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Comment coucher un enfant sans cris et sans larmes

9 conseils pour coucher un enfant sans larmes et sans cris

© Annie Spratt / Unsplash

Mathilde Dugueyt - publié le 08/04/18

« Je ne veux pas dormir ! » C’est la même ritournelle tous les soirs et la situation épuise toute la famille. L’espoir n’est pas vain ! Suivez les bons conseils d’une psychologue (et maman de quatre enfants) pour apaiser le coucher d’un enfant et retrouver un bon sommeil.

Au moment d’aller au lit, l’enfant est agité, il assure ne pas avoir sommeil et soutient qu’il aimerait mieux jouer encore un peu… Nombre de parents sont confrontés à des situations de crise chaque soir avant le coucher des enfants. Un cas loin d’être isolé qui peut vite s’enliser et devenir compliqué à gérer pour tout le monde. Après des cris et parfois même des larmes, la qualité du sommeil est perturbée. Découvrez les bons réflexes d’Anne-Claire Kleindienst, maman de quatre enfants, psychologue clinicienne et co-auteure de Petit décodeur illustré de l’enfant en crise (éditions Mango) pour préparer au mieux le coucher des enfants.

1. Reconnaître la difficulté

Avant même d’agir, il est judicieux de se pencher sur les raisons de ces difficultés répétées pour aller se coucher. « Lorsqu’un enfant a du mal à trouver le sommeil, c’est que quelque chose tourne trop dans sa tête et/ou qu’il a un trop-plein d’énergie dans le corps, confie la psychologue clinicienne. Son refus d’aller se coucher est un évitement : il essaye d’échapper soit à des monstres imaginaires soit à une réflexion sur ce qui s’est passé aujourd’hui ou ce qui se passera demain. »

2. Pointer du doigt son anxiété

« Si un enfant n’arrive pas à s’endormir, c’est le signe d’une anxiété, affirme Anne-Claire. Il n’a pas saisi le moyen de trouver le sommeil dont il a tellement besoin. Pour l’aider, on peut nommer sa peur, la faire sortir de lui. On tâtonne avec des questions de curiosité. Essayer de comprendre avec lui ses angoisses va l’apaiser. C’est une façon d’ouvrir, d’explorer ses émotions. »
Selon les âges, l’anxiété est plus ou moins liée à la réalité. Au fil des années, ces petites angoisses du soir évoluent. « Dans la petite enfance, la figure onirique du monstre ou de la sorcière est très présente. Cette représentation glisse petit à petit vers une figure plus réelle : des cambrioleurs, des terroristes, etc. Le processus de pensées se construit. »

Petit décodeur illustré de l’enfant en crise, Quand la crise fait grandir de Anne-Claire Kleindienst et Lynda Corazza (éditions Mango)
© Mango

3. Prévoir un temps calme avant le coucher des enfants

« Lorsque le corps d’un enfant a encore trop d’énergie en lui, cela signifie que son activité nerveuse n’est pas redescendue, décrypte Anne-Claire. Il ne sait pas ou il n’a pas encore appris à faire diminuer l’électricité, baisser cette énergie dans son corps. » Agité et très vif, l’enfant a besoin d’un moment de calme avant de se coucher. Une histoire, un jeu de cartes, un coloriage peuvent être des pistes. « On peut facilement se mettre à sa place en se rappelant un soir, en rentrant si tard du travail qu’on ne peut pas aller se mettre au lit tout de suite », poursuit la psychologue. Un sas est nécessaire entre l’agitation de la vie extérieure et le calme de la chambre.

4. Apaiser l’enfant physiquement avant le moment du coucher

Indissociable de son esprit, le corps de l’enfant réagit à ses émotions. Grâce à lui aussi, il est possible de le tranquilliser avant la nuit. « À l’aide d’un exercice de respiration ou par un massage, la volonté est d’apaiser l’enfant, rappelle Anne-Claire. Plus le corps se détend, plus la tête se calme aussi. Le massage peut devenir une habitude le soir, à condition d’être à l’aise avec cette pratique. C’est aussi un moyen de renforcer le lien parent/enfant au cours d’un temps calme, où l’on discute ou pas. »

5. Accompagner l’enfant par une simple présence

Certains soirs, l’envie, l’énergie ou la patience ne sont pas au rendez-vous… Au lieu de s’énerver ou de perdre son temps à négocier, il suffit peut-être juste de se placer près de son enfant au moment du coucher. « Si l’on n’est pas à l’aise avec les massages ou si l’on n’a pas la tête à cela, on peut aussi rester tout simplement au côté de l’enfant, précise la psychologue. Le fait d’être là peut suffire à la tranquilliser. »

6. Lui donner ce dont il a besoin sans se soucier du reste

« Il est important de se rappeler que l’enfant est juste là pour grandir, souligne Anne-Claire. Si à 3 ans ou 6 ans, il a besoin d’être sécurisé, même si c’est un peu régressif, il a peut-être quelque chose à rattraper. On lui donne ce dont il manque (des câlins, une présence, etc.), en se disant que c’est passager. »


7. Instaurer un rituel avant le coucher de l’enfant

Si plus tard, on la fuit, l’enfant lui aime la routine. Il apprécie de retrouver tous les soirs ses repères, ses habitudes. « On propose des choses à l’enfant par un rituel du soir régulier avec un temps pour chaque chose : dîner, jouer, lire, raconter une histoire, etc., conseille la psychologue. Le rituel a un côté prévisible, rassurant. L’enfant n’a pas besoin d’être vigilant, il peut s’appuyer dessus, c’est un socle. »

Ces habitudes ne doivent pas devenir un facteur de stress. La quantité de choses réalisées n’est pas la priorité. « La qualité de ce rituel est importante, poursuit Anne-Claire. On fait comme on peut, selon ses possibilités et sa disponibilité, en privilégiant un temps plutôt qu’un autre (ce soir, on prend un long bain mais il n’y aura pas d’histoire, par exemple). La qualité relationnelle est primordiale pour bien préparer le sommeil. On prend le temps de discuter, faire un massage, une prière, écouter une musique ensemble. »

“Petit décodeur de l’enfant en crise, Quand la crise nous fait grandir”, Anne-Claire Kleindienst et Lynda Corazza
© Mango
"Petit décodeur de l'enfant en crise, Quand la crise nous fait grandir", Anne-Claire Kleindienst et Lynda Corazza

8. Finir la journée sur un mot bienveillant au moment du coucher

« Lorsque la journée ne s’est pas bien passée et que la colère est montée, on peut la conclure en se demandant pardon, préconise Anne-Claire. C’est une façon de refermer la journée sur une note positive et de s’endormir avec plus de sérénité. »

9. Veiller aussi au bien-être général de l’enfant pour un bon sommeil

Sans concentrer son attention uniquement sur le coucher de l’enfant, il est nécessaire d’avoir un regard global sur son bien-être pour s’assurer que tous les paramètres sont réunis. « La qualité du sommeil dépend aussi de plein de facteurs environnants, souligne Anne-Claire. À commencer par l’alimentation. Bien manger et de bons produits contribuent à favoriser un sommeil réparateur. Les écrans et toutes les ondes sont aussi à surveiller. Les enfants sont des êtres sensibles, ils les perçoivent de façon plus intense. »

En savoir plus :

Je dois toujours tout répéter à mon enfant
Éditions Mango

Petit décodeur de l’enfant en crise, Quand la crise nous fait grandir, Anne-Claire Kleindienst et Lynda Corazza (éditions Mango)

Tags:
EnfantsSommeil
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