Nous sommes le 16 avril 2019. Au lendemain de l’incendie, la cathédrale Notre-Dame est dans un état apocalyptique. Pierres, gravats et poussière ont envahi le sanctuaire après le violent incendie qui a ravagé sa charpente et détruit la flèche de Viollet-le-Duc. À l’intérieur, les pompiers s’affairent pour sécuriser la zone tandis que d’autres, religieux et laïcs, déambulent avec précaution dans les collatéraux pour évacuer les œuvres d’art et les objets liturgiques encore présents dans les chapelles. L’un deux, qui souhaite rester anonyme, raconte à Aleteia avoir été témoin d’une scène surprenante.
Je n’arrivais pas à comprendre comment des flammes aussi fragiles avaient pu résister à l’éboulement de la voûte…
Alors qu’il passe devant la célèbre statue de la Vierge au Pilier placée à l’entrée du chœur, il remarque que plusieurs cierges brûlent. Étonné, il se tourne vers un pompier qui passe près de lui et demande, presque avec innocence, si les cierges ont été rallumés. Le pompier assure que non, la zone étant interdite d’accès en raison des gravats et du trou béant de la croisée du transept susceptible de laisser tomber encore quelques pierres. “Je suis resté fasciné devant ces cierges qui brûlaient. Je n’arrivais pas à comprendre comment des flammes aussi fragiles avaient pu résister à l’éboulement de la voûte, aux jets d’eau déversés pendant plusieurs heures et au souffle impressionnant émis par la chute de la flèche”.
Autour de lui, les pompiers constatent avec stupéfaction la même scène. “Ils étaient aussi frappés que moi”, ajoute le témoin. Interrogé par Aleteia, le recteur de la cathédrale, Mgr Chauvet, qui était également présent à l’intérieur de la cathédrale ce jour-là, a fait le même constat. Non pas au pied de la Vierge du Pilier mais au niveau de la chapelle du Saint-Sacrement. “J’ai pu constater, en effet, que les cierges continuaient à prier”, témoigne-t-il.
La châsse de sainte Geneviève, une miraculée
Un événement tout aussi surprenant s’est déroulé, le même jour, à quelques mètres de là. Dans l’une des chapelles du transept nord est conservée, dans un cadre de verre, la châsse de sainte Geneviève, œuvre de l’orfèvre parisien Placide Poussielgue-Rusand (1824-1889). Au lendemain de l’incendie, celle-ci apparaît parfaitement intacte malgré les pierres tombées qui l’entourent. “Tout autour de la châsse s’amoncelaient des gravats. Le moindre petit jet de pierre contre la paroi en verre l’aurait brisée. Et pourtant la châsse était impeccable.” Une vision à nouveau troublante que ce témoin direct n’arrive pas à expliquer mais qui, plusieurs mois après, laisse en lui un souvenir impérissable.
“En tant que croyant, je ne peux m’empêcher d’y voir une lecture spirituelle”, avoue-t-il. “Ce qui m’a également énormément frappé, c’est cette lumière du soleil qui traversait le trou de la flèche disparue et venait éclairer toute la nef. C’était extrêmement beau. Il y avait comme une Présence”, se rappelle-t-il. “Esthétiquement et spirituellement, si on pense que la beauté est de l’ordre du divin, alors oui Dieu était présent ce jour-là”.