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Méditer la grâce de Noël avec la Vierge Marie

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Raphael | PD

Jean-Michel Castaing - publié le 01/01/19

La grâce de Noël est donnée à tous, mais elle ne se reçoit en plénitude qu’avec Marie, et à son exemple. Le silence de la mère de Jésus est un silence de contemplation et de transformation. Il nous aide à comprendre le mystère de l’amour divin et à nous laisser transformer par le Dieu qui se fait homme, dans une étable.

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Le temps de Noël est un temps de grâce. Les chrétiens auraient tort d’en laisser perdre les richesses en passant trop vite à autre chose.

Faire le plein tant que nous sommes à la pompe à essence

En période de vache grasse, il ne faut pas avoir peur de « faire le plein », en prévision des temps de disette, ainsi que le fils de Jacob, Joseph, le conseilla à Pharaon (Genèse, 41, 25-32). Cette métaphore de la conduite automobile dit bien qu’il est téméraire de se lancer dans une traversée de désert sans provision de grâces.

Le temps de Noël nous est donné afin que nous affrontions les difficultés du temps ordinaire dans les meilleures conditions. Celui qui a goûté à la joie céleste du mystère de la Nativité est bien armé pour résister aux séductions du monde et du démon. En effet, il n’ignore pas qu’une source divine est toujours à portée de prière dans les moments difficiles, et que nos difficultés sont à relativiser si on les compare à la félicité qui nous est promise. Mais comment opérer cette comparaison entre tribulations présentes et joie à venir, si on a négligé la grâce qui nous est donnée à Noël ?

Une grâce à accueillir

Cependant, cette grâce n’est pas à conquérir, puisqu’elle nous est offerte, mais à accueillir. Si nous ne la recevons pas, ce ne sera pas la faute de Dieu, mais la nôtre. Toute notre activité doit donc être orientée dans cet art de l’accueil. Et comme tous les arts, celui-ci a ses maîtres. L’art de l’accueil de la grâce divine a le sien : il s’appelle la Vierge Marie.


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La Mère de Jésus, ayant porté et enfanté le Sauveur, est toute désignée pour nous servir de modèle d’hospitalité de l’Auteur de la grâce. Si la Vierge est un modèle d’accueil de la grâce de la Nativité, cela tient également à ce qu’elle ne dit mot à Noël, à l’instar de son fils. Ce fils est la Parole subsistante du Père. Pourtant cette Parole à Bethléem reste muette ! Et pour cause ! Le Fils a épousé notre condition et il ne sied pas à un nourrisson de tenir de grands discours.

Deux raisons au silence de Marie

Cette attitude de grand silence de la Parole, nous la retrouvons en Marie. La Mère elle aussi se tait à Bethléem. Certes, son bonheur est trop grand pour que des paroles soient en mesure de l’exprimer. Mais le silence de la Vierge s’explique surtout par l’attitude de contemplation qui est la sienne. La Vierge laisse Dieu être Dieu. Ce qu’elle voit : le Très-Haut qui s’est fait le Très-Bas par amour pour nous en l’Enfant qu’elle tient dans ses bras, est au-delà des mots.

En second lieu, son silence résulte de sa volonté de ressembler de plus en plus à ce fils dont elle sait qu’il provient de plus loin qu’elle. Elle est la première disciple du Verbe : à ce titre, de même qu’elle le suivra jusqu’au Golgotha, de même, aujourd’hui, en ce temps de Noël, elle conforme son silence d’adoration au silence du Verbe incarné.




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Le cardinal Pierre de Bérulle disait : « C’est le partage de la Vierge en ce saint temps d’être en silence. C’est son état, c’est sa voie, c’est sa vie. Sa vie est une vie de silence qui adore la parole éternelle. En voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras, cette même parole, la parole substantielle du Père, être muette et réduite au silence par l’état de son enfance, elle rentre en un nouveau silence, et y est transformée à l’exemple du Verbe incarné qui est son Fils, son Dieu et son unique amour. Et sa vie se passe ainsi de silence en silence, de silence d’adoration en silence de transformation » (De la naissance et de l’enfance de Jésus, 1623).

Silence de transformation

Le silence que la Vierge nous donne en exemple, n’est pas le silence effaré de celui qui ignore tout des événements, mais « le silence de transformation » qui change notre être en le conformant à celui de Jésus. La finalité de la contemplation consiste en effet à nous rendre semblable à ce que fixe notre esprit : « Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage » dit le psaume 33. Le temps de Noël est le moment favorable pour faire le plein de contemplation silencieuse, et se laisser ainsi transformer par le Dieu fait homme. Silence qui convertit nos regards sur les êtres et les choses, et nous apprend les chemins de l’essentiel.

S’émerveiller du génie de Dieu

Cependant, ne croyons pas que Dieu, en Marie et en nous, fera tout en prenant toute la place. Il est écrit dans l’évangile que « Marie gardait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19). Il faudrait plutôt traduire que « Marie gardait ces paroles-événements » non au sens de « conserver », mais plutôt au sens d’« observer ». En effet, pour la Vierge, les événements de la Nativité sont des paroles de Dieu qui, après avoir été rassemblées et mises ensemble, forment un tout qui en dévoile la véritable signification divine, transcendante. Ces paroles-événements ont besoin d’être harmonisées, rassemblées, pour que leur vrai sens soit perçu.

C’est à ce niveau que la Vierge est la maîtresse des contemplatifs. En méditant silencieusement, la Vierge met en rapport les événements qui surviennent et les paroles de Dieu, que ces paroles soient celles des anges rapportées par les bergers, ou bien celles de la promesse consignées dans les Écritures d’Israël. Avec ces événements et ces paroles qui peuvent sembler épars et éloignés les uns des autres, elle constitue une formidable mosaïque à la louange du Très-Haut.


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Ainsi, le silence contemplatif de la Vierge est-il plein d’activité. La beauté de Dieu qu’elle contemple est polyphonique. Pareil à la Vierge, le croyant qui désire faire le plein des grâces de Noël doit se tenir prêt à éclairer les événements de l’histoire sainte les uns par les autres. Là réside le plus grand plaisir que nous réserve la Bible : nous révéler les harmoniques des récits, s’émerveiller de la richesse de leur diversité, et en même temps être saisi par la formidable unité du dessein de Dieu qui court en filigrane tout au long de l’histoire de l’Alliance.

La Vierge de Noël, qui tient contre elle l’enfant de la Promesse, ne se contente pas de laisser parler ses sentiments. Elle cherche la signification des événements déroutants dont elle est le premier témoin. Pour elle, tout est parole de Dieu, malgré le silence du Verbe endormi ! Tout lui parle du Fils qu’elle tient en ses bras : Abel, Abraham, Sarah, Isaac, David, l’Emmanuel d’Isaïe, etc.

Reconnaître la parole de Dieu en nos existences

À l’école de la Vierge de Noël, le chrétien comprend que la plus belle existence qui lui soit permis de vivre est encore celle qui lui échoit. Il apprend à lire dans les événements de tous les jours la parole de Dieu qui s’y écrit. Il ne s’agit pas confondre contemplation et résignation fataliste, mais de mettre en rapport les événements les uns avec les autres, comme le fit la Vierge à Bethléem, afin de deviner le chef d’œuvre que Dieu est en train d’édifier, avec notre concours, au travers de nos existences.

C’est aussi cela, la grâce de Noël. Jésus n’est pas né seulement à Bethléem. Il naît en nos cœurs chaque fois que nous prenons conscience que Dieu agit en nous. Mais pour faire cette découverte bouleversante, encore faut-il que nous fassions silence pour écouter la Parole résonner en nous. Cet apprentissage du recueillement, nulle autre que Marie est mieux placée pour le mener à bien en nous et avec nous.

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