“Comme chaque année, c’était une cérémonie magnifique. Mais cette impression d’intimité dans cette cour Saint-Damase clairsemée restera”, confiait à I.Media un ancien Garde suisse venu prêter main forte à l’organisation de l’événement, ce dimanche 4 octobre 2020, alors que les nouveaux assermentés quittaient la cour au pas de la fanfare.
C’était inédit. Pour la première fois de son histoire, les nouvelles recrues n’ont pas prêté serment un 6 mai, jour qui commémore la bataille mémorable de 1527 durant laquelle 147 “mercenaires de Dieu” trouvèrent la mort en défendant l’escalier menant au tombeau de saint Pierre. La pandémie de Covid-19 a eu raison de la tradition tout comme elle a limité drastiquement le nombre de personnes autorisées à assister à la prestation.
Seuls 10% de l’assistance habituelle
Cette année, seules 220 personnes ont eu le droit de prendre place – en respectant les distanciations sociales – dans la cour Saint-Damase du Palais apostolique du Vatican. Cela représente 10% de l’assistance habituelle pour ce qui constitue l’un des plus grands événements de l’année pour la plus vieille armée du monde encore en exercice.
Car d’ordinaire sont invités à vivre cet engagement solennel les familles élargies des jeunes recrues, quelques uns de leurs amis ou bien aussi parfois des membres de leur paroisse en Suisse. Cette fois-ci, seuls les parents et les frères et sœurs étaient conviés, une bonne nouvelle malgré tout car il leur avait été au départ indiqué que la cérémonie se déroulerait dans la plus stricte intimité.
Un serment prêté le jour de la publication de Fratelli tutti
C’est donc le jour de la saint François d’Assise que les 38 recrues d’octobre 2019 ont juré fidélité au Pape. Une journée bien singulière pour l’État du Vatican puisqu’il s’agissait également du jour de la publication de l’encyclique Fratelli tutti. Une coïncidence que l’aumônier de la Garde suisse a su exploiter lors de sa catéchèse prononcée après la revue des troupes par le Commandant de la Garde, le colonel Christophe Graf.
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L’abbé Thomas Widmer a en effet souligné que l’amitié qui se dégage de la Garde est un témoignage qui “fait augmenter la foi des autres”. Les invitant à faire fructifier leur fraternité à travers le service, le sport et la prière commune, il leur a rappelé : “Comme vous êtes identifiés Gardes suisses par l’uniforme, vous êtes aussi identifiés comme disciples du Christ par le témoignage de cette amitié entre camarades”.
“Fidélité, loyauté et honneur”
S’en est suivi le merveilleux rituel de l’assermentation. Comme une horlogerie parfaitement réglée, les 38 jeunes gardes en tenue de gala se sont avancés un à un devant le drapeau carré de la Garde. L’empoignant fermement de la main gauche et effectuant un salut à trois doigts de la main droite – symbole de la trinité -, ils ont fait le serment de “servir avec fidélité, loyauté et honneur le Souverain pontife et ses légitimes successeurs”.
Sous des applaudissements nourris malgré la faible assemblée, la nouvelle promotion assermentée a quitté la cour du Palais apostolique en musique et a rejoint la caserne des Suisses où un pot fraternel était organisé.
En mai 2019, 23 Gardes suisses avaient prêté serment. Ils étaient 32 en 2018 et 40 en 2017. Depuis les années 2000, l’effectif de la Garde suisse pontificale tend à s’épaissir pour passer de 110 hommes à un contingent total de 130 hommes.
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