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La prière au service des parents à bout de nerfs

MERE ET SON ENFANT

Shutterstock

Alejandra M. Correa - publié le 31/08/17

Certains jours, rien que trouver le temps de se brosser les dents tient du miracle. Dans ces cas-là, comment être patient(e) avec son enfant, surtout quand il se comporte comme une vraie tête de mule ? Notre collègue nous donne sa solution à ses propres accès de colère.

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Devenir mère fut probablement l’une des plus belles expériences de ma vie. La grossesse a été une période mêlée d’émerveillement, d’inquiétudes, d’anxiété et d’excitation. Mais dans ce tourbillon d’émotions, je n’entrevoyais que des moments de tendresse et d’amour avec mon bébé à naître. Bien sûr, la maternité comporterait des difficultés et il y aurait de gros défis à relever, mais j’étais certaine que l’amour permettrait de surmonter tout cela. J’ai vite appris que de simple temps de prière seraient en fait la source à laquelle je puiserais la grâce et la force nécessaires pour traverser les moments à venir les plus difficiles…

La naissance d’un tyran en culotte courte

Enfin, ce fut le jour J. Celui de la naissance de notre premier fils. Puis, moins de deux ans plus tard, nous avons eu la chance d’en accueillir un deuxième. Les nuits étaient courtes, et la technique consistant à faire la sieste en même temps que bébé n’était tout simplement pas suffisante. Mais même alors, mon cœur débordait d’amour. J’ai demandé de l’aide à des mamans expérimentées et elles m’ont aidée dans les moments difficiles. Mais c’était bel et bien la prière qui me donnait un sentiment de paix et me rassurait. Pendant la sieste ou pendant que j’allaitais mon deuxième, je m’adressais à Dieu. Ce furent de vrais moments de grâce, et c’est ce qui m’a permis de tenir bon.

Très vite, mon aîné est passé du stade de nourrisson à celui de petit enfant. J’étais prête. J’avais lu tous les livres possibles sur le fameux « terrible two ». Mais malgré cela, rien n’aurait pu me préparer à la réalité qui m’attendait. Mon fils s’est transformé en mini tyran du jour au lendemain. Que s’est-il passé ? A partir de ce moment-là, il se levait du pied gauche. Tous les matins. Rien de ce que l’on faisait ne lui allait. Rien.

Notre petite vie a suivi son cours. Je refusais de laisser les caprices de mon fils contrôler ma vie et me priver de ma tranquillité. Je contrôlais la situation, je faisais mes courses comme d’habitude. Je faisais comme si tout allait bien, même avec un enfant hurlant et gesticulant dans un bras et un siège-auto dans l’autre. Ne vous y trompez pas, c’est très pénible. À certains moments, j’avais l’impression qu’on m’avait inscrite de force à un camp militaire. Sauf que le sergent-chef se trouvait être un morveux de moins d’un mètre à qui j’avais donné naissance moins de deux ans auparavant. Les jours où je discutais paisiblement avec Dieu étaient révolus depuis longtemps.




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Une maman à bout de nerfs

C’est lors de l’un de ces après-midis mouvementés qu’a eu lieu la scène. Nous venions de rentrer à la maison après une journée chaotique. J’essayais de faire en sorte que mon fils se tienne tranquille pour la énième fois de la journée afin de lui enlever sa combinaison. Et puis c’est comme si le temps s’est arrêté. Je suis entrée dans une autre dimension, j’ai eu l’impression d’être projetée dans le film Hulk. J’ai commencé à muter. Mon corps s’est mis à trembler, j’avais les yeux exorbités, et ma voix a baissé d’une octave alors que d’étranges sons sortaient de ma bouche. C’est comme si j’étais sortie de mon corps.

Je me suis alors mise à hurler et à crier telle une hystérique. Je hurlais : « Arrête, arrête, arrête ! » comme une folle, de plus en plus fort. J’ai fini par tenir mon fils d’une main et par lui arracher rageusement son manteau, son bonnet et ses gants de l’autre. J’étais totalement à bout de nerfs ! Je continuais à crier : « Tu vas te tenir tranquille, oui ou non ? Ça suffit maintenant ! » Mon fils observait mon visage déformé par la colère, cloué sur place. Et puis, ma crise a pris fin. Je l’ai laissé s’échapper avant de m’effondrer, épuisée, abattue et honteuse.

