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Vaccination des enfants : les questions que les parents se poseront cet été

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Iakov Filimonov | Shutterstock

Pascale Morinière - publié le 31/07/21

Faire vacciner son enfant cet été ou pas ? C’est le dilemme de nombreux parents qui ne souhaitent pas que leur enfant soit exclu de certaines activités à la rentrée mais qui s’interrogent sur la pertinence de la vaccination à cet âge. Pascale Morinière, présidente nationale des Associations familiales catholiques, rappelle ici les enjeux.

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La loi du 25 juillet 2021 incite à la vaccination de toute la population à partir de 12 ans. Cet été, les parents seront donc confrontés au choix de vacciner ou non leurs adolescents. Le but est que les jeunes puissent, à partir du 30 septembre prochain, bénéficier d’un passe sanitaire leur permettant d’accéder aux restaurants, aux hôpitaux, à certains centres commerciaux et à tous les lieux de loisir et de culture réunissant plus de 50 personnes. Une déclaration du ministre de l’Éducation nationale du 28 juillet renforce cette incitation vaccinale puisqu’à la rentrée « s’agissant de l’enseignement secondaire, s’il y a un cas de contamination, [dans une classe] ce sont les élèves non vaccinés qui seront évincés et pas les élèves vaccinés. Ceux qui ne seront pas vaccinés seront en enseignement à distance ». Jean-Michel Blanquer a de plus rappelé que les adolescents non vaccinés ne pourront participer avec leur classe aux séances de piscine ou aux sorties au cinéma.

1Quels vaccins pour les adolescents ?

Pour le moment, deux vaccins ont été approuvés par la Haute Autorité de Santé pour les 12-17 ans. Il s’agit des vaccins Pfizer et Moderna, deux vaccins élaborés avec une toute nouvelle technologie à ARN messager. Cette technique existe depuis dix ans, elle a déjà été utilisée dans les épidémies d’Ebola et Zika. Il s’agit d’inoculer de l’ARN messager synthétique pour faire fabriquer par nos propres cellules la molécule reconnaissable de l’agent infectieux (protéine Spike pour la Covid-19) afin de stimuler nos défenses immunitaires. Il faut noter que l’ARN messager ne peut pas s’intégrer au génome puisqu’il n’entre pas dans le noyau des cellules.

Contrairement aux vaccins AstraZeneca et Janssen, les vaccins Pfizer et Moderna n’utilisent pas de cellules issues de lignées cellulaires d’embryons avortés dans les années soixante, mais des cellules de ce type entrent cependant dans des tests de contrôle du processus de fabrication. La Congrégation pour la doctrine de la foi a publié une note le 21 décembre 2020 qui stipule que lorsque des vaccins « éthiquement incontestables » contre le Covid-19 ne sont pas disponibles, il est « moralement acceptable » de se faire vacciner par les vaccins disponibles.

2Pourquoi vacciner les adolescents ?

Les vaccins obligatoires que reçoivent les enfants au début de leur vie (diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, hæmophilus, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, méningocoque et pneumocoque) visent avant tout à les protéger de ces maladies et permettent, de plus, d’éviter que celles-ci se transmettent. Il y a donc un objectif à la fois individuel et collectif à la vaccination. Le coronavirus, lui, touche l’ensemble de la population mais reste très peu symptomatique pour les jeunes. D’après Santé Publique France, 73% des personnes décédées de la Covid-19 avaient plus de 75 ans. Moins de 1% des décès concernaient des personnes âgées de moins de 44 ans.

3Est-il légitime de vacciner les jeunes alors que toute la population adulte ne l’est pas ?

Vacciner les enfants, les adolescents et les jeunes adultes sans comorbidité ne revient-il à demander à une partie de la population de se vacciner pour prémunir un autre groupe ? Les jeunes n’ayant qu’un risque infime de développer une forme grave de la Covid-19, (1,1% du total des hospitalisations et 0,9% du total des admissions en soins critiques chez les ados depuis 2020), on leur demanderait d’être vaccinés non pour eux mais pour pallier l’insuffisance de vaccination des plus âgés. Des questions éthiques se posent alors avec acuité sur la licéité d’une telle opération dans la mesure où plusieurs inconnues demeurent concernant la vaccination des jeunes. En effet, le manque de recul sur les effets à long terme de ce vaccin et l’absence d’exploration d’une efficacité sur l’infection et la transmission virale dans la population jeune interrogent. 

4Fait-on prendre des risques à son enfant en le faisant vacciner contre la Covid-19 ?

En décembre 2020, deux médecins ont lancé une pétition pour interpeller l’Agence européenne du médicament concernant de potentiels risques d’infertilité chez les femmes. Ils craignaient que le vaccin à ARN ne s’attaque par erreur à une protéine liée à la fertilité, la syncytine, à cause de certaines ressemblances avec la protéine Spike. Pourtant, à ce jour et d’après les résultats des essais cliniques, aucune étude n’a permis de confirmer cette affirmation si bien que l’agence américaine des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a également réaffirmé que « pour tous les vaccins, il n’y a pas de preuve suggérant qu’ils causent des problèmes de fertilité ». Une étude prospective américaine a été faite à l’université de Miami en décembre 2020 et janvier 2021 sur 45 volontaires à la vaccination pour étudier la qualité de leur sperme avant et après vaccination par Pfizer ou Moderna. Elle n’a pas non plus montré d’effet négatif sur la spermatogenèse de ces patients alors que les effets de la maladie sur la fertilité sont, eux, bien connus.

Ces éléments sont rassurants pour les plus jeunes qui souhaiteraient se faire vacciner. Ils gagneraient cependant à être confirmés dans le temps long et ne constituent pas une certitude absolue d’innocuité, comme pour tous les médicaments nouvellement mis sur le marché. C’est le rôle de la pharmacovigilance qui vise à dépister les effets au long cours et à continuer à évaluer la balance bénéfices-risques pour chaque traitement.

5Quelle est la responsabilité des parents ?

Les parents doivent garder la possibilité de discerner s’il est à la fois adapté, nécessaire et proportionné de faire vacciner leurs enfants mineurs. Ils doivent garder la possibilité de discerner, en fonction de leurs contraintes, de la santé du jeune et de celle de leurs proches, s’il est à la fois adapté, nécessaire et proportionné de faire vacciner leurs adolescents. Ils doivent pouvoir exercer cette responsabilité jusqu’à l’âge de la majorité. Les jeunes mineurs ne devraient pas voir leurs libertés entravées s’ils ne sont pas vaccinés. Avant la coercition vaccinale des plus jeunes, les efforts vaccinaux devraient porter sur la vaccination des personnes âgées ou porteuses de comorbidité. C’est le sens de la « contribution externe » déposée le 29 juillet au Conseil constitutionnel par les AFC afin de venir en appui du recours des parlementaires.

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