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L’innocente prière de la petite baptisée

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FEMME ET BEBE BAPTISE

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Benoist de Sinety - publié le 12/12/21

Curé de la paroisse Saint-Eubert à Lille, le père de Sinety raconte la joie simple du baptême d’un enfant. Sur le parvis de son église, devant la foule des passants chargés de cadeaux, il voit dans le regard de la petite baptisée le regard de Dieu qui ne cesse de se donner à tous, riches et pauvres, heureux et malheureux.

Ils sont là, dans cette église gelée. À la fin de la célébration eucharistique, au cours de laquelle une solide chorale de bébés a su répondre au chant des anges, manifestant ainsi cette communion de la terre et du Ciel dans une même Espérance, les voici qui se lèvent et gravissent les marches du chœur. Un homme, une femme, jeunes : lui portant dans ses mains une petite fille de quelques mois qui ne cesse de tourner sa belle petite tête ronde, observe et scrute. Ils viennent la présenter à cette communauté, car dans quelques instants elle sera baptisée. La maman, au micro, dit quelques mots simples et bien choisis : elle souhaite de tout son cœur que la petite soit baptisée pour entrer dans la famille des enfants de Dieu, que Dieu fasse alliance en elle…

Quelque chose s’est passé

Et le rite se poursuit : jusqu’à l’eau baptismale, les parents ainsi que les parrain et marraine répondent au nom de cette enfant. Laquelle, la tête ruisselante, pousse ses premiers cris avant de regarder, gravement, celui qui lui adresse désormais la parole : « Tu es maintenant fille de Dieu… tu participes à la dignité du Christ, prêtre, prophète et roi… Dieu te marque de l’huile du salut… Ce vêtement blanc en est le signe… avance à la lumière de la foi… » Tous regardent l’enfant à laquelle ces mots sont destinés. Elle, fixe le sien sur celui qui les formule. Quelque chose s’est passé en elle. Nul n’a pu le voir. Mais elle, elle le sait sans savoir comment en rendre compte.

La flamme de la bougie, le parfum du chrême, la fraîcheur de l’eau, l’émotion amoureuse qui s’empare des cœurs de ses plus proches, tout dit le mystère, sa beauté, sa densité. Quels fruits portera cette semence de Vie ? Nul ne le sait, mais tous constatent que déjà, son existence seule provoque la joie de ceux qui en sont les témoins.

Il faut bien sortir

Dans une église qui oublie parfois de parler avec force lorsque les plus faibles sont mis à mal, mais qui ne rate jamais l’occasion de se lamenter lorsqu’elle s’estime bousculée, il est bon de constater combien le Seigneur prend soin de son peuple, en le régénérant sans jamais le corrompre. L’enfant ne grelotte pas, en dépit de la température hivernale qui saisit les adultes. Elle redresse la tête, observe encore, scrute. La voici désormais pleinement chez elle, au milieu de l’église, dans cette immensité où des millions sont venus et viendront. Elle goûte peut-être cette satisfaction de se savoir à sa place, voulue là, portée et protégée, instituée au milieu des autres comme enfant d’un Père qui confère à chacun la grandeur de son Nom.

Elle porte sans mot dire toute cette injustice dans l’innocente prière du bébé qui n’a pas encore de mots pour réduire l’Amour.

Mais il faut bien sortir : à quoi bon recevoir si ce n’est pour donner ? Dehors, les passants courent de boutiques en échoppes, les bras chargés de cadeaux dont tous assurent qu’ils coûteront cette année plus d’argent que jamais. Ils courent en oubliant peut être un peu trop vite l’immense foule de ceux qui ne pourront cette année encore n’en faire aucun, faute de ressource. De ceux-là on n’en parle peu : la place médiatique est toujours prise par ceux qui possèdent. Surtout lorsqu’ils peinent à garder leurs richesses. Les autres, ceux qui n’ont rien, n’intéressent pas. Ils attendrissent le soir de fête et permettent ainsi aux riches de faire un don, histoire de rendre plus digeste les festins vespéraux. 

Inondée d’une Présence

Heureusement qu’il y a cette petite fille, toute jeune baptisée. Sur le parvis, devant le lourd portail par lequel on voit la crèche toute illuminée, elle porte sans mot dire toute cette injustice dans l’innocente prière du bébé qui n’a pas encore de mots pour réduire l’Amour et qui se laisse baigner sans vergogne ni pudeur par les flots d’une tendresse qui déborde de Dieu. Elle voit passer ces êtres, riches et pauvres, grands ou faibles, laids ou beaux. Elle a pour chacun le même regard à l’heure où, pour quelques jours, semaines ou quelques mois, elle demeure absolument inondée d’une Présence contre laquelle nul ne pourra jamais rien.

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Baptême
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