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«Notre société a normalisé l’usage de la violence et du vandalisme comme outils pour exprimer et obtenir l’action des gouvernants vis-à-vis des problèmes économiques des plus pauvres. Nous avons besoin […] d’une conversion collective des cœurs et des esprits », plaident les évêques sud-africains. Par la voix de leur président, Mgr Sithembele Sipuka, les prélats ont prôné l’apaisement mardi 13 juillet.
Cet appel retentit dans une Afrique du Sud en proie aux violences et aux pillages depuis le 9 juillet. Un récent bilan dénombrait au moins 117 morts et plusieurs blessés. Deux provinces du pays d’Afrique austral concentrent les violences. L’état du Gauteng où se situe la capitale économique Johannesburg et la province côtière du Kwazulu Natal.
Un engrenage de violence
« Ce qui a débuté comme une divergence d’opinion a nourri un feu de violences et de pillages parce que “l’herbe sèche” de la pauvreté avait “poussé démesurément” au sein de la société », font remarquer les évêques. En effet, l’étincelle qui a déclenché cette flambée de violence est partie d’une décision de justice.
Mardi 29 juin, la Cour constitutionnelle condamne l’ancien président Jacob Zuma à 15 mois de prison. Il est alors jugé pour « outrage à la justice » après son refus de comparaître devant une commission anti-corruption. Mais le prévenu ne veut pas se rendre à la police et crie à l’injustice. Encore perçu comme un homme du peuple, les soutiens de l’ancien chef de l’État se mobilisent. Jacob Zuma se constitue finalement prisonnier le 8 juillet dernier. C’est alors que les manifestations dégénèrent dans le fief de l’ex-président, le Kwazulu-Natal, avant de s’étendre dans une seconde province.