Missionnaire de la Miséricorde. Ils ne sont que 1.000 prêtres à travers le monde, dont 35 en France, à bénéficier de cette attribution.”Nous pouvons absoudre des péchés qu’un prêtre ne peut pas absoudre”, explique le père Dominique Cordier, chanoine à Notre-Dame de Paris. C’est dans une bulle d’indiction, signée par le souverain pontife le 11 avril 2015, que des prêtres “missionnaires de la Miséricorde” ont été envoyés dans les diocèses du monde entier pour confesser les péchés avec un mandat spécial du chef de l’Eglise catholique.
Prolongée pour l’année sainte de la Miséricorde en 2016, cette mission est depuis renouvelée chaque année pour les prêtres nommés. “Vous serez appelé à incarner de façon exemplaire, les attitudes que le Saint Père a