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À l’Assomption, le soleil a rendez-vous avec la lune

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Leemage via AFP

La Vierge et l'Enfant entourée d'une guirlande de fleurs tenue en l'air par des chérubins, vers 1624 (huile sur cuivre) par Brueghel, Jan (1568-1625) et Balen, Hendrik van (1575-1632)

Jean-Thomas de Beauregard, op - publié le 15/08/20 - mis à jour le 10/08/23

Dans le plan de Dieu, comme dans la chanson de Charles Trénet, le soleil a rendez-vous avec la lune. Le soleil, c’est Jésus ; la lune, c’est Marie, c’est aussi l’Église, et c’est aussi l’âme humaine.

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La Vierge Marie, que nous célébrons au jour de son Assomption, est toujours, tout le temps, « relative à son Fils ». C’est son côté mère juive, qui ne vit que dans et par son fils. Mais c’est surtout son côté mère de Dieu, qui réellement ne vit que dans et par le Christ, parce que toute son existence, depuis sa conception, miraculeusement préservée du péché, jusqu’à son élévation au Ciel, est voulue par Dieu en vue de l’Incarnation, de la Passion et de la Résurrection du Christ. Tout ce qui est dit de la Vierge Marie, c’est donc par rapport à son Fils, en dépendance étroite de son Fils. Il y a entre Marie et Jésus une relation tellement forte que toute affirmation sur Jésus rejaillit sur Marie, et toute affirmation sur Marie rejaillit sur Jésus. La prière du chapelet en est le reflet, qui égrène les mystères de la vie de Jésus en récitant des Ave Maria.

Le miracle de l’amour

Et pourtant, Marie n’est qu’une créature, et ce statut de créature établit un fossé infranchissable entre elle et son Fils, exactement le même qu’entre chacun d’entre nous et Dieu. Quoi de commun entre le Ciel et la terre, entre l’éternité et le temps, entre Dieu, Celui qui est, et ceux qui ne sont pas, ou si peu, ou si dépendants ? Dans les deux cas, ce fossé, cet abîme infini, qui séparent le Créateur de la créature, ne peuvent être franchis que par l’amour. C’est cela le miracle de l’amour : il réunit des êtres que tout sépare. Et quand il s’agit de l’amour qui unit Dieu et les hommes, cela s’appelle la charité. Entre Jésus et Marie, il y a plus que l’amour humain entre un fils et sa mère, fût-ce une mère juive, il y a cet amour infini de Dieu qui s’appelle la charité.

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Élevée au Ciel

Mais Marie demeure une créature, et Jésus le Créateur. Cela se voit, entre autres, dans la différence de vocabulaire pour désigner leur élévation au Ciel. Dans le cas de Jésus, on parle de son Ascension. C’est un terme actif. Jésus s’élève lui-même au Ciel, par son initiative et par sa puissance, parce qu’il est Dieu. L’Ascension, c’est l’œuvre de Jésus. Dans le cas de Marie, on parle de son Assomption. C’est un terme passif. Marie est élevée au Ciel, en son âme et en son corps, par quelqu’un d’autre qu’elle, par plus grand qu’elle. Ce n’est pas son initiative, ce n’est pas par sa puissance, parce qu’elle est une créature. Ce privilège même de l’Assomption, qui lui vient d’avoir été préservée du péché, ne se comprend qu’à la lumière de sa maternité divine. L’Assomption n’est pas l’œuvre de Marie, c’est encore l’œuvre de Jésus.

Le soleil et la lune

La Vierge Marie, de l’Annonciation à la Croix, du recouvrement au Temple à la Résurrection, se reçoit entièrement de Jésus. Cela correspond, dans la Tradition de l’Église, à ce qu’on a appelé le mystère de la lune : mysterium lunæ. Dans l’Apocalypse, on nous parle d’une Femme, dans le ciel, ayant le soleil pour manteau, et la lune sous les pieds. Cette femme, les exégètes ont du mal à définir précisément de qui il s’agit : la Vierge Marie, l’Église, ou bien encore une allégorie de l’âme humaine sauvée par le Christ ? En réalité, elle est un peu des trois. Et l’image du soleil et de la lune sont ici précieuses pour comprendre ce dont il s’agit. Dans le plan de Dieu, comme dans la chanson de Charles Trénet, le soleil a rendez-vous avec la lune. Le soleil, c’est Jésus ; la lune, c’est Marie, c’est aussi l’Église, et c’est aussi l’âme humaine. Mais contrairement à la chanson de Trénet, ici la lune est là quand le soleil l’attend. 

