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Musiques sacrées : l’âge d’or de la musique espagnole

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© Manuel Cohen / Manuel Cohen via AFP

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 22/01/21

1492 dévoile un pan entier d’un monde jusqu’alors ignoré. Véritable transformation dans les mentalités comme pour l’économie de cette époque, la découverte par Christophe Colomb du Nouveau Monde allait avoir des répercussions dans tous les domaines, y compris sur celui de la musique sacrée espagnole.

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Difficile d’imaginer ce que fut la révolution opérée par la découverte des terres immenses et regorgeant de trésors à la fin du XVe siècle. 1492 allait, en effet, marquer l’acte de naissance de l’Empire espagnol également nommé Monarchie espagnole. Régnant sur l’un des plus grands empires de l’histoire, ce pouvoir allait étendre sa puissance pendant plusieurs siècles jusqu’au début du XIXe siècle.

Celui-ci rangé sous l’emblème du catholicisme allait dès lors également avoir recours à la force de la musique sacrée pour asseoir son rayonnement. Plusieurs musiciens espagnols contribueront à donner ses lettres de noblesse à cette extraordinaire musique, plus connue sous le terme d’âge d’or de la musique espagnole, et qui marquera à jamais l’histoire de la musique sacrée.

Cristobal de Morales

Cristobal de Morales (vers 1500-1553) comprit très jeune l’importance des mutations que connaissait son pays à cette époque, lui qui se forma en tant que choriste à Séville. Ce sera en tant que musicien d’église qu’il se fera connaître, non seulement pour la réputation de sa voix de baryton, mais aussi pour l’excellence de ses compositions. Cette notoriété du jeune musicien n’allait dès lors cesser de croître et dépasser les frontières, attisant la curiosité du pape Paul III qui l’invita à participer au célèbre chœur de la Chapelle Sixtine à Rome même.

Ce voyage qu’entreprit le musicien marquera le début d’une longue période d’une dizaine d’années pendant lesquelles Cristobal de Morales composera de grandes œuvres sacrées, des œuvres qui seront jouées dans les plus grandes cathédrales grâce à l’appui papal. Le legs principal du musicien espagnol tient à ses célèbres messes ainsi qu’à ses motets très expressifs. Cristobal de Morales excellera, en effet, dans l’art du contrepoint, cette pratique qui consiste dès le Moyen Âge à tisser en une même composition des mélodies distinctes. Francisco Guerrero (1528-1599), élève de Morales, prolongera encore l’excellence de la musique sacrée de son maître.

Antonio de Cabezón

La notoriété de Cristobal de Morales ne saurait cependant occulter celle non moins importante d’Antonio de Cabezón (1510-1566). C’est tout d’abord en tant qu’organiste de la chapelle privée du roi Philippe II d’Espagne, puis en tant que compositeur qu’Antonio de Cabezón assoira sa réputation. Alors même qu’il était aveugle, il devint l’un des musiciens les plus recherchés de son temps et le représentant le plus talentueux de l’école d’orgue espagnole. Ses compositions à l’orgue pour la liturgie ravirent, en effet, ses contemporains par la qualité de son contrepoint. Cabezón avait pour habitude de partir d’une mélodie connue et d’y ajouter d’autres thèmes plus singuliers en un ensemble si harmonieux qu’il contribuait ainsi à enrichir la source première. C’est cette liberté musicale associée à une profondeur mystique allait définitivement établir la réputation de Cabezón auprès de ses contemporains en tant que grand compositeur de musique sacrée espagnole.

Tomás Luis de Victoria

À ces deux célèbres premiers musiciens de musique sacrée espagnole du XVIe siècle, doit être ajouté Tomás Luis de Victoria (vers 1548-1611). Ce dernier naquit dans un milieu jésuite et sera formé par les maîtres de chapelle de la cathédrale d’Ávila. Entrant lui-même dans une école jésuite, il sera amené à voyager à Rome où le jeune homme deviendra chantre, puis organiste et choriste à l’église Santa Maria in Monserrato degli Spagnoli. Le musicien nourrit son art dans la Ville éternelle en composant un grand nombre de pièces pour chœur sans accompagnement. Ce seront ces pièces qui établiront la solide réputation de Tomás Luis de Victoria. Philippe II, roi d’Espagne, lui proposera alors le poste de chapelain de l’impératrice Marie faisant ainsi de lui un des musiciens les plus prestigieux de son temps. Son œuvre est réputée pour sa musique vocale liturgique. Ainsi, laissera-t-il à la postérité son fameux Officium Defunctorum à six voix composé en 1603, une œuvre puissante en l’honneur des funérailles de l’impératrice Marie, et qui marquera en quelque sorte malheureusement la fin de l’Âge d’or de la musique espagnole.


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