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Sainte Marguerite Bourgeoys, la première enseignante de Montréal

Sainte Marguerite Bourgeoys

© meunierd / Shutterstock

Jacques Gauthier - publié le 11/01/18 - mis à jour le 09/01/23

En ce 12 janvier, l'Église fête sainte Marguerite Bourgeoys, une française morte au Québec, considérée comme la cofondatrice de Montréal et de l'Eglise du Canada avec Jeanne Mance.

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Marguerite Bourgeoys naît à Troyes le 17 avril 1620 et est baptisée le jour même en l’église Saint-Jean. Elle est la sixième d’une famille de douze enfants. Elle perd sa mère à l’âge de 19 ans. Le 7 octobre 1640, sa vie, jusque là paisible, est transformée par une grâce particulière durant une procession en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire. Elle regarde une sculpture de la Sainte Vierge située au-dessus du portail d’une abbaye et elle se sent légère, joyeuse. Elle vit ce qu’elle appelle une « conversion ». Elle désire se consacrer à Dieu dans une communauté religieuse, mais sans succès. Ce qui ne l’empêche pas de faire des vœux privés de chasteté et de pauvreté.

En route vers la Nouvelle-France

La jeune femme devient membre externe des Chanoinesses de Saint-Augustin de la Congrégation Notre-Dame. Mère Louise de Chomedey de Sainte-Marie dirige cette association. Elle est la sœur de Paul de Chomedey Sieur de Maisonneuve, fondateur de Ville-Marie qui deviendra Montréal. En 1652, lors de son voyage en France, il visite sa sœur et recherche une institutrice laïque pour instruire gratuitement les enfants des colons et des Amérindiens. Marguerite Bourgeoys, âgée de 33 ans, accepte cette tâche après que la Vierge lui soit apparue et confirmée sa vocation en lui disant:

« Va, je ne t’abandonnerai pas ».

L’enseignante arrive à Montréal le 16 novembre 1653 avec Jeanne Mance, qui fondera l’Hôtel-Dieu. Marguerite, femme pratique, intrépide et mystique, devient vite l’âme de la pauvre colonie. Tout est à construire. Elle conçoit la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, terminée en 1678, comme un lieu de pèlerinage. En 1658, elle retourne en France pour recruter des compagnes qui l’aideront à la solidification de la colonie par l’éducation des filles de toutes conditions. Elle devient ainsi la fondatrice de l’enseignement français à Montréal.

L’étable-école, donnée par Maisonneuve en 1658, est devenue trop petite. On l’agrandit vers 1669, afin de loger les sœurs, les pensionnaires et les employés. À la suite d’un incendie qui ravage la bâtisse en 1683, Marguerite et ses compagnes édifient une nouvelle maison.

La congrégation de Notre-Dame de Montréal

En 1659, l’enseignante était revenue à Ville-Marie avec quatre compagnes, formant ainsi le noyau d’une communauté de femmes non cloîtrées au service de tous les habitants de la colonie, y compris les amérindiens. C’est une nouveauté à l’époque, la vie claustrale étant alors la règle pour les religieuses. On les appelait les « Filles de la Congrégation ». À côté d’une vie très active, elles menaient aussi une vie de prière.

En 1670, Marguerite Bourgeoys repart en France pour rencontrer le roi Louis XIV. Il reconnaît son dévouement exemplaire et signe des Lettres patentes qui fondent la charte civile des Filles séculières de la Congrégation de Notre-Dame. L’approbation canonique sera octroyée en 1676 par François de Laval, premier évêque de Nouvelle-France. L’approbation des constitutions religieuses de la congrégation par l’Église se fera en 1698.

La vie « voyagère » avec Marie

Si les filles de Marguerite Bourgeoys ne mènent pas la vie cloîtrée, c’est parce qu’elles veulent suivre l’exemple de Marie qui a visité sa cousine Élisabeth. Leur mission profonde est d’imiter « la vie voyagère » de Notre Dame. Habillées simplement pour l’époque, elles ne sont à la charge de personne. Elles peuvent faire le catéchisme et enseigner le long des rives du Saint-Laurent, qu’elles soient à pied, à cheval, en canot. Elles reconnaissent Marie comme leur mère et protectrice, récitant le chapelet en remerciant Dieu pour les faveurs qu’il lui a faites. Elles accordent aussi beaucoup d’importance à l’adoration eucharistique, adorant Jésus présent dans le tabernacle de la chapelle de leur communauté. Mentionnons que le nom en religion de Marguerite Bourgeoys est sœur Marguerite du Saint-Sacrement.

Les Filles séculières de la Congrégation de Notre-Dame ouvrent des missions et des écoles pour les fillettes de colons loin de Montréal, comme Champlain, Batiscan, l’Île d’Orléans. La fondatrice n’hésitera pas à traverser l’océan plusieurs fois pour s’assurer des appuis matériels et pour recruter de nouvelles sœurs. Elle puise dans sa dévotion mariale et son amour de l’Eucharistie la force nécessaire pour continuer la mission d’évangélisation.

En 1693, elle cède sa place comme supérieure de la congrégation à Marie Barbier, première Montréalaise qui s’était jointe à elle en 1678. Elle passera ses dernières années à l’infirmerie, veillant à sauvegarder la « vie voyagère » non cloîtrée de sa congrégation, malgré les objections de Mgr de Saint-Vallier, successeur de Mgr de Laval à Québec. Mais tout sera réglé le 1er juillet 1698. Les sœurs prononceront leurs vœux simples en présence de l’évêque.

La « Mère de la colonie »

Marguerite Bourgeoys a peu écrit, laissant surtout une autobiographie et un testament spirituel en 1698. Elle montre que la prière doit partir du cœur comme de son centre. Toute sa vie aura été tournée vers Dieu. Elle meurt le 12 janvier 1700. Une quarantaine de soeurs continueront son œuvre d’éducatrice jusqu’à aujourd’hui. Elle affirme : « Il est vrai que tout ce que j’ai toujours le plus désiré, et que je souhaite encore le plus ardemment, c’est que le grand précepte de l’amour de Dieu par-dessus toutes choses et du prochain comme soi-même soit gravé dans tous les cœurs ».

Considérée comme la cofondatrice de Montréal avec Jeanne Mance, Marguerite Bourgeoys a été canonisée le 31 octobre 1982 par saint Jean Paul II. Il disait dans son homélie :

« Pour sainte Marguerite Bourgeoys, on retiendra surtout sa contribution originale à la promotion des familles, enfants, futurs époux, parents. Elle qu’on a pu appeler à Montréal la « Mère de la colonie », elle aurait pu dire comme saint Paul : « Avec vous, nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes ».

Prière

En route vers la Nouvelle-France avec ton cœur comme unique bien, tu apportes un soubresaut de foi au petit bourg de Ville-Marie.  

Tu te donnes sans mesure pour la colonie. La Vierge de la visitation guide tes pas. Elle apprend à te désinstaller par amour au service de l’autre.  

La grandeur de ton être de femme trempé au feu du Ressuscité, tissé à même l’Esprit Saint, te rend féconde aux yeux de tous.  

Inspire-nous les gestes d’accueil qui feront naître le Christ dans le cœur des hommes et des femmes d’ici et d’ailleurs.  

Article initialement publié sur le blogue de Jacques Gauthier

Tags:
CanadaQuébecSaint
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