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Suis-je vraiment abandonné quand je ne sens plus Dieu à mes côtés ?

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© TSLPhoto / Shutterstock

Padre Carlos Padilla Esteban - publié le 05/04/17

Redécouvrir tout ce que Dieu peut faire dans ma vie, au présent, c’est incommensurable.

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Il m’arrive parfois de me sentir abandonné par Dieu. Je redoute l’avenir, vertigineux et redoutable sans Lui. Je ressens une forte contradiction entre cette impression de solitude et la conviction rationnelle qu’Il ne me délaissera jamais.

Mais ma foi se raffermit car je sais que Dieu, comme une mère, n’oublie jamais ses enfants. Quand surviennent l’épuisement, les échecs, la négligence, j’éprouve de la peur. Le doute s’empare de moi. Je n’arrive pas à être celui que je voudrais et je ne parviens pas à identifier ce qui doit conduire ma vie.

Je traverse ces moments, persuadé que Dieu est descendu de ma barque. Je suis livré à mes propres craintes. Ma croix est si lourde et pesante que je suis incapable de la porter seul. L’absence apparente de Dieu dans ces instants me mène au désespoir.

Je précise bien « apparente » car je sais bien qu’Il est toujours présent, discret, caché dans les silences et les ombres. Je ne le vois plus, je ne le sens plus, pourtant Il est présent au milieu de mes jours. Il voit ce que je traverse et ce que j’endure. Je regrette douloureusement de ne pas pouvoir tenir sa main, ni de me voir sourd à sa voix, d’être incapable de percevoir sa présence. Pourtant je sais que Dieu ne m’oublie jamais.

J’aime vivre avec intensité dans le présent, observer le monde qui m’entoure avec une conscience éveillée. Pourtant, la projection dans l’avenir et la nostalgie du passé est toujours à l’œuvre. Elles menacent le présent et sont sources d’angoisses et d’inquiétudes. En réalité, je redoute tout le mal qui peut s’abattre dans ma vie, toutes les disgrâces et malheurs possibles.

À quoi bon souffrir par anticipation  ?

Dans ma vie, combien ai-je souffert pour des choses qui ne sont jamais arrivées ! Que de temps perdu ! Pourquoi me laisser perturber par ces menaces ? À quoi bon souffrir par anticipation ?

Ne vaudrait-il pas mieux penser que le moment arrivé, je ferai face ? Dieu me donnera la force d’affronter l’adversité. Dieu agit dans le réel et le présent, et non pas dans mes futurs fantaisistes. Il se tient à mes côtés tous les jours. Il ne me demande qu’une chose : que je lui fasse confiance. Suivons son exemple, Jésus n’a vécu que d’une seule manière : en étant attaché au présent. Il a vécu le cœur ouvert à chaque chose que le Père lui offrait et lui soumettait.

Lisons ses paroles pour Zachée : « Aujourd’hui, le Salut est arrivé pour cette maison » (Lc 19, 9). Ou encore, pour le bon larron : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23, 43). Maintenant et aujourd’hui, Jésus me donne tout.

Quand je regarderai en face le lendemain, tout en vivant avec intensité le présent, enfin, je serai libre.

La contemplation aide à voir l’essentiel, comme le suggère le père Franz Jalics : « Tout d’abord je me suis plongé dans ma fatigue. Je pouvais rester auprès d’elle. Je me suis dit : maintenant, tu peux être fatigué. La joie de pouvoir me sentir fatigué, la joie de ne pas être obligé de vaincre ma fatigue m’a transporté. Je peux me sentir fatigué et être fatigué. Je n’ai rien à faire, je n’ai pas à réussir quoi que ce soit. Je ne dois rien changer, je n’ai pas de comptes à rendre et je n’ai rien à prouver. Je peux être tel que je suis maintenant. Une fois et encore, je revenais à cette perception et je demeurais auprès d’elle. Mon intérieur s’est apaisé et s’est tu. L’impression m’est venue : je suis ici. Cette sensation est très simple, et elle a tout empli. » [1]

Prendre le temps de s’arrêter

Être conscient de mon ressenti, de ma tristesse, de ma joie, de ma souffrance est si bon. Prendre le temps de s’arrêter une fois et encore. Parvenir à sentir le présent qui coule dans mes veines et contempler mes sensations les plus profondes, mes vrais sentiments. Tout cela est bon. Et c’est le premier pas.

Ensuite, redécouvrir tout ce que Dieu peut faire dans ma vie, au présent, c’est incommensurable. Avec Lui, dans le présent, je conserve la paix et le calme. Rien ne m’inquiète. Je peux avoir la sensation d’être seul, mais Dieu est là, Il me soigne, Il me soutient.

Vivre le présent est sain, car il n’y a pas de place pour les énervements ou les inquiétudes. Dieu me rappelle que ce présent est empli d’opportunités. N’est-ce pas merveilleux ? C’est la seule chose dont je peux disposer. Mon « oui » est l’engagement du quotidien jusque dans les plus petites choses. Qu’est-ce qui est entre mes mains ? Qui suis-je en train d’aimer ? Qu’est-ce qui réjouit mon âme?

Je Lui ai confié mon nom, mon chemin. Je Lui remets mes peurs les plus inavouables. Je Lui livre ma peur de ne plus avoir de quoi me vêtir ni de quoi m’alimenter ; toutes ces peurs si humaines. Dieu les a prises avec Lui. Il a ouvert une brèche dans le roc, afin que je repose sain et sauf en Lui, dans ses blessures.

Je porte mon regard au plus profond de mon âme. J’y vois le reflet de Dieu, Lui qui me soutient éternellement. Quel bonheur de faire face à la vie, ainsi. Je ne crains plus la croix, car je me suis réfugié dans le cœur de Jésus. Je suis porté et soutenu par Sa force. Il suscite le meilleur de moi-même et apaise les tumultes de mon âme. Ainsi, je trouve mon repos.


[1] Franz Jalics, Ouverture à la contemplation, 36.

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