Saint Georges terrassant le dragon, sainte Jeanne d’Arc menant une armée pour sauver la France avant de mourir brûler sur un bûcher, saint Bruno quittant son confort pour s’installer dans l’hostile massif de la chartreuse… Les saints inspirent, stimulent mais peuvent aussi, parfois, impressionner et laisser une impression de “Je n’arriverai jamais à être comme eux”.
Alors que les chrétiens fêtent ce 1er novembre tous les saints du Ciel, connus et inconnus, il est important de se souvenir que chacun est appelé à la sainteté. Pour aider à mieux comprendre et percevoir cette sainteté du quotidien, des gens ordinaires, Aleteia vous propose de (re)lire ce texte de la vénérable Madeleine Delbrêl (1904 – 1964), une militante sociale convertie au catholicisme.
« Il y a des gens que Dieu prend et met à part.
Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse, qu’il ne “retire pas du monde”.
Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires.
Des gens qui ont des maladies ordinaires, des deuils ordinaires.
Des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires.
Ce sont les gens de la vie ordinaire.
Les gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue.
Ils aiment leur porte qui s’ouvre sur la rue, comme leurs frères invisibles au monde aiment la porte qui s’est refermée sur eux.
Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté.
Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné. »
Madeleine Delbrêl, “La sainteté des gens ordinaires”, tome VII des Œuvres Complètes 2009 – Nouvelle Cité – Nous autres gens des rues, p24)