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Musiques sacrées : l’œuvre d’Olivier Messiaen, un acte de foi

olivier messiaen

Laszlo Ruszka / Ina / Ina via AFP

Olivier Messiaen.

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 26/03/21

Contrairement à une idée reçue, la musique sacrée ne s’estompe nullement avec la fin du XIXe siècle. Si notre époque a plus retenu le chant grégorien, la musique polyphonique de la Renaissance ou encore les cantates de Bach, de nombreux et grands compositeurs du XXe siècle, dont Olivier Messiaen, témoignent que la musique sacrée peut se renouveler sans perdre ce qui la caractérise.

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C’est un compositeur qui a marqué son siècle. Le compositeur Olivier Messiaen (1908-1992) a toute sa vie accompagné la liturgie et intégré avec maestria le sacré dans ses plus grandes créations. Parallèlement à son service à la tribune de l’orgue de l’église de la Trinité à Paris, il a progressivement bâti un langage musical à la fois complexe et ouvert sur les associations du son et de la couleur, dans la foulée de Claude Debussy. 

Chez ce compositeur du siècle dernier, la notion de sacré est loin d’être une source secondaire d’inspiration, Messiaen élabore en effet une construction très poussée entre langage musical et théologie. Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus, une œuvre pour piano de deux heures composée dans les périodes sombres de la Seconde Guerre mondiale, explore les tréfonds des mystères qui conduisent à la Nativité. « Plus que dans toutes mes précédentes œuvres, j’ai cherché ici un langage d’amour mystique, à la fois varié, puissant, et tendre, parfois brutal, aux ordonnances multicolores », confiait le compositeur.

La Bible mise en musique

Après avoir été fait prisonnier en Silésie, Messiaen a également composé une œuvre extrêmement forte, le Quatuor pour la fin du temps, qui a marqué la musique du XXe siècle pour ses liens puissants entre Bible et musique. L’ange de l’Apocalypse de saint Jean demeure au cœur de ce chef-d’œuvre avec une forte présence de la notion de temporalité au centre même de la composition : « Sept est le nombre parfait, la création de six jours sanctifiée par le sabbat divin ; le sept de ce repos se prolonge dans l’éternité et devient le huit de la lumière indéfectible, de l’inaltérable paix », soulignait Olivier Messiaen.

Modernité et passé

Par la suite, le compositeur associe modernité et références médiévales avec de nombreuses références à la musique grégorienne. Messiaen a toujours souhaité dans ses œuvres accomplir un acte liturgique. Et ce dernier avouera : « Mon premier talent est d’avoir extrait l’essentiel de la liturgie catholique offerte aux fidèles de son édifice de pierre ». 

Son opéra Saint François d’Assise composé dans les dernières années de sa vie (1983) réunit les aspirations les plus profondes du compositeur notamment avec la pensée franciscaine et son attirance — plus connue du grand public — pour les oiseaux et l’ornithologie. Né d’une recherche approfondie, cet opéra invite l’auditeur à un monde sacré, presque onirique, ainsi qu’il ressort du jugement même de Messiaen sur cette œuvre : « J’ai toujours préféré choisir ce qui pouvait contenir du merveilleux, de la couleur et des chants d’oiseaux » dira-t-il. Cet opéra magnifie, en effet, la prédication du saint et de nombreux passages seront l’occasion d’entendre les liens intimes qui unissaient François à la Création, notamment ces célèbres pépiements d’oiseaux charmés par les paroles du saint !

Le compositeur Olivier Messiaen témoigne à lui seul, et à sa suite de bien d’autres musiciens, de la présence et de la force de la musique sacrée au XXe siècle. Qu’en sera-t-il pour notre époque, en ce début de XXIe siècle ?

Tags:
Musique
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