Vous connaissez probablement la caravane du Tour de France et ses légendaires gadgets, de la casquette blanche à pois rouges au saucisson Cochonou. Mais avez-vous entendu parler de celle du diocèse d’Autun ? Ce Fiat Ducato qui porte bien son nom, béni le 1er décembre par Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, parcourra les routes de Saône-et-Loire pendant près d’un an pour aller à la rencontre des habitants du territoire.
À l’origine de cette initiative un constat géographique. La Saône-et-Loire est un département étendu qui s’il ne dispose pas de grandes villes abrite près de 600 communes. Beaucoup de routes maillent le territoire, dont certaines très fréquentées à l’instar de l’autoroute du Soleil (A6) et la route Centre-Europe Atlantique (RCEA). “La réalité de la route est une réalité quotidienne pour les gens. Il s’y passe beaucoup de choses”, explique à Aleteia Anne Jacquemot, du diocèse d’Autun. À la fin de l’année 2018, les Gilets jaunes ont envahi voies, ronds-points et autres lieux de passage. De quoi faire germer un projet missionnaire de taille qui répond à l’invitation du pape François à aller vers les périphéries. Ici, les périphéries, ce sont ces chemins ruraux qui mènent à des fermes d’élevage de poulets de Bresse, ces routes qui voient passer des chauffeurs polonais traversant l’Europe, ces sentiers qu’empruntent les tracteurs…
Témoigner d’un Dieu proche
La mission de ce Fiat Ducatho(lique) est simple : se rendre là où sont les gens de façon à témoigner d’un Dieu qui se fait proche et fraternel. Dans l’esprit Laudato Si’, l’idée est également d’encourager les habitants à renouveler leur regard sur la maison commune et à réhabiliter leurs relations. Floqué pour la circonstance, il porte à l’arrière une carte du diocèse et sur les côtés les paroles du Christ : “J’étais un étranger et vous m’avez accueilli”, “J’avais soif et vous m’avez donné à boire, “J’avais faim et vous m’avez donné à manger” (Mt 25, 35-36). L’intérieur du véhicule a été aménagé et comprend un coin prière ainsi qu’une petite table autour de laquelle il est possible d’échanger. Au total, quatre à cinq personnes peuvent s’y tenir, et un auvent peut même se déployer si le temps s’y prête, rendant l’espace d’accueil plus vaste.
Et c’est grâce à une douzaine de bénévoles prêts à s’installer au volant et à gagner les territoires les plus reculés que la caravane pourra accomplir sa mission. L’évêque a invité les paroisses et monastères de la région, mais aussi les Ehpad et les écoles, à réclamer le passage de la caravane. Au programme, donc, de hauts lieux de spiritualité tels que Taizé, Cluny, Paray-le-Monial, mais aussi des villes marquées par l’industrie métallurgique comme Montceau-les-Mines et Le Creusot, et des bourgs ruraux du Morvan et des bord de Saône. “La caravane attire, les gens viennent voir ce que c’est. C’est vraiment un terreau pour amorcer un vrai dialogue”.
Lire aussi :
Une Mercedes pour aller à confesse