrainages.

Les Poissons roses absents de la primaire de la gauche : ce mouvement interne au Parti Socialiste, qui défend des valeurs sociétales à contre courant de la majorité actuelle, n’a pas obtenu ses parrainages.

C’est une cruelle désillusion. Le candidat du « courant des Poissons roses » n’a pas obtenu les 20 parrainages de parlementaires de la majorité nécessaires pour déposer sa candidature avant la date limite, jeudi 15 décembre. La « Belle Alliance Populaire » appelée de ses vœux par le Parti socialiste a vécu. « Nous n’avons plus de place au PS, il faut le dire », accuse Philippe de Roux, co-fondateur et porte-parole des Poissons roses, dans La Croix. «  Notre vision spirituelle et personnaliste est rejetée par la direction du PS ». Selon lui,  le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, n’aurait même pas pris la peine de recevoir Régis Passerieux qu’il connaît pourtant très bien.

« Non pas une gauche des chimères sociétales » 

Et pour cause : Régis Passerieux est un ancien cadre dirigeant du PS. Ancien maire d’Agde (Hérault), ce quadragénaire affiche un CV politique comme on en rêve rue de Solférino, au siège du Parti socialiste : militant au PS dès l’âge de 14 ans, multi-diplômé – Droit, Sciences Po, ENA -, membre du bureau national du PS, puis secrétaire aux relations internationales… Ce chrétien, qui se réclame du personnalisme d’Emmanuel Mounier (recherchant une troisième voie humaniste entre le capitalisme libéral et le marxisme, Ndlr), formait avec Virginie Duprat, une psychologue bordelaise, un « ticket présidentiel » qui réunissait l’ «expérience » et la « légitimité » déplorent les Poissons roses dans un communiqué annonçant cet échec. Ils y réaffirment néanmoins leur volonté de « reconstruire demain cette Gauche que nous aimons, une Gauche de la justice sociale, dans tous les champs de l’existence, et non pas une gauche des chimères sociétales, déconnectée des classes populaires. » Et n’excluent pas une candidature hors primaire à l’élection présidentielle.

« Les failles éthiques qui mènent à l’injustice sociale » 

Il est probable que le PS n’ait permis à sa majorité d’admettre dans la « Belle Alliance » des adversaires de la première heure du mariage gay, qui s’opposent aujourd’hui à la PMA, à la GPA, et à l’euthanasie. Qui plus est, Régis Passerieux venait de porter le fer dans la plaie, au cours d’une interview à Famille Chrétienne  (du 6 décembre) : “La gauche a voulu faire du sociétal, du consumérisme politique comme contrepartie au fait qu’elle n’avait pas de modèle économique et social. Le PS est ainsi devenu une espèce de parti rhétorique et de positionnement (…). La gauche n’a pas réfléchi non plus, ni pris position, sur les failles éthiques qui mènent à l’injustice sociale. On a fait de mauvaises choses, sur l’effacement des repères, lequel est récusé par les classes populaires. »

Une troublante allergie

La place des humanistes sur l’échiquier politique va s’amenuisant. Si le spectre de la gauche française s’étend aujourd’hui sans complexe du marxisme de Jean-Luc Mélenchon au libéralisme d’Emmanuel Macron, l’allergie du PS à l’encontre des Poissons roses reste incurable. Il est vrai que l’ancrage humaniste et personnaliste du mouvement fait tache au sein du vénérable Parti socialiste, aux options sociétales marquées par une fuite en avant libertaire. La primaire de la droite marque-t-elle un précédent à cet égard ? Seul candidat des Républicains à réclamer l’abolition de la loi Taubira, Hervé Mariton n’avait pas obtenu non plus les signatures nécessaires à son investiture. Si Jean-Frédéric Poisson a pu concourir, c’est que sa qualité de président du Parti chrétien démocrate le dispensait de franchir ce barrage.

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ÉlectionsPolitique
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