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« Je suis heureux d’être dans cette magnifique ville de Strasbourg, au cœur de l’Europe, pour représenter le Saint-Père en qualité de légat pontifical pour la célébration des 1300 ans de la mort de sainte Odile, patronne de l’Alsace », a déclaré le cardinal Parolin lors de son homélie du 4 juillet en la cathédrale de Strasbourg.
À l’occasion de sa venue exceptionnelle, le cardinal Parolin en a profité pour louer les qualités de la sainte, véritable modèle pour notre temps. « Les saints nous offrent, à chaque époque, des exemples lumineux à imiter. Comment ne pas penser à sainte Odile, née aveugle, repoussée par son père terrestre, rejetée car infirme, et donc considérée comme inutile, et devenue, comme l’a affirmé Pie XII, la perpétuelle et céleste patronne de l’Alsace. » Des paroles qui prennent un sens tout particulier en France, à l’heure du projet de loi bioéthique et des questions autour de l’eugénisme.
« Dans sa vie, se manifeste la puissance et la délicatesse de l’action divine. C’est une puissance créatrice, rédemptrice, capable de renverser les perspectives humaines et de faire fleurir le sourire de l’Espérance, même dans des situations qui sembleraient sans issues », a poursuivi le cardinal. Première abbesse du monastère de Hohenbourg, sainte Odile a retrouvé la vue après son baptême et a ensuite passé le reste de sa vie à se dévouer aux pauvres et aux malades. « Célébrer sainte Odile, rappeler son œuvre d’abbesse, c’est proclamer la puissance de Dieu qui se sert des circonstances les plus malheureuses pour former des âmes saintes qui témoignent l’infinie bonté de notre rédempteur. C’est se réapproprier les raisons profondes de l’espérance qui est en nous » », a rappelé le numéro 2 du Vatican.
« L’Europe a besoin d’Espérance »
Mais sainte Odile n’est pas la seule raison de la présence du cardinal Parolin en Alsace. Samedi 4 juillet dans la matinée, le prélat a rencontré les acteurs diocésains de la pastorale européenne afin de parler politique et construction européenne. Il a ainsi rappelé dans son homélie le besoin profond d’une Espérance au cœur de l’Europe. « L’Europe a besoin d’Espérance si elle veut que se termine l’hiver démographique qui n’est pas, d’abord, le fruit d’une crise économique ou sociale mais de l’affaiblissement de l’Espérance et du sens authentique de la vie et de l’existence. L’Europe a besoin de retrouver le sens profond de ses racines […] L’Europe a besoin de confiance en ses potentialités, surtout spirituelles. L’Europe a besoin de charité, pour mettre au centre de ses préoccupations celui qui surgit dans la marginalité, dans la pauvreté ou l’exclusion. »
Ce lundi 5 juillet, le cardinal passera sa matinée au Conseil de l’Europe où il effectuera des visites de courtoisie auprès de la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, du président de l’assemblée parlementaire, de la commissaire aux droits de l’homme ainsi que du président de la cour européenne des droits de l’homme. Comme un appel à prendre exemple sur la sainte patronne de l’Alsace, il a conclu son homélie en déclarant : « Que sainte Odile nous aide à vivre pleinement notre temps, comme elle a vécu pleinement son temps et qu’elle nous aide à ouvrir les yeux vers Dieu, source de notre être, guide de nos pas, lumière du Salut. »
