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Sainte Faustine : les étonnantes tribulations du tableau de Jésus Miséricordieux

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© HistoryIsResearch | Wikipedia | CC BY-SA 4.0

Gelsomino Del Guercio - publié le 05/10/17

Revivez l’étrange voyage de la toile que sainte Faustine Kowalska fit réaliser à Vilnius à la demande du Seigneur. Elle a été retrouvée intacte après des décennies de "tribulations".

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Il devait retourner à l’endroit où on l’avait peint, c’est-à-dire à Vilnius, la capitale lituanienne. C’est fait, le tableau de Jésus Miséricordieux — avec son inscription « Jésus, j’ai confiance en Toi » — demandé par le Seigneur à sainte Faustine Kowalska, est retourné à sa place, dans son lieu d’origine. Pourtant l’histoire de la copie originale du tableau est entourée de mystère. Par une série de hasards incroyables (ou pas ?), l’œuvre a non seulement retrouvé « sa » Vilnius natale mais y est revenue comme elle en était partie, intacte, malgré des décennies de transferts d’un endroit à l’autre.


FAUSTINA

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Il faut dire que sa réalisation est déjà le fruit d’un fait extraordinaire. Le tableau a été peint à Vilnius (qui appartenait alors à la Pologne) par l’artiste Eugène Kazimirowski après une conversation avec son voisin et directeur spirituel de sœur Faustine, Michał Sopoćko, qui lui parla de la mission que celle-ci affirmait avoir reçue après des apparitions de Jésus. C’était en 1934.

« Qui peut te peindre beau comme Tu es ? »

Il a fallu près de six mois à l’artiste pour finir l’œuvre qui lui avait été commandée et qu’il devait réaliser en présence et sous le contrôle continu de la religieuse et du prêtre. Sœur Faustine était particulièrement exigeante et demandait continuellement des corrections ou des détails en plus, pour obtenir une image fidèle à ce qu’elle avait vu.

Un jour, déçue de ne pas y voir exactement ce qu’elle avait vu lors de sa vision, elle dit au Seigneur : « Qui Te peindra aussi beau que Tu l’es ? ». L’entendre soudainement lui répondre : « Ce n’est ni dans la beauté des couleurs, ni dans celle du coup de pinceau que réside la grandeur de ce tableau, mais dans Ma grâce », changera le cours du travail, et le tableau fut rapidement achevé.




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La première « échappée »

Le 4 avril 1937, avec l’accord de l’archevêque de Vilnius, Mgr Romuald Jalbrzykowski, le tableau a été béni et installé dans l’église Saint-Michel à Vilnius, à côté du maître autel. Il y resta 11 ans, sous l’oeil vigilant de Michał Sopoćko qui était le curé. Mais avec l’avènement du régime communiste, et la conquête de Vilnius par la Russie, en 1939, beaucoup d’églises furent fermées, dont celle de Saint-Michel, transformée en musée, en 1948. A partir de ce moment-là le tableau ne connut plus de repos.

L’édifice, toile comprise (sans cadre), fut acheté en grand secret et illégalement par un ouvrier lituanien qui vendit à très bas prix tout l’ameublement. Conscientes des lourdes représailles des autorités soviétiques qu’elles pouvaient encourir, deux adoratrices de la Miséricorde Divine , une polonaise et une lituanienne, enveloppèrent la toile dans un rouleau et la sortirent de l’église. L’histoire raconte qu’elles l’auraient achetée en offrant de la vodka et de l’argent aux gardiens. Et pendant un certain temps, la toile fut cachée dans un grenier, pour ne pas la mettre en péril.

Le « voyage » en Biélorussie

En 1951, les deux femmes essayèrent de se mettre d’accord avec un homme pour transférer la toile en Pologne, mais celui-ci renonça. Alors elles l’installèrent dans l’église du Saint-Esprit, toujours à Vilnius, où fut également entreposé tout le mobilier de l’église qui avait été vidée. Mais le curé du sanctuaire ne tenait ni à garder le tableau ni à l’exposer. Il préféra le cacher dans les archives derrière l’église.




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C’est en 1956 seulement qu’un ami du père Sopoćko, le prêtre Józef Grasewicz, de retour à Vilnius après plusieurs années de détention dans un camp de travail forcé soviétique, décida de partir à la recherche de l’image de Jésus Miséricordieux. Il se mit d’abord en contact avec le père Sopoćko, très inquiet de ne plus rien savoir sur le sort de la peinture. Puis il continua ses « enquêtes » et arriva finalement à remonter jusqu’au lieu de sa conservation. Józef Grasewicz, qui avait obtenu entretemps la permission de reprendre sa tâche pastorale à Nowa Ruda, dans l’actuelle Biélorussie, demanda alors à l’église du Saint-Esprit, avant de quitter Vilnius, de donner le tableau à sa paroisse. Ce que fit volontiers le curé. Et ainsi le tableau partit pour Nowa Ruda avec le père Grasewicz qui l’accrocha dans l’église sans révéler le mystère de ses origines.

L’échelle trop courte

Mais là encore, en 1970, les autorités communistes locales décidèrent de fermer l’église et de transférer mobilier et parements dans une autre paroisse. Le tableau fut abandonné dans l’église pour une raison très banale. Placé très haut, il n’y avait pas d’échelle suffisamment longue pour y arriver. Il restera dans cette localité biélorusse pendant trente ans, vénérée secrètement par les fidèles jusqu’en 1986.

Mais son destin était ailleurs. Où ça ? Le père Sopoćko vécut toute sa vie avec cette incertitude. Tant de fois il a demandé à ce que le tableau fut transporté à Vilnius. Sa demande d’exposer la toile au sanctuaire de la Porte de l’Aurore, là où elle fut exposée pour la première fois à la vénération du public, restera lettre morte jusqu’en 1982. Le vicaire du sanctuaire à l’époque, Tadeusz Kondrusiewicz, trouvait cette proposition irréalisable et proposa d’accrocher le tableau dans l’église du Saint-Esprit, dont Aleksander Kaszkiewicz était le curé. Le prêtre, au début, refusa de l’accrocher puis finit par accepter. Et c’est ainsi que Józef Grasewicz prit la décision de ramener le tableau à Vilnius. C’était en 1986.

La substitution secrète

Le transfert de la toile devait rester secret. Les communistes ne devaient pas l’apprendre. Un plan d’action fut alors étudié. Une nuit de novembre, à l’insu des habitants de Nowa Ruda qui se rassemblaient pour prier dans l’église abandonnée, on prépara une copie du tableau. Avec l’aide des sœurs de la congrégation de la Mère de la Miséricorde (Porte de l’Aurore) qui étaient informées des faits, la toile fut enlevée de son châssis, enroulée et transportée, la nuit même, d’abord à Grodno, une autre ville de Biélorussie, puis en l’église du Saint-Esprit à Vilnius. Là, elle subit quelques modifications et restaurations et l’ajout d’une nouvelle inscription écrite en rouge : « Jésus, j’ai confiance en toi ».

Enfin, une mystérieuse « anomalie » a été trouvée sur la peinture de Jésus Miséricordieux. Si on compare le tissu de lin du linceul de Turin avec le tableau de Jésus, les images semblent coïncider. Les dimensions du visage et du corps sont superposables comme le positif et le négatif d’une même photo.




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Article traduit de l’italien par Isabelle Cousturié

Tags:
MiséricordeSainte Faustine
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