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Couple : pourquoi il est bon de partager ses peurs avec son conjoint

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Veronika Zelenina - Shutterstock

Isabelle du Ché - publié le 18/02/21

Faire part de ses peurs à son conjoint : aveu de faiblesse ou marque de confiance ? Et si mari et femme avaient tout à y gagner ?

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« Je ne veux plus avoir d’enfant, c’est non négociable ». Quand Simon assène cette phrase à Clarisse, sa femme, elle ne comprend pas. Profondément blessée par cette attitude de rejet, elle demande à son mari ce qui justifie sa décision. Grâce au temps, à l’écoute attentive de Clarisse et l’aide d’un thérapeute conjugal, Simon reconnaît qu’il a peur d’une nouvelle grossesse, peur de perdre sa liberté enfin retrouvée depuis que le petit dernier a grandi, peur aussi de connaître à nouveau avec son épouse des disputes liées à la fatigue des premières années.

Montrer à l’autre sa propre vulnérabilité est souvent le frein qui incite à ne pas dire ses peurs. « Va-t-il se moquer de moi si je lui avoue ma peur d’être seule ? », s’interroge Marie. De fait, les nombreux déplacements professionnels de son mari l’ont fragilisée. « Et s’il ne me comprenait pas ? S’il découvrait une autre image de moi-même, lui qui pensait avoir épousé une femme forte ? » Pour Claire Deprey, conseillère conjugale, « cette peur de ne pas être écouté, voire compris, renvoie une mauvaise image de soi-même ». Ce reflet peut aussi être amplifié par l’histoire familiale de l’un ou l’autre : certains conjoints craignent de se livrer parce qu’un tel aveu pourrait être utilisé contre eux, dans une forme de règlement de compte. C’est pourquoi les peurs sont souvent masquées par l’agressivité, l’agacement ou la colère.

Des bienfaits de faire part de ses peurs

Et pourtant, que de bienfaits à partager ses peurs avec son conjoint ! « La peur appartient à chacun, elle n’est pas là pour dresser un conjoint l’un contre l’autre », rassure Marie-Aude Binet, sexologue et conseillère conjugale à Toulouse. Être en vérité est le premier bénéfice. C’est aussi une profonde marque de confiance. Le couple consolide ainsi sa complicité. De plus, pour celui qui se livre, une libération s’opère. Sa confiance en lui est renforcée. Pour Claire Deprey, « celui qui se confie a souvent conscience de l’origine de sa peur. En parler en couple l’aide à faire la lumière ».


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Mais les personnalités fortes n’ont pas forcément conscience de leurs peurs. Elles peuvent fuir une situation ou somatiser. Le conjoint écoutant peut alors faire des suggestions : « D’où cela pourrait-il venir ? Comment expliques-tu tes insomnies ? Qu’est-ce qui bloque ton désir de changer de travail ? » Quant au confident, il éprouve le sentiment qu’il peut servir à quelque chose, il est valorisé dans son rôle de soutien et touché de cette marque de confiance. « La femme qui console constate qu’elle est utile dans la relation, elle se sent exister. Pour l’homme, c’est plutôt son rôle de protecteur qui est renforcé. Son caractère de stabilité ou de force est accentué », précise la sexologue.

Comment s’y prendre ?

Souvent, les couples se souviennent des premières années de leur relation : « on se disait tout ! » Le rythme effréné du quotidien mais aussi le mythe du conjoint parfait qui s’effondre risquent d’assécher le dialogue conjugal. « On se dit qu’on est face à une personne comme une autre et on n’ose plus être aussi transparent qu’au début de la relation », confirme Claire Deprey. Et si le partage en couple de ses propres peurs passait par une restauration de la communication ? Parler de tout et de rien permet un dialogue fluide, régulier et transparent. « Attention cependant à ne pas se cacher derrière ces discussions anodines. Déposer les choses qui vont bien et celles qui sont difficiles fait partie de la vie du couple », conseille la thérapeute. Un climat de confiance, de respect de l’autre est aussi nécessaire pour partager ses peurs.

Tous les époux n’étant pas psychologues, ils n’ont donc pas vocation à résoudre les difficultés de l’autre. « Ils ont plutôt un rôle de révélateur », précise Claire Deprey. Partager ses peurs revient simplement à s’épancher, sans forcément attendre une solution concrète. Il n’est pas exclu cependant qu’une piste de réflexion soit apportée. À celui qui se confie de s’en saisir – ou pas. Par une main posée sur le bras, un regard ou un sourire, une écoute attentive, la compassion est manifestée, la sécurité affective restaurée.


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