Qumrân n’était pas, au temps biblique, à proprement dit une cité mais plutôt un site rassemblant les Esséniens, une communauté qui avait choisi de se retrancher en ce lieu aride en rupture avec le Temple de Jérusalem. Rendu fameux lors de la découverte des célèbres manuscrits de la mer Morte, ce site nous a livré une page essentielle et indispensable à la compréhension de l’histoire biblique.
Une communauté conventuelle à l’écart du monde. Nous sommes sur une vaste terrasse marneuse, à 300 m au-dessus de la mer Morte, au nord du wadi Qumrân. Ce ne sont, ici, que cavités et grottes faites de calcaire, ocre et rougeâtre, qui se succèdent dans ce désert de Judée. C’est pourtant sur ce site aride qu’une secte juive d’ermites ascétiques de Khirbet Qumrân au sud de Jéricho, en Cisjordanie, a décidé de s’installer au IIe siècle av. J.-C. après avoir rompu avec le Temple de Jérusalem. Les auteurs classiques tels que Philon d’Alexandrie, Flavius Josèphe ou encore Pline l’Ancien nous révèlent que cette communauté était composée d’ascètes désireux de se couper du monde. Refusant, en effet, les dérives des prêtres du Temple de Jérusalem, les Esséniens s’isolèrent en fondant une communauté en un lieu reculé. Il s’agissait, à l’origine, entre 140 et 130 av. J.-C, d’un tout petit groupe composé seulement de douze laïques et de trois prêtres, un nouvel exode pour retrouver la pureté de leur foi. Cependant, si fidèle et pure qu’elle fût, cette communauté était vouée à disparaître et le lieu de Qumrân englouti à jamais, s’il n’y avait eu…