Au Royaume-Uni, la banque en ligne Monzo vient d’annoncer l’instauration d’un congé payé supplémentaire pouvant aller jusqu’à deux semaines en cas de « perte de grossesse », que ce soit suite à une mortinaissance [mort du bébé avant sa naissance, près de 20 semaines de gestation, Ndlr], une fausse couche… ou un avortement. Avec cette mesure, elle rejoint la chaîne de télévision britannique Channel 4 qui a mis en place une politique similaire au mois d’avril dernier.
La reconnaissance d’une souffrance
« Chez Channel 4, nous reconnaissons que la perte d’une grossesse, quelles que soient les circonstances, représente une forme de deuil qui peut avoir un impact émotionnel et physique durable sur la vie de nombreuses femmes et de leurs partenaires », a déclaré le directeur général de la chaîne, Alex Mahon. Un argument partagé par la banque en ligne. « Monzo prend la santé mentale de son personnel très au sérieux », a déclaré l’établissement pour expliquer cette nouvelle mesure. En vertu du droit du travail britannique, les employées peuvent demander un congé maternité si elles perdent leur bébé après 24 semaines de grossesse, mais pas avant. Cependant l’employeur est libre de proposer un congé pour d’autres motifs. Au Royaume-Uni, 24 semaines est la limite légale pour subir une interruption volontaire de grossesse.
Une politique d’entreprise à contre-courant ?
Avec cette politique « pionnière », le directeur de Channel 4 espère encourager d’autres organisations à suivre ce chemin. Une politique à rebours des revendications du « droit à disposer de son corps » qui obligent à passer sous silence les conséquences psychologiques d’un avortement. Comment exercer une liberté, un droit, pourrait être source de souffrance ? Pourtant, avec cette disposition, Monzo ou Channel 4 reconnaissent que la perte d’une grossesse est toujours une épreuve. Quelles que soient les circonstances. Et pas seulement pour la femme qui porte l’enfant. D’ailleurs, les conjoints pourront également prendre ce congé, les mères porteuses aussi.