Réjouissez-vous ! L’article que vous allez lire est entièrement gratuit. Pour qu’il le demeure et soit accessible au plus grand nombre, soutenez Aleteia !
*avec réduction fiscale
Qui pourrait croire que derrière ce modeste sanctuaire se cache une formidable histoire. La légende raconte que l’église de Saint-Romain-sur-Gironde, appelé autrefois Saint-Romain-de-Beaumont, aurait été érigée par Charlemagne lui-même. Rien de moins ! C’est un manuscrit du XIIe siècle, La Chronique du Pseudo-Turpin racontant l’épopée de Charlemagne et du fameux Roland qui l’assure. De retour d’Espagne, Charlemagne aurait ordonné la construction d’une « chapele de Saint Roman au pui de Beaumont » pour y ensevelir ses compagnons morts au combat. Une bien noble démarche qui paraît hautement légendaire tant le récit est tardif… sans compter qu’il est loin d’être réputé pour son exactitude.
Il n’empêche. Il est probable qu’un lieu de culte existait ici à l’époque de Charlemagne comme le laisse penser la présence de sarcophages dans le cimetière et au pied du clocher actuel de l’église. Le sanctuaire peut en réalité être daté du XIIe siècle. En témoignent des éléments attestant de la présence d’une voute en berceau et même d’une croisée d’ogives au dessus du coeur. Cette vaillante chapelle qui desservait un modeste bourg d’une centaine d’âmes semble surtout avoir connu les affres de l’histoire. Elle aurait été en partie détruite lors de la Guerre de Cent ans ou bien celle des Religions. Une explication plus plausible à son apparence rustique.
Néanmoins, la légende de l’érection par Charlemagne est une source légitime de fierté pour les habitants. D’ailleurs, l’église n’est-elle pas sise… rue Charlemagne. Aussi le maire de Floirac, commune qui a fusionné avec Saint-Romain-sur-Gironde en 2018, a entrepris des démarches pour que la chapelle soit pleinement rattachée à sa commune. Il a notamment fallu la faire dépendre de la paroisse de Notre Dame de l’Estuaire et non plus du doyenné de Haute-Saintonge, demande à laquelle le diocèse de la Rochelle a volontiers accédé. Aujourd’hui, une messe y est célébrée tous les deux mois par le père Grégoire Delage, curé de la paroisse, qui se réjouit de voir revivre l’édifice. La première messe a été célébrée le 14 mars dernier.
