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Un garçon serviable, comme c’est agréable !

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Marie Lucas - publié le 11/09/19

La rentrée scolaire est souvent le moment de remettre à plat l'organisation de la maison. Apprendre à rendre service à ses garçons en fait partie. Comment faire de son petit d'homme parfois égoïste et égocentrique un jeune tourné vers les autres ?

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Un garçon serviable fait l’admiration de tous — plus qu’une fille semble-t-il — allez savoir pourquoi ! Pourtant, quand il s’agit d’apprendre à rendre service à ses enfants, la devise pourrait être : « Fille ou garçon, même combat ! » « Chez nous, le service se décline plutôt au masculin » témoigne Franck, cadre parisien, père de deux petits filles et un jeune garçon. Halte donc aux idées reçues : le sexe fort n’est pas plus égoïste que le sexe faible ! « Mes hommes ont un grand coeur » lance Louise, mère de 5 garçons vivant dans une grande maison en périphérie de Bordeaux « mais je dois me battre pour qu’ils l’expriment ! Et régulièrement, il y a des cris pour rappeler que la maison ne tourne pas toute seule » poursuit-elle. Pour les parents, apprendre à rendre service exige donc patience et répétition au quotidien, et pour les enfants, ce n’est guère plus drôle : « Petits, on était forcés de suivre le tableau du frigo, ce n’était pas vraiment marrant  » se souvient Tristan, étudiant en Licence de Physique à Caen.

Si tu veux changer le monde, commence par faire ton lit

Apprendre à servir fait donc partie de l’éducation. Et pour les garçons, il est nécessaire d’y prêter particulièrement attention. « En incitant mes garçons à m’aider au quotidien, j’espère en faire des gars dégourdis, notamment quand ils seront étudiants ! Et puis, pour leur famille, ce sera précieux » sourit Louise. Surtout que c’est en apprenant à se donner dans les petites choses que les garçons se préparent à être capables de se donner dans les grandes choses. « Si vous faites votre lit tous les matins, vous aurez accompli la première tâche de la journée. (…) Si vous ne pouvez pas faire bien les petites choses, vous ne ferez jamais bien de grandes choses. (…) Si vous voulez changer le monde, commencez par faire votre lit » lançait en 2014 l’amiral McRaven, commandant des forces spéciales américaines, aux diplômés de l’université du Texas.


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Mais comment faire pour que le petit homme fasse son lit, accepte de défaire sa construction de Lego parce qu’il faut passer l’aspirateur ou passe un coup de balai après le débarrassage ? Le premier challenge revient aux parents : laisser faire son garçon — même si c’est plus long, même si c’est moins bien fait — jusqu’à parfois le laisser mariner dans sa crasse. « Je m’oblige à laisser traîner son linge sale dans sa chambre, c’est éprouvant » confie Louise. « Mais efficace, de même qu’il repasse lui-même ses chemises ! » Car si Maman ne fait pas tout à sa place, petit garçon deviendra grand, dégourdi et serviable, un trésor pour son épouse ! « Je leur apprends également la phrase magique, celle qui redonne le sourire aux mères de famille dans leur cuisine : « qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ? » Quant au père de famille, il a lui aussi son mot à dire : « J’entends encore Papa nous rabâcher : au moins une fois par jour, les enfants, vous devez quitter vos écrans pour vous mettre au service de la communauté » sourit Tristan.

Un esprit d’équité et non d’égalitarisme

Mais il n’y a pas que les corvées ménagères : être serviable ne se limite pas à aider Maman à étendre le linge ou vider la machine. « Toi qui es beau, fort et costaud, pourrais-tu me déplacer cette souche d’arbre ? » aime demander Louise à ses deux grands ados. Et ça marche !  Comme le souligne Brigitte, formatrice à l’IFEP, aujourd’hui grand-mère, « il convient de ne pas limiter le service aux tâches domestiques et d’apprendre aux garçons à découvrir leurs capacités propres. Ils portent des choses lourdes, parce qu’ils sont musclés. Ils font la cuisine avec robot parce qu’ils sont ingénieux. Ils réparent un jouet cassé parce qu’ils sont habiles. Ils regonflent un vélo, le leur ou celui d’un plus jeune, parce qu’ils sont doués » poursuit-elle. En fait, les jeunes garçons, ont tendance à préférer les services physiques que ménagers. Ainsi, l’apprentissage du service rendu se vit dans un esprit d’équité et non d’égalitarisme. « Porter du bois, aller acheter du pain, aller chercher leur sœur à telle activité quand ils ont leur permis… cela est drôlement précieux » renchérit Louise.

« Ça n’a pas toujours été très drôle pour mes parents de nous apprendre à rendre service, aujourd’hui je leur en suis très reconnaissant. »

Dans cette éducation, le dicton « tel père tel fils » s’avère particulièrement juste. « La gratuité du service fait partie du savoir-vivre à transmettre aux enfants par l’exemple même de ce que vivent les parents » explique Franck. Les enfants apprennent par mimétisme et, entre 4 et 10 ans, le père est un héros pour le jeune garçon : « Donc si nos garçons voient leur père servir, ils apprennent progressivement et naturellement à le faire » poursuit-il. C’est, pour le père de famille, le temps de l’héroïsme dans le service humble et simple. « Il est important pendant ces années-là, que l’enfant remarque les attentions de son père envers sa mère pour le ménage, la cuisine, mais aussi pour aller chercher les enfants au foot ou signer le cahier de correspondance » explique Brigitte. « J’ai eu l’exemple de mon père : au service de deux oncles célibataires, malades à certaines périodes de leur vie, ou faisant la vaisselle de la veille le matin car il n’y avait pas de machine à laver dans la maison de campagne. Je ne l’ai pas oublié » témoigne de son côté Franck.


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« Aujourd’hui, c’est une fierté et une joie pour moi d’aider les autres, conclut Tristan. Même si ça n’a pas toujours été très drôle pour mes parents de nous apprendre à rendre service, aujourd’hui je leur en suis très reconnaissant. » Un homme serviable par éducation est un homme heureux.

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ÉducationFamilleservice
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