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« Que la raison domine en vous » : les leçons de Bossuet aux responsables politiques

WEB – Jacques-Bénigne Bossuet

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Bossuet

Jean-Baptiste Noé - publié le 06/05/17 - mis à jour le 05/04/22

L'auteur des célèbres sermons et oraisons funèbres possédaient aussi une vision politique d'une grande hauteur qu'il est bon de se remémorer dans les temps électoraux.

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C’est en 1661 que naît à Fontainebleau le premier fils de Louis XIV, Louis de France, surnommé Monseigneur. Destiné à être roi, il reçoit une éducation qui a pour finalité de le préparer à cette charge. Jacques-Bénigne Bossuet est l’un de ses précepteurs, de 1670 à 1680. En remerciement, il recevra le siège de Meaux. Les principes d’éducation dispensés par Bossuet au Dauphin témoignent d’une vision politique clairvoyante et solide, propre à inspirer ceux qui briguent le pouvoir aujourd’hui.

C’est d’abord et avant tout la raison qui doit conduire le chef de l’État, non les passions ou les sentiments, estime l’évêque. Toute éducation doit viser à son développement. La maîtrise de disciplines exigeantes comme la grammaire, peut y concourir.

« Il faut donc vous exciter vous-même, vous appliquer, vous efforcer, afin que la raison domine toujours en vous. Ce doit être là toute votre occupation ; vous n’avez que cela à faire et à penser. Car comme vous êtes né pour gouverner les hommes par la raison, et que pour cela il est nécessaire que vous en ayez plus que les autres, aussi les choses sont-elles disposées de sorte que les autres travaux ne vous regardent pas, et que vous avez uniquement à cultiver votre esprit, à former votre raison. »

Dans la lettre qu’il écrit au Dauphin, il rappelle également que le gouvernement d’un grand pays est chose difficile. Cela suppose donc de choisir et maintenir un cap clair face à l’adversité :

« Pensez-vous que tant de peuples, tant d’armées, une nation si nombreuse, si belliqueuse, dont les esprits sont si inquiets, si industrieux et si fiers, puissent être gouvernés par un seul homme, s’il ne s’applique de toutes ses forces à un si grand ouvrage ? N’eussiez-vous à conduire qu’un seul cheval un peu fougueux, vous n’en viendriez pas à bout, si vous lâchiez tout à fait la main, et si vous laissiez aller votre esprit ailleurs : combien moins gouvernerez-vous cette immense multitude, où bouillonnent tant de passions, tant de mouvements divers ! »

Le métier de roi n’est pas de tout repos. Il doit s’accommoder des flatteurs, des séditieux et des factieux, il doit affronter les troubles et juguler les mécontentements.

« Il viendra des guerres ; il s’élèvera des séditions ; un peuple emporté fera de toutes parts sentir sa fureur. Tous les jours de nouveaux troubles, de nouveaux dangers. On vous tendra des pièges : vous serez environné de flatteurs, de fourbes : un brouillon remuera des provinces éloignées ; un autre cabotera jusque dans votre cour, qui est le centre des affaires : il animera l’ambitieux, il soulèvera l’entreprenant, il aigrira le mécontent. À peine trouverez-vous quelqu’un à qui vous puissiez vous fier : tout sera factions, artifices, trahisons. »

Le roi très chrétien se doit, bien évidemment, de se placer sous le regard de Dieu et de ne jamais l’oublier, car il n’est rien sans Lui. Le roi est si peu de chose face à son Créateur qu’il peut être rappelé à Lui à tout moment. Thème que rappellera régulièrement le futur évêque de Meaux dans ses célèbres oraisons funèbres. C’est le cas du Dauphin, mort à 49 ans, en 1711, quatre ans avant le décès de Louis XIV. Mais il n’est toujours pas trop tard pour apprendre et appliquer ses leçons d’art politique.

Tags:
BossuetÉlectionsLouis XIVPolitique
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