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Il s’agit de l’un des cimetières médiévaux les plus connus d’Europe. S’il a aujourd’hui perdu sa fonction première, l’aître Saint-Maclou reste cependant un témoignage exceptionnel de la grande peste noire qui s’est abattue sur la France au milieu du XIVe siècle. Chaque année, 400 000 visiteurs pénètrent dans ce haut lieu patrimonial pour y découvrir sa beauté et son histoire.
La grande peste noire de 1348
L’aître de Rouen est un lieu unique en Europe par son architecture. Il fait partie des rares exemples d’ossuaires construits autour d’une cour centrale entourée de galeries à pan de bois décorés. Construit en 1348 pour accueillir les ossements d’hommes et de femmes morts de la peste noire, il est agrandi au XVIe siècle lorsqu’une nouvelle épidémie fait rage. C’est à cette époque que la paroisse Saint-Maclou décide d’aménager des galeries surmontées de combles, destinés à contenir les ossements. Au début, le cimetière ne se compose que de trois galeries, une quatrième viendra s’ajouter plus tardivement, en 1651, pour y accueillir une école destinée aux garçons pauvres de la paroisse. En 1705 les ossements, toujours présents dans les combles, sont retirés et les galeries se transforment en école, en logements de prêtres ou en ateliers. À la fin du XVIIIe siècle, l’aître Saint-Maclou perd définitivement sa fonction de cimetière par ordonnance royale. Acquis par la ville de Rouen en 1927, le site accueille l’école des Beaux-Arts en 1940 avant qu’elle ne quitte les lieux en 2014.
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Depuis cette date, l’aître n’a fait que se dégrader petit à petit dans l’attente d’un nouveau projet d’aménagement. C’est désormais chose faite avec le lancement d’importants travaux de restauration dont le coût global s’élève à 14 millions d’euros. Une somme qui sera en partie financée par la région et l’État.
Une danse macabre exceptionnelle
L’aître de Saint-Maclou est un lieu très prisé des Rouennais qui aiment s’y balader. Sur les façades des galeries, on peut admirer un décor unique faisant référence à la mort : motifs macabres, ossements, objets liturgiques, fossoyeurs, pioches, cercueils… mais aussi une exceptionnelle danse macabre sculptée, comme on en rencontre peu en France. Dans les prochains mois, tous ces décors vont être minutieusement restaurés par des artisans spécialisés.
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La municipalité a également pour projet d’installer de nouveaux ateliers d’art dans les différentes galeries ainsi qu’un centre d’exposition et de démonstration consacré à la céramique et à l’artisanat. Un café, un restaurant et un magasin privilégiant les producteurs normands viendront également ressusciter ce lieu. Et bonne nouvelle pour les habitants et les visiteurs, le lieu restera ouvert durant toute la période des travaux.
