Avant d’aller plus avant dans la compréhension de la parabole du bon Samaritain et ce qu’elle dit du vin de la compassion, replongeons nous dans le texte (Lc 10 25-37):
Et voici qu’un docteur de la loi s’étant levé lui dit pour l’éprouver : Maître que ferai-je pour posséder la vie éternelle ? Jésus lui dit : qu’y a-t-il d’écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? Il répondit : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. Jésus lui dit : tu as bien répondu, fais cela et tu vivras. Mais cet homme voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Jésus reprit : Un homme descendait à Jéricho, il tomba entre les mains des brigands qui le dépouillèrent, et l’ayant chargé de coups, se retirèrent le laissant à demi mort. Or il arriva qu’un prêtre descendait par le même chemin ; il vit cet homme et passa outre. De même un Lévite, étant venu dans ce lieu, s’approcha, le vit et passa outre. Mais un Samaritain, qui était en voyage arriva près de lui et, le voyant, fut touché de compassion. Il s’approcha, banda ses plaies, après y avoir versé de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le mena dans une hôtellerie, et prit soin de lui… Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de l’homme qui tomba entre les mains des brigands ? Le docteur répondit : Celui qui a pratiqué la miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Toi aussi, va et fais de même.
Le Samaritain, touché par les souffrances de l’homme qui gît sur le chemin, verse sur ses plaies de l’huile et du vin, la douceur associée à la force. Ce sont deux médicaments usuels que l’on emporte avec soi en voyage. En plus, de toutes les vertus dont on peut le gratifier, le vin est un remède. Il peut être, comme ici, un antiseptique d’usage externe pour soigner une plaie, mais il est aussi de bon usage interne pour guérir toutes sortes de maladies car il se répand vite dans le corps tout entier. Il redonne la vigueur aux malades et aux blessés.
Jésus associe le vin à l’exercice concret de la Charité et de la Miséricorde.
“Le vin est en soi un médicament : il nourrit le sang, réjouit le ventre, console des tristesses et dissipe les soucis.”Jésus, se servant de cet usage populaire, associe le vin à l’exercice concret de la Charité et de la Miséricorde. Celui-ci devient le signe palpable de la tendresse de Dieu qui se penche sur la misère des hommes car le bon Samaritain, c’est Jésus lui-même qui soulage et guérit l’homme blessé par les plaies du péché. En nous laissant gagner par sa charité, nous pouvons à notre tour devenir de bons samaritains. Le vigneron chrétien élabore son vin en intégrant cette dimension.
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