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Le principe de subsidiarité, expression de la liberté humaine

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© Shutterstock - Vyaseleva Elena

Jean-Yves Naudet - publié le 21/05/19

La subsidiarité est la réponse naturelle et chrétienne au faux débat entre individualisme et assistanat. C’est un principe-clé de la doctrine sociale de l’Église. En France, la crise des Gilets jaunes et le débat des élections européennes invitent à considérer particulièrement les choix politiques à la mesure de l’application du principe de subsidiarité.  

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Le principe de subsidiarité signifie que l’organisation de la vie sociale doit se passer au plus bas niveau possible. C’est un principe logique qui respecte l’homme et sa liberté. L’homme n’est pas un simple individu, mais un être social, dont la dignité s’exprime dans sa capacité à exercer librement des responsabilités en lien avec d’autres personnes.

Entre individualisme et assistanat

Le principe de subsidiarité est la meilleure façon de répondre à la dialectique en débat depuis des dizaines d’années entre individualisme et collectivisme. S’il n’y a pas d’échelons intermédiaires entre l’individu et l’État, on est amené, selon sa sensibilité, soit à privilégier l’individu au détriment de tous les groupes, soit au contraire à privilégier la dimension communautaire, autrement dit l’État, puisqu’il reste seul, et le collectivisme.


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Si « les corps intermédiaires » font défaut ou ce qu’on appelle dans un vocabulaire de science politique (Tocqueville) « la société civile », on risque de tomber soit dans le chacun pour soi et l’individualisme soit dans le collectivisme et l’assistanat, avec tous leurs défauts. Il semble que dans la période actuelle, on ait connu ce risque de tomber d’un côté ou de l’autre comme le montrent les grandes idéologies du XXe siècle. Le principe de subsidiarité est en ce sens un remède.

Une expression de l’inaliénable liberté humaine

Le pape Benoît XVI a fait beaucoup avancer la réflexion dans ce domaine. Pour lui, « la subsidiarité est une expression de l’inaliénable liberté humaine » (Caritas in veritate). C’est une formulation jusque-là absente de la doctrine sociale. Nier la subsidiarité revient pour lui à nier la liberté de l’homme, son droit d’agir dans les groupes naturels comme la famille ou dans les groupes créés par l’homme : associations, entreprises… Il va jusqu’à dire que la subsidiarité est une manifestation particulière de la charité et quand on sait l’importance du mot « charité » dans la pensée chrétienne, c’est évidemment quelque chose de très fort. C’est une aide à la personne à travers l’autonomie des corps intermédiaires. Elle a donc une visée émancipatrice. Cela renforce beaucoup la subsidiarité, qui n’est pas seulement une question d’organisation de la vie en commun dans la société, mais va à l’essentiel : la liberté elle-même, la charité, l’émancipation des hommes.

L’homme est un être social

La question de la personne, de sa liberté et de sa réponse libre à l’amour de Dieu revient tout le temps. C’est au cœur du message chrétien. Pour le christianisme, la liberté est un élément essentiel à condition de l’éclairer par la vérité. C’est la fameuse phrase de Jésus : « La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32).


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Il faut comprendre que la vérité, c’est la personne de Jésus pour les croyants, mais c’est aussi la vérité sur l’homme : sur la nature de l’homme. L’homme est un être social, donc il s’épanouit avec d’autres. C’est pour cela que l’on parle des « personnes » et non des individus. Le drame des idéologies comme le marxisme ou le nazisme ou d’autres, c’est que l’on a confondu cette dimension sociale avec la seule dimension collectiviste étatiste et donc, en réaction, on voit surgir des thèses libertariennes extrêmes. Le christianisme sait devoir chercher le bon équilibre : chacun a sa personnalité, chacun est créé et aimé par Dieu, mais l’homme n’est pas fait pour vivre seul et il s’épanouit au contact des autres.

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libertéQuestions de fondsubsidiarité
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