"La plus grande défaite d'un sportif" est de "jouer seul", a assuré le pape François a un groupe de sportifs qu'il recevait ce jeudi 22 avril.
À un groupe de sportifs qu’il recevait le 22 avril 2021 au Vatican, le pape François a déclaré que « la plus grande défaite d’un sportif » est de « jouer seul ». Contre une vision individualiste du sport qui « détruit », le pape François avance deux principes fondamentaux : « toujours en équipe » et rester un « amateur ».
Ces mots, le pontife argentin les a adressés aux joueurs de l’équipe de waterpolo de Recco – une ville de la banlieue de Gênes (Italie). Il a insisté sur la dimension collective du sport et fustigé celui qui joue sans faire attention à l’autre. Employant une expression argentine footballistique dont il a le secret, il a déploré l’attitude de ce dernier qui « mange la balle » au lieu de la passer.
Même quand le sport se professionnalise, a encore plaidé le chef de l’Église catholique, la vraie « mystique du sport » réside dans « cette petite part d’amateurisme qui doit toujours être là ». « Le travail d’équipe et la dimension amateur » : des valeurs qu’on entend très souvent dans la bouche du pape François. D’ailleurs lui-même le reconnaît : « Je me répète quand je parle de sport aux gens ».
Si le Pape n’a pas fait allusion à une actualité particulière, force est de constater qu’elles résonnent singulièrement en cette semaine marquée par le « putsch » raté des douze clubs de football fondateurs de la Super Ligue. D’ailleurs, un article paru le 20 avril dans L’Osservatore Romano, le journal officiel du Vatican, montre que le Saint-Siège n’a pas franchement apprécié l’initiative des magnats du football.
« L’argent, trop d’argent, finit souvent par tout gâcher. Même les plus belles choses. » Ainsi commençait l’article de Gaetano Vallini, journaliste du quotidien du Saint-Siège. Son verdict était on ne peut plus clair : « La Super League n’est rien d’autre que cela : une manière inélégante, voire cynique, de faire plus d’argent. »
La victoire, parfois, peut rendre arrogant.
L’article rappelait d’ailleurs le point de vue exprimé récemment par le pape François dans le quotidien italien la Gazzetta dello Sport : « Pour ceux qui ont l’habitude de gagner, la tentation de se sentir invincible est forte : la victoire, parfois, peut rendre arrogant ».
Au contraire, le Pape avais mis en avant la capacité de « rédemption » que pouvait offrir la défaite quand elle est dépassée avec cœur. Un plaidoyer pour un sport plus humble qui ramène aux fondamentaux que le pontife a tant de fois martelés à tous les sportifs qui viennent le voir dans le Palais apostolique : « toujours en équipe » et rester un « amateur ».