L’usage des linges sacrés lors de la célébration liturgique est le fruit d’une longue histoire qui court sur plusieurs siècles. Si les coutumes ont pu varier au fil du temps, leur utilisation lors de la célébration eucharistique témoigne du grand respect que l’Église a toujours porté au corps et au sang du Christ.
Corporal, manuterge, pale, purificatoire… les linges sont variés et ont tous une utilité spécifique. Parmi ces tissus, on compte également les nappes qui servent à recouvrir l’autel principal lors de la messe. Recouvrir l’autel est obligatoire car ce geste manifeste l’importance apportée au renouvellement du sacrifice du Christ. Les nappes sont généralement de couleur blanche et rappellent le linceul dans lequel le Christ a été placé lors de sa mise au tombeau.
Selon la tradition, il est d’usage d’en mettre trois pour rappeler les trois jours au tombeau. Mais ceci n’est pas une obligation et les normes liturgiques demandent d’en utiliser au moins une. Pendant longtemps, ces nappes sont passées entre les mains de talentueuses brodeuses et dentellières qui ont mis tout leur cœur et leur talent au service de la gloire de Dieu.
Réalisés en fibres naturelles, ces linges sacrés sont généralement en lin, en chanvre ou en coton. Pour faciliter leur entretien, des matières mélangées sont parfois utilisées. Enfin, tous sont brodés d’une croix pour signifier que leur utilisation est exclusivement réservée à la messe.
Comment sont entretenus les linges liturgiques ?
Si les objets liturgiques en métal sont purifiés après la communion, qu’en est-il des linges liturgiques ? Car les prêtres ont à cœur d’utiliser des linges parfaitement propres et repassés pour célébrer la messe. La question du nettoyage des linges se pose avant tout lorsque ces derniers sont en contact direct avec l’hostie et le vin consacrés.
Pour éviter de mélanger d’éventuelles miettes d’hostie ou du vin consacré avec des déchets ménagers, on procède à une première eau. Les linges sont mis à tremper dans une cuvette d’eau. L’eau est ensuite versée sur la terre. Après essorage, les linges peuvent être lavés normalement. Ils sont ensuite repassés et amidonné, soit à l’aide d’amidon en aérosol, soit en les immergeant dans de l’eau mélangée avec de l’amidon. Le pliage fait l’objet d’un schéma précis afin d’en faciliter l’usage par le prêtre et de montrer le respect dû à l’Eucharistie.