La patience n’a jamais fait partie de mes vertus. Je m’étais plus ou moins convaincue que les doux et beaux moments permettraient d’apprivoiser le monstre qui sommeillait en moi et l’empêcheraient de se réveiller, mais je me trompais grandement. J’avais été jusqu’à abandonner mes précieux instants de prière emplis de grâce au moment où j’en avais le plus besoin. Tout le monde sait que les années de la petite enfance comptent parmi les plus difficiles. C’est pourquoi j’aurais dû me dégager du temps pour prier, justement parce que c’était dur. Alors que je me retrouvais désormais à crier sans cesse et à blesser mes enfants dans mes accès de colère…


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La prière, un soutien essentiel

Je m’étais persuadée du fait que je n’avais pas le temps de prier. Évidemment, le temps manque toujours. Certains jours, ne serait-ce que me brosser les dents constituait un petit miracle. Au fond de mon cœur, je savais qu’il fallait que je me remette à la prière. Pour le bien de mes enfants et pour ma santé mentale. J’ai décidé de me lever un quart d’heure plus tôt chaque matin, alors que tout est encore silencieux, que le ciel est encore sombre. J’étais épuisée et parfois je devais lutter pour rester éveillée, mais très vite c’est devenu un moment que j’attendais avec impatience. J’avais besoin de ce moment de calme pour recharger mes batteries, avant d’affronter la journée. J’ai ainsi repris l’habitude de mes conversations avec Dieu.

Chaque matin, j’ai commencé en remerciant Dieu. Je le remerciais d’être présent dans ma vie et de m’aimer. Ensuite, je Lui demandais pardon pour les choses avec lesquelles j’avais du mal, notamment mes péchés. Puis je Le remerciais pour toutes les bénédictions dans ma vie. J’énumérais toutes les choses pour lesquelles j’étais reconnaissante et je Le remerciais. Ensuite je déroulais ma longue liste de demandes (pour moi-même et pour mon entourage), particulièrement pour mes enfants. Je lui demandais, spécifiquement, d’être patient pour moi et de se montrer tendre et aimant dans les moments difficiles, pour moi. J’étais ainsi assurée qu’Il serait ma force. Je savais que moi-même, je n’avais pas cette force. Enfin, j’achevais ma prière en Lui confiant ma journée.

Dans le fond, je m’abandonnais. Je reconnaissais que je ne pouvais pas m’en sortir sans Lui. La prière n’est pas quelque chose qui vient naturellement à chacun d’entre nous. Prier n’a pas toujours été facile pour moi. Certains n’ont peut-être même jamais essayé. Mais ce qui est bien avec la prière, c’est que c’est comme une conversation avec un ami. Cela peut commencer par une simple exclamation dans un moment difficile avec les enfants : « Seigneur, j’ai besoin de Ton aide ! », ou un remerciement pour avoir réussi à surmonter une journée de plus avec les petits : « Merci Seigneur de m’avoir aidée à tenir bon pour cette journée ».

Vous pouvez parler à voix haute ou garder cela pour vous, pour que cela reste entre vous et Dieu. Quoi que vous disiez et quelle que soit votre manière de le faire, le plus important est d’initier ce dialogue. Très vite, vous entrerez dans un échange permanent avec Dieu. Et d’ailleurs, il répondra. Prenez juste le temps de L’écouter. Alors que les semaines passaient, je me mis à ressentir une paix intérieure telle que je n’en avais pas ressentie depuis longtemps. J’ai alors pris le temps de véritablement écouter mes enfants. Je marquais un temps d’arrêt avant de réagir et je m’appuyais énormément sur ces petites exclamations de prière dans les moments de grand découragement.

Je me rappelle précisément le moment où j’ai réalisé que Dieu avait opéré un véritable changement en moi. Alors que mon garçon de deux ans était entré dans l’une de ses traditionnelles colères et qu’il ne faisait que hurler et gesticuler, je ne lui ai pas opposé pas ma colère ou ma frustration, je l’ai tout simplement serré dans mes bras. Je l’ai tenu contre moi en lui chuchotant à l’oreille. Je le berçai gentiment d’avant en arrière, alors que ses cris laissaient place à de légers sanglots. Je lui ai répété tendrement : « Ça va aller. Je t’aime. Je t’aime. » Enfin, le fruit de ma prière était tangible. J’ai pu affronter cette tempête en gardant mon calme, en faisant preuve d’amour et de patience.

Alors oui, il m’arrive encore de crier à l’occasion. Oui, de temps en temps, je me laisse encore dépasser par mes enfants. Mais au cours de mes simples moments de prière, j’ai réalisé quelque chose d’important : C’est précisément dans les aspects les plus moches et les plus déplaisants de ma vie que Dieu veut insuffler Sa grâce. Je suis tombée sur un passage de la Bible que j’ai gardé en mémoire depuis et que je me répète souvent quand je suis sur le point de craquer : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9) Au début, la prière est comme une toute petite flamme qui grossit à mesure que l’on prie. Très vite, ce feu devient un désir brûlant de s’abandonner entièrement à Dieu. C’est un feu qui peut nous changer de l’intérieur si nous le laissons faire. Il peut même transformer un monstre en une maman douce et aimante. Essayez, vous ne le regretterez pas.

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