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Pauline et Jean, après l’infidélité, un bouleversant chemin de reconstruction

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Mathilde de Robien - publié le 29/11/19

Après quelques années de mariage et la naissance de leurs deux premiers enfants, le couple de Pauline et Jean part à la dérive. Plus de joie à être ensemble, addiction à la pornographie pour lui, relation extra-conjugale pour elle, leur couple semble compromis. C’est sans compter sur la puissance de l’Esprit saint, et sur leur conviction forte que le Seigneur les a donnés l’un à l’autre.

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« Dans les premières années de notre relation, nous étions au volant d’une Ferrari. Tout allait bien, tout allait vite. Nous nous sommes rencontrés à la fin du lycée, et pendant les années d’étude qui ont suivi, tout nous a souri. Tous deux derniers de fratrie, nous avions devant nous une autoroute toute tracée : vie étudiante/fiançailles/mariage/enfants, sur laquelle nous nous sommes laissés porter. Notre couple, un peu « bling bling », était plus préoccupé par les sorties et les soirées que par le temps de qualité qui fonde une intimité. Nos priorités, qui n’étaient pas bien ajustées, nous avaient aussi conduits à accepter plusieurs longues périodes de célibat géographique. Bref, après un virage un peu trop serré, la décapotable avait quitté la route : un déménagement avait été le catalyseur de la crise, et l’infidélité a surgi dans notre couple ». Un véritable tsunami, dans la vie de Pauline et Jean*, qui emporte tout sur son passage : la joie d’être ensemble, la confiance réciproque, le projet de toute une vie.

Avant que sa femme ne lui avoue son infidélité, mais conscient de l’écart qui se creusait entre eux, Jean se remet en question. « Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. J’étais triste de ne pas comprendre ma femme et de ne pas la combler. J’ai tenté de la séduire, de communiquer avec elle, mais elle était devenue un mur sans compassion », confie-t-il. « Persuadé que la pornographie dans laquelle j’étais englué depuis le lycée était une cause, je me suis décidé à lui en parler. J’avais caché cela depuis le début. Ce fut libérateur pour moi, cet aveu m’a totalement et instantanément libéré de toute tentation. La vérité libère ! Mais cela n’a pas changé l’ambiance de notre couple », regrette-t-il à ce moment-là. Quant à Pauline, elle se remémore cette période noire de leur vie de couple : « Je me sentais très malheureuse avec mon mari, incomprise et délaissée. Souvent je sentais mon mari ailleurs, pas connecté à l’instant présent. Je mettais ça sur le compte de la pression au boulot. Je ne savais pas qu’il consommait de la pornographie et ne m’en suis jamais doutée. Son aveu m’a très peu touchée, j’étais déjà partie loin de lui dans ma tête, dans mon cœur et dans mon corps. J’avais trouvé auprès d’un autre homme ce qui me manquait. »

Ce week-end où la vérité éclate

C’est dans ce contexte que Pauline et Jean participent à un week-end Cénacle, une retraite dédiée aux couples organisée par la Communion Priscille et Aquila. Leur couple est au bord de la rupture, Pauline prête à quitter son mari. Dès le début de la retraite, les couples sont invités à relire les moments de joies, les blessures et les fragilités de leur relation. Pour Pauline et Jean, ces questions, les enseignements, les temps à deux font éclater la vérité. Pauline avoue à Jean qu’elle aime un autre homme et qu’elle envisage de le quitter. Jean est sous le choc. À aucun moment il n’avait imaginé une infidélité. « La Providence m’a permis d’apprendre cette nouvelle terrible dans un lieu où j’ai pu trouver du réconfort. Personne n’est armé pour entendre cela, toutes les certitudes volent, tout le cadre, les repères de la vie explosent en quelques secondes. Je me suis réfugié auprès du Saint Sacrement jusqu’au matin où j’ai pu crier vers le Seigneur : pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

En cet instant, Pauline s’étonne du courage et de la force de son mari qui n’envisage pas une seule seconde la séparation mais qui fait le choix de leur mariage. « L’accompagnement dont nous avons bénéficié pendant ce week-end l’a poussé à aller immédiatement vers le choix de la Vie, le choix de notre mariage. C’est mon mari surtout qui s’est montré incroyablement fort et confiant, alors que moi j’étais brisée et me sentais incapable de reconstruire notre couple. Je me suis laissé embarquer, je n’y croyais pas, mais je l’ai suivi », confie-telle.




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À la fin du week-end, ils renouvellent malgré tout leur sacrement de mariage. « Cela n’avait aucun sens pour moi », se rappelle Jean. « Je voyais ma femme gênée par la démarche et moi, je ne comprenais pas comment renouveler ce qui justement partait en lambeaux. Et pourtant, quelques années plus tard, lorsque nous relisons tout cela, ce moment a été percutant dans notre histoire car il nous a rappelé quel était notre objectif à un moment où nous étions perdus. »

Le long chemin de la reconstruction

Grâce à un couple accompagnateur commence un long chemin de guérison intérieure. « L’un était dans une reconquête exacerbée, l’autre dans la tentation de l’ailleurs ». Des mois très durs, pendant lesquels Pauline coupe des liens d’un côté pour en reconstruire d’autres avec son mari. Des mois pendant lesquels Jean apprend à vivre dans l’incertitude, dans l’espoir d’un pardon, dans l’espérance de la renaissance de leur couple. Leurs deux enfants les aident à tenir et leur donnent une raison d’avancer. Pour Jean, c’est une période marquée par un rapprochement très fort avec Dieu. « Je m’abandonnais complètement à Lui. Je priais beaucoup et la méditation des psaumes m’aidait à vivre mon quotidien. « Des profondeurs je crie vers toi Seigneur, Seigneur, écoute mon appel. Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière » (Ps129), supplie-t-il alors.

Puis « après l’effroi, la déception, la colère, la tristesse, nous avons commencé à relire nos premières années de relation pour tenter de comprendre à quel moment nous étions partis dans le décor », expliquent-ils. Ils s’efforcent de continuer à vivre, et petit à petit, de se redécouvrir, de se rattacher aux bons moments passés ensemble, à leurs enfants. « Prendre conscience de nos faiblesses nous a permis de déconstruire le drame qui se jouait. Le fait de comprendre les mécanismes psychologiques et sentimentaux qui opéraient dans nos vies nous a permis de sortir la tête du guidon. Il restait cette forte conviction que le Seigneur nous avait choisis et donnés l’un à l’autre. »




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Un chemin de guérison ardu, au cours duquel le Seigneur ne les a jamais quittés : « À chacune de nos velléités d’abandon, le Seigneur, dans sa grande délicatesse, mettait sur notre chemin une rencontre qui allait nous aider à tenir debout ». Des amis proches, une psychologue, des couples attentionnés, une homélie venant à point nommé, une neuvaine de messes dite par le prêtre qui les a mariés… Autant de signes visibles de la présence de Dieu à leurs côtés. « La Providence du calendrier a fait que tout ceci se déroulait l’année de la Miséricorde. Nous avons pu suivre un chemin de Miséricorde et nous demander pardon l’un à l’autre. » Un chemin de guérison qui leur apprend « à aimer ce nouvel autre, qui venait justement de nous blesser, et qui n’avait en cela rien d’aimable. Et à reconnaître que c’était bien là le vrai sens de notre vie, et que le bonheur se trouvait au bout de cette voie. »

« Nous avons touché cette différence fondamentale entre le sentiment amoureux et l’amour »

Au bout de ce long tunnel, Pauline et Jean ont eu la joie d’accueillir deux autres enfants. Pauline témoigne de sa joie, d’avoir réussi, grâce à la prière notamment, à aimer sa vie et le mari que le Seigneur lui a donné. « Je suis à présent en mesure de dire que j’aime profondément mon mari, je n’ai plus de doute sur ma place à ses côtés. Le Seigneur nous a donné la joie d’une grossesse moins d’un an après le paroxysme de notre éloignement. Nous avons accueilli cet enfant comme le libérateur de nos errements passés. Le Seigneur nous ouvrait grand ses bras à la manière du père qui accueille son fils prodigue. Puis notre famille s’est une nouvelle fois agrandie, avec grande joie. C’est grâce à un enracinement profond dans le Christ et à une prière personnelle régulière que j’ai réussi à changer de vie et que j’ai simplement appris à aimer ma vie, la belle vie que le Seigneur nous a donnée avec mon mari. »

Quant à Jean, il est reconnaissant envers sa femme d’avoir choisi de ne pas suivre jusqu’au bout le sentiment amoureux qui l’avait conduite à l’infidélité, mais d’avoir choisi l’amour qui se construit jour après jour. « Ma femme a finalement fait le choix de m’aimer au-delà des sentiments. Est-il un acte d’amour plus authentique que de briser volontairement un sentiment amoureux ? Oui, nous avons véritablement touché cette différence fondamentale qu’il y a entre le sentiment amoureux, subi et inconstant, et l’amour qui se choisit, qui se construit. Je bénis le Seigneur qui nous a permis de nous retrouver. Cette crise nous a fait grandir à un point que je n’imaginais pas. Mais quelle souffrance ! Nous mesurons à quel point nous sommes privilégiés d’en être sortis unis. J’ai découvert que le mariage est en fait très fragile, qu’il se joue chaque jour. Nous devons travailler sur nous-mêmes pour maîtriser nos frustrations, nos égoïsmes, pour mettre l’autre devant, à la suite du Christ. Mais ce que j’ai surtout appris, c’est que nous ne pouvons pas y arriver seul. “En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire”, dit Jésus (Jn 15,5). Ce n’est pas à la hauteur de l’homme, le mariage est folie. Le Seigneur me l’a encore démontré car Il m’a donné la grâce du pardon. Ce pardon est impossible pour un homme sensé, mais possible pour un homme qui croit. »

« Entendant ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils disaient : qui donc peut être sauvé ? Jésus posa sur eux son regard et dit : “Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible” ». (Mt 19, 25-26)

*les prénoms ont été changés

Tags:
CoupleinfideliteMariage
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