Marzena Devoud - publié le 20/11/18 - mis à jour le 01/04/21
Dieu aime les jardins. Il en fait des lieux de salut et la Bible en visite un nombre incalculable. Trois d’entre eux entourent le destin de l'humanité et créent une magnifique parabole : tout commence et tout finit dans un jardin.
Le premier jardinier de la Bible, c’est Dieu. C’est Lui qui dessine le jardin d’Éden qui est un « paradis terrestre ». Mais ce n’est qu’un début. Dieu plante des jardins un peu partout. Ils composent les lieux d’une oeuvre qui se joue en plusieurs actes.
L’histoire du salut de l’homme commence dans le jardin d’Éden, le jardin du commencement de la vie dans lequel Adam et Ève sont en relation directe avec Dieu. Elle se termine dans un autre jardin, celui de la Résurrection.
Le jardin parle, l’esprit respire
Comme le décrit Anne Ducrocq dans son bel ouvrage Jardins spirituels un jardin, c’est d’abord une clôture : “un espace délimité, protégé des regards et du monde, un lieu à part, secret. Car dans le jardin biblique, Dieu rencontre l’humanité, Il lui donne rendez-vous. “Il attend l’homme, dans le secret du coeur. Et pour ceux qui croient à la Résurrection du Fils de Dieu, le jardin de Dieu est désormais partout où l’on trouve un homme qui prie (…) Le jardin parle et l’esprit respire.”
La première mention du jardin dans le judaïsme se trouve dans l’Ancien Testament, dans le récit biblique du jardin d’Éden. Selon saint Augustin, c’est là que naît le temps. Le livre d’Ézéchiel le décrit comme « la sainte montagne de Dieu », couverte de cyprès et de platanes, de pierres précieuses, de diamants, de saphirs, d’émeraudes et d’or. C’est le jardin où Dieu crée le premier homme, Adam.
« L’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y plaça l’homme qu’Il avait formé » (Gn 2, 8).
Ce paradis terrestre – Éden signifie « délices » – est le délice de Dieu : sa créature y est comblée. Le bonheur de Dieu est le bonheur de l’homme. Et réciproquement. Adam et Ève, le couple qui bouleverse l’histoire de l’humanité, y vit heureux en parfaite harmonie avec la nature : la terre produit le fruit nécessaire, les animaux sont soumis à l’homme, la souffrance et la mort sont exclues. Les lois de la nature sont directement commandées par la puissance divine. La vie y est douce. Mais ce paradis sera perdu. Adam et Ève en seront chassés. Le serpent, entré en scène, a fait miroiter au premier couple humain la possibilité d’être «comme des dieux ». Créés libres, l’un et l’autre se laissent alors tenter. Ainsi commence la longue histoire du mal.