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Objets de musée ou de prière ? Ce que nous disent les crèches

CRECHE DE NOEL

© Shutterstock

Pierre Vivarès - publié le 03/12/20 - mis à jour le 04/11/21

Le retour des crèches dans les mairies relance le débat sur la place de la religion dans l’espace public. Les signes de la foi sont un héritage qui engage les chrétiens à annoncer le Salut plus que d’en défendre les signes.

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Il m’a été demandé d’intervenir récemment dans une émission télévisuelle au sujet des crèches dans les mairies. C’est une sorte de marronnier désormais, chaque année en décembre, sur l’opportunité d’installer une crèche dans un espace public, mairie ou conseil régional. Les défenseurs de la laïcité montent au créneau, les défenseurs de la tradition et de l’esprit français en font autant. 

Le Conseil d’État a cependant tranché en décidant que dans les espaces publics où une crèche était installée en raison de la tradition culturelle depuis de nombreuses années, il serait toujours possible de la laisser mais si elle est installée sans tradition préalable et donc ressentie comme un objet de prosélytisme ou de prière, cela ne serait pas possible. Cette décision du Conseil d’État me paraît sage dans la mesure où la crèche, qui est aussi un objet culturel, est d’abord un objet de contemplation, de prière et d’enseignement (spécialement pour les enfants) de la naissance du Fils de Dieu à Bethléem au temps du roi Hérode. De vous à moi, je ne me rends dans une mairie que lors de formalités administratives un peu pesantes et je ne vois pas pourquoi je devrais chercher et trouver une crèche, un chemin de Croix, un chandelier d’Hanoukka ou un Coran dans une mairie. Certains villages, ayant une longue tradition de santonniers, mettent en avant un savoir-faire local et c’est bien compréhensible. À Dol-de-Bretagne, Arras ou Vierzon, cela l’est moins. 

Il ne sera plus désormais possible de créer une tradition qui reposerait sur des valeurs de foi, quelle que soit la religion.

Mais cette décision signifie cependant une imperméabilisation de nos espaces publics au fait religieux. Il ne sera plus désormais possible de créer une tradition qui reposerait sur des valeurs de foi, quelle que soit la religion. La laïcité, en bannissant de l’espace public et des services publics la vision de la foi, veut la rendre invisible ailleurs que dans des espaces dédiés, cultuels, pour qu’elle ne soit pas l’objet d’un prosélytisme ou ressenti comme une agression. Seules les « maisons de Dieu » (église, temple, mosquée, synagogue) peuvent arborer des signes religieux et tous les autres espaces doivent être « libérés » des signes.

Nous avons entendu parler récemment de croix érigées au sommet des montagnes qui avaient été abattues, de portails à l’entrée de cimetières communaux dont on ôtait la croix, de statues de saints qui déclenchaient des guerres communales. Nous avons eu aussi l’histoire du voile portée par des mamans qui accompagnent des sorties scolaires ou la question des « prières de rue », mais aussi un professeur qui faisait lire des passages de la Bible à ses élèves et qui a été mis à pied ou bien sûr l’affaire des caricatures de Mahomet.  

Athéisme d’État

La proclamation « Il n’y a pas de Dieu dans l’espace public » peut vite devenir « Il n’y a pas de Dieu, tout court » et la laïcité devient la proclamation tranquille d’un athéisme d’État. Bien que cet athéisme ne concerne que 13% de la population mondiale, il concerne 30% des Français. Les portes semblent donc fermées pour empêcher les personnes d’avoir accès naturellement au fait religieux ou de trouver des réponses à la question la plus essentielle de notre existence à l’école ou dans la société. Il nous reste quelques signes : nos églises et nos calvaires dans nos villes et villages, des manifestations déclarées en préfecture, des événements mondiaux parfois retransmis par les médias. 

Annoncer le Salut

Là où pendant des siècles nous nous sommes appuyés sur une transmission sociale de la foi par ses rites, ses constructions, ses événements quotidiens, ses foires, ses processions nous ne pouvons plus nous appuyer sur cela ne serait-ce que pour donner une culture chrétienne. Des enfants visitent le Louvre sans savoir qui est cette femme qui tient un enfant dans ses mains, qui est cet homme dont la tête est sur un plat offert à un roi, qui sont ces trois messieurs accrochés sur des croix de bois. 




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Certains se battent pour que culturellement les signes de la foi ne soient pas effacés. Leur combat est beau et je soutiens ce désir de conserver notre héritage et nos traditions, nos œuvres d’art et cette culture qui a façonné la France. Mais le plus beau est ce qui a produit cette culture et ces traditions : c’est la foi intérieure de millions de chrétiens qui ont trouvé le salut et le repos de leur âme en suivant le Christ. L’urgence est d’annoncer ce salut plus que d’en défendre les signes. Nous ne sommes pas des conservateurs de tradition mais des missionnaires envoyés pour que le monde soit sauvé. Cette crèche, que nous allons contempler tout au long de ce mois, nous invite à prier, méditer et contempler le Fils qui a quitté le sein du Père, la sécurité du Père, pour venir réaliser ce salut. Cette sortie du Père pour le monde est aussi la sortie de nos conforts pour annoncer le Christ que nous devons vivre. 

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