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La NaProTechnologie, une assistance médicale pour une procréation naturelle

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Photographee.eu I Shutterstock

Mathilde de Robien - publié le 18/12/18

Alternative offerte aux couples en espérance d’enfant, la NaProTechnologie cherche à restaurer la fertilité, afin d’optimiser les chances de conception au sein de l’union conjugale. En quoi ce suivi médical, mis au point aux États-Unis dans les années 1990 et qui se développe en France depuis 2010, diffère-t-il d’un parcours « classique » ?

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Depuis quelques années, en France, des couples dont l’enfant tarde à venir se tournent vers la « Naprotechnologie« , abréviation de « Natural Procreative Technology« , que l’on peut traduire par « Procréation Naturelle Médicalement Assistée ». Un terme complexe qui désigne une aide médicale pour favoriser une conception naturelle. Élaborée aux États-Unis par le Docteur Thomas W. Hilgers dans les années 1990, cette méthode, d’inspiration chrétienne, cherche à identifier les causes sous-jacentes de l’infertilité, et utilise toutes les ressources de la médecine et de la chirurgie dans le but de favoriser l’efficacité de l’acte procréateur, sans pour autant se substituer à lui. Son objectif est de restaurer la fertilité féminine ou masculine, afin de permettre une conception au sein de l’union conjugale.


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Les grandes spécificités de la NaProTechnologie, que l’on peut même qualifier de révolutionnaires par rapport à un parcours « classique », résident dans la nouveauté de certains traitements et protocoles, dans le suivi personnalisé et global du couple dans toutes ses dimensions (spirituelle, physique, intellectuelle, créative et émotionnelle), ainsi que dans la communication patients-médecins optimisée par une instructrice.

Le Dr Hilgers, un gynécologue-obstétricien américain interpellé par Humanae Vitae

À l’origine de la NaProTechnologie se trouve l’encyclique de Paul VI, Humanae Vitae, parue en 1968, par laquelle s’est senti interpellé le Dr Hilgers, alors étudiant en médecine. Le texte, décrié à l’époque, lançait un appel aux médecins et hommes de science pour développer des moyens fiables de régulation naturelle des naissances. Huit ans plus tard, Dr Hilgers met au point le Système FertilityCare du modèle Creighton, une méthode basée sur l’observation de la glaire cervicale, qui se démarque de la méthode Billings par des critères plus objectifs et standardisés. Cette méthode va être approfondie et améliorée pendant une vingtaine d’années, pendant lesquelles les observations des couples vont servir de base pour mettre au point la NaProTechnologie. Les tableaux ont en effet permis d’établir des liens entre certains marqueurs du cycle et certaines pathologies gynécologiques ainsi qu’avec des problèmes d’hypofertilité.

En 1994, le Pape Jean-Paul II a nommé le Dr Hilgers membre de l’Académie pontificale pour la vie, et avec sa femme Susan, ils ont servi pendant cinq ans au sein du Conseil pontifical pour la famille. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié en 2004 The medical and surgical practice of Naprotechnology, qui sert de référence aux acteurs de la NaProTechnologie. Au départ uniquement développée aux États-Unis, la NaProTechnologie a été importée en 2000 en Europe, en Irlande, par un médecin généraliste Dr Phil Boyle. Depuis, son développement se poursuit dans d’autres pays européens (Pologne, France, Allemagne, Suisse) et en Amérique du Sud. Cette approche a fait son apparition en France il y a une petite dizaine d’années. L’association NaProTechnologie France a été créée en 2016 et compte 53 instructrices et 10 médecins.

« Un concept frappé au coin du bon sens »

La NaProTechnologie cherche à optimiser la fertilité du couple en adaptant un traitement sur mesure. Laure de Vregille, instructrice en NaProTechnologie dans les Yvelines, explique que tout suivi débute par l’observation attentive du cycle féminin, afin de pouvoir synchroniser les traitements avec le cycle propre à chaque femme. L’observation du cycle et sa communication sous forme de notations standardisées permettent au médecin de supplémenter au bon moment, avec la bonne hormone, ou molécule, dans le bon dosage.




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Le docteur Bertrand de Rochambeau, gynécologue-obstétricien et président du syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (SYNGOF), interrogé par Aleteia, qualifie la NaProTechnologie, « de concept frappé au coin du bon sens », qui n’est autre, selon lui, qu’une approche médicale personnalisée de la maîtrise de la conception, qui associe observations cliniques et moyens médicamenteux, cœur de métier finalement de tout gynécologue. « D’aucuns diront d’ailleurs qu’ils pratiquent cette approche depuis longtemps ! », s’exclame-t-il.

Alors en quoi la NaProTechnologie diffère-t-elle d’un suivi « classique » ? Serait-elle une réponse aux dérives d’une médecine « massive » qui ne prend pas le temps de diagnostiquer les pathologies sous-jacentes, et souvent multiples, de l’infertilité ?

Favoriser la recherche des causes de l’infertilité

La NaProTechnologie s’efforce d’explorer toutes les causes possibles d’une hypofertilité, et d’y remédier par un traitement hormonal ou chirurgical, afin que la conception reste au sein de l’union conjugale. Laure de Vregille regrette que depuis la première fécondation in vitro en 1978, les recherches se focalisent plus sur les techniques de procréation artificielles, que sur l’évaluation approfondie des différentes pathologies, alors que la FIV, selon elle, affiche des taux de réussite bien inférieurs à la NaProTechnologie. Selon l’instructrice, les fécondations in vitro sont proposées de plus en plus tôt, dans la mesure où plus la femme est jeune, plus les chances de réussite sont élevées.


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Autre différence avec le parcours « classique » : le délai de prise en charge. Alors que les recommandations des bonnes pratiques gynécologiques internationales préconisent d’attendre deux ans d’essais infructueux avant de parler d’infertilité et de commencer des traitements, la NaProTechnologie permet de détecter une infertilité au bout de six mois seulement. Les rapports sexuels étant ciblés en période fertile, et non tous les deux jours comme le préconisent la plupart des médecins, un couple normalement fertile parviendrait à concevoir dans un délai de six mois maximum, selon les études menées par l’Institut du Pape Paul VI, créé en 1985 par le Dr Hilgers à Omaha (Nebraska), et spécialisé dans l’étude de la Reproduction Humaine. « Si cela dure plus longtemps, il est raisonnable de commencer à investiguer et éventuellement traiter », précise Laure de Vregille.

Être acteur de sa fécondité

Une autre spécificité de la NaProTechnologie est l’accompagnement mixte du couple, qui est suivi à la fois par une instructrice et par un médecin. Ces derniers sont eux-mêmes formés au Système FertilityCare par un cycle continu, en anglais, allant de six mois (pour les médecins) à 15 mois (pour les instructrices). L’instructrice forme ensuite le couple à la méthode, afin que le médecin puisse poser un diagnostic selon les notations et les examens complémentaires. Selon Laure de Vregille, ce système rend le couple « acteur de sa propre fertilité ».


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C’est aussi une manière de s’adapter aux évolutions des modes de vie. De plus en plus d’applications existent afin de suivre et connaître son cycle. Pour Bertrand de Rochambeau, ces outils sont les témoins d’un monde qui évolue, dans lequel la médecine s’individualise afin d’apprendre aux gens à mieux se connaître, à mieux vivre, à s’accepter tel que l’on est. La NaProTechnologie répond à cette tendance, avec cette nouveauté de « concevoir une coordination entre le patient et le médecin afin d’optimiser le traitement de l’hypofertilité. Dans ce concept, on fait participer beaucoup plus le patient. On lui propose des clés pour analyser son propre corps, c’est une vision d’avenir ! », reconnaît-il.

« Une démarche qui allie foi, éthique et science »

Les médecins et instructrices en NaProTechnologie s’inscrivent dans une démarche chrétienne, respectueuse de la vie, alliant ainsi foi, éthique et science. Ceci étant, elle s’adresse à tous les couples. Laure de Vregille témoigne du bonheur de partager avec ses patients, quelle que soit leur religion, la vision chrétienne du corps et de la sexualité. « En tant qu’instructrice, on est appelée à prendre soin du couple dans toutes ses dimensions. On veille à ce que la communion du couple ne soit pas délaissée au profit de cette préoccupation qu’est le désir d’enfant. On s’efforce de les ouvrir à la nature profonde de la sexualité, comme source de joie et de croissance, même lorsqu’elle est décorrélée de la procréation. »

Une démarche humble également, qui, même si elle fait en sorte de réunir les conditions favorables à une conception, ne tombe pas sous le coup de l’acharnement thérapeutique. « La science doit rester à sa place », souligne l’instructrice, « la survenue d’une nouvelle vie reste un mystère qui ne nous appartient pas ».

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