La natalité est en baisse, menaçant le renouvellement des générations, le dynamisme du pays, et, plus prosaïquement, le système déjà fragile des retraites. Et pourtant, un récent rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale des finances (IGF) préconise des mesures qui, au lieu de servir une vraie politique nataliste, se contente de retirer certains avantages aux uns pour les redonner aux autres. Selon les auteurs, la politique familiale actuelle ne prendrait pas suffisamment en compte la “précarité économique des familles monoparentales”. D’où le souhait de l’Igas et de l’IGF de faire de ces familles une “priorité stratégique” de la politique familiale.
Cependant, une vraie politique familiale ne devrait-elle pas être globale, universelle? C’est-à-dire s’adresser à toutes les familles, quelles soient monoparentales ou traditionnelles? Historiquement, la politique familiale a été conçue “dans une logique nataliste et d’aide financière à toutes les familles”, comme le souligne d’ailleurs le rapport. Une politique bientôt révolue? La question se pose, dans la mesure où le présent rapport n’envisage ni logique nataliste, ni aide à toutes les familles.
Pas de logique nataliste (alors qu’il y a urgence!)
“Si la France conserve le taux de fécondité (1,8 enfant par femme, ndlr) le plus élevé d’Europe, cet indicateur connaît depuis dix ans une érosion tendancielle se traduisant par une chute des naissances passant de 840.000 en 2010 à 740.000 en 2020″, reconnaît le rapport publié début novembre. Une baisse de la natalité qui se traduira naturellement par une baisse de la population française dans les années à venir. En effet, selon une étude de l’Insee publiée ce 29 novembre, si la fécondité et le solde migratoire restent à leurs niveaux actuels, la population française va continuer à croître jusqu’en 2044, puis baisser ensuite à un rythme moyen de 45.000 personnes par an. Le solde migratoire ne suffira plus à compenser l’excédent des décès par rapport aux naissances.
“La famille est une promesse d’avenir : elle a besoin d’être soutenue par les politiques publiques”, a réagi sur Twitter Pascale Morinière, présidente des AFC.