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De Sydney à Bruxelles, frère Jack marche dans les pas du Christ

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© Franciscains du couvent Saint-Antoine (Bruxelles)

Accompagné d’une quinzaine de jeunes, Jack a fait découvrir une marche « à la franciscaine » à ses croyants désireux de rejoindre les périphéries.

Lauriane Vofo Kana - publié le 04/11/21

Le frère Jack Mardesic, Australien, est un franciscain à la vie bien remplie. À sa vie communautaire classique, il ajoute une vie itinérante insoupçonnée. Plusieurs semaines dans l’année, il prend son sac à dos direction l’inconnu et annonce l’Évangile.

Des anecdotes de missions ? Le frère Jack Mardesic n’en manque pas. Avec son accent australien, ce franciscain qui est désormais à Bruxelles pourrait revenir sur des centaines de rencontres faites tout au long de ses dix années d’évangélisation à travers l’Europe. Des billets de train offerts par des inconnus, un sac de couchage prêté par un ami migrant ou au contraire un accueil hostile, le style de vie hérité de la tradition franciscaine réserve son lot de surprises. “Ce sont des rencontres gratuites en one-shot”, explique le religieux. “Mais là déjà, quelque chose est semé, communiqué. En mission, on rend l’Église présente là où elle n’est pas, on touche vraiment la périphérie !”

Alors qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, le quadragénaire quitte le couvent de Saint-Antoine à Bruxelles. Tantôt accompagné par des frères tantôt en vadrouille avec des amis de la communauté ou des jeunes, le frère Jack va “porter le salut et la lumière de Jésus“. 

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Avec son sac à dos, Jack a porté la Bonne Nouvelle sur les routes d’Espagne, du Luxembourg, de France, d’Italie et de Belgique.

Réveillé à la présence de Dieu

S’il prend une part active dans la mission de l’Église, annoncer le Christ c’est aussi, pour le frère, répondre à un appel personnel. Le cadet d’une famille de trois grandit dans une foyer chrétien à Sydney. “Nos origines croates ont fait que notre foi catholique était comme une partie de notre identité même si elle n’était pas toujours très présente.” À l’adolescence, Jack “se perd dans la drogue” . S’il se rend de temps en temps à l’église pour prier, son addiction l’emprisonne : “J’étais impulsif, imprévisible et chaque fois que je me mettais des limites, je les dépassais.”

Je me suis réveillé à la présence de Dieu dans ma vie et ça a tout changé.

Le 30 août 2001, sa vie va basculer en l’espace d’une soirée : il se découvre pleinement fils de Dieu et “collaborateur” du projet divin. Il fait alors l’expérience de l’amour miséricordieux du “Père qui célèbre [son] retour”  de fils prodigue. Il tombe à genoux et pleure à chaudes larmes. Ensuite, il rejoint des amis, leur demande pardon et annonce qu’il change de vie. Puis, retrouve sa cousine, coiffeuse, pour abandonner son “look punk”. Sept petits mots vont faire prendre un tournant inattendu à sa vie. “I want you to be brother” [Je veux que tu deviennes un frère, ndlr]. Des paroles imprimées sur son cœur : il sait que “le Seigneur lui parle”.

Porter la Bonne nouvelle

En quelques jours il quitte son poste de graphiste, sur les conseils d’une amie se dirige vers les frères franciscains et le voilà en route pour Melbourne pour débuter une vie religieuse. Après une formation aux États-Unis, il découvre en Italie un appel à “marier l’itinérance avec la prédication des masses.” Depuis, il se réserve des temps de missions qui l’amènent sans argent, sans nourriture et sans adresse où dormir dans les villes européennes. Alors même si l’incompréhension et les résistances font partie du chemin, le frère persévère : “Chaque fois que je lis l’évangile, je vois Jésus qui se balade qui fait des rencontres, mange avec des gens et passe de villages en villages. Je sens que je touche quelque chose de sa vie et de son ministère.”

Dans une famille il y a aussi un amour radical. Les parents font grandir l’enfant et de bien des manières ils renoncent à leur temps, à leurs envies : c’est radical, ça coûte. Quand on est dans l’amour, on est dans le don de soi.

Cette mission radicale, “joyeuse, fraternelle et dépouillée”, le père René-Luc –  fondateur de l’école d’évangélisation CapMissio –  y voit une source d’inspiration : “Jack nous donne du courage pour être audacieux pour annoncer l’Évangile en étant dans notre état de vie ! Parce que vivre la radicalité de l’évangélisation, c’est tout simplement partager une bonne nouvelle qui habite notre cœur.”

MARCHER VERS L'INCONNU

Marcher vers l’inconnu, fioretti de missions franciscaines, par Frère Jack Mardesic avec Claire Denoël, Éditions Emmanuel, 2021.

Tags:
Évangélisationfranciscains
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