Toutes les grâces sont de Jésus

Jésus, c’est le soleil, parce que le Verbe est, comme le dit le Credo, lumière née de la lumière. Il est le soleil parce qu’il est la Sagesse de Dieu, qui illumine tout l’univers. Il est le soleil, parce que c’est lui qui donne la croissance et la vie à toutes les plantes, les animaux et les êtres humains sur la terre. Il est le soleil parce qu’il éclaire de sa vérité toute situation, jusque dans les recoins les moins avouables de notre conscience, mais aussi jusque dans les bons désirs jamais réalisés que nous portons dans le secret de notre cœur. Jésus est l’astre d’en-haut, le soleil de justice, la lumière des nations.

Marie, elle, c’est la lune. La Vierge Marie est la lune, parce qu’elle n’est à aucun titre la source de la lumière qu’elle répand sur la terre. Lorsque la lune éclaire la terre, sa lumière n’est qu’une réfraction de la lumière du soleil, qui s’est caché. La lune ne produit pas de lumière, elle la transmet, elle la reflète. Et pourtant, elle brille, et avec quelle beauté ! Une nuit sans lune, et c’est déjà la mort qui surgit. Mais une nuit de pleine lune, ou même un simple croissant de lune rousse sur le bassin, et c’est la vie, c’est l’espérance qui renaît. La lune se reçoit entièrement du soleil, mais elle brille et elle éclaire.

Il en est ainsi de la Vierge Marie. Toutes les grâces qu’elle accorde aux chrétiens qui la prient ne sont pas d’elle : elles sont de Jésus, et elles sont Jésus. La grâce, ça n’est rien d’autre que Jésus qui se donne à nous. Toutes les tendresses dont Marie nous entoure, nous qui sommes ses enfants, ne sont pas d’elle : elles sont de Jésus, et elles sont Jésus. Marie ne sait donner qu’une seule chose, en l’occurrence elle ne sait donner qu’une seule personne, et c’est Jésus.

Une tendresse toute maternelle

Et pourtant, parce que Marie est cet aqueduc par lequel s’écoule jusqu’à nous l’eau de la grâce, parce qu’elle est le cou qui fait la jointure entre le Christ, tête de l’Église, et son corps mystique, les grâces qui passent de Jésus à nous par Marie sont comme colorées d’une tendresse toute maternelle. Dans une vie chrétienne, cette douceur toute maternelle, toute mariale, est le signe infaillible que Jésus est à l’œuvre, de manière cachée. Et lorsque Jésus, le soleil de nos vies, semble caché, lorsque nous sommes dans la ténèbre, la Vierge Marie se tient là, muette, comme elle se tenait muette au pied de la Croix de son Fils, elle est là au pied de nos Croix, et, lune discrète, présence attentive, elle éclaire quelque peu notre chemin d’une lueur qui vient du Christ. C’est le mystère de la lune, que Marie partage avec l’Église et avec notre âme.

Comme Marie, l’Église et notre âme

Comme Marie, l’Église n’a aucune autre réalité que de dire Jésus, de montrer Jésus, de donner Jésus. Comme Marie, l’Église ne tient pas son pouvoir d’elle-même, mais uniquement de Jésus. Comme Marie, lune qui éclaire nos nuits sans soleil, l’Église est là pour nous manifester Jésus alors qu’il est invisible depuis son Ascension. Comme Marie, l’Église se reçoit entièrement de Jésus.

Mais le mystère de la lune, c’est aussi notre âme à chacun d’entre nous. À nous aussi, il est donner de briller et d’éclairer d’une lumière qui ne vient pas de nous, mais du Christ. À nous aussi, il est demandé de nous recevoir entièrement du Christ, dans l’humilité. À nous aussi, il est demandé d’être des lueurs de la douce lumière du Christ dans la nuit de nos contemporains. Pour beaucoup de gens aujourd’hui, le Christ est un soleil caché, ou un soleil trop éblouissant pour être regardé vraiment. En cette fête de l’Assomption, participons avec Marie et l’Église au mystère de la lune. Le soleil a rendez-vous avec la lune : ne soyons pas en retard à ce rendez-vous d’amour. 

Tags:
AssomptionVierge Marie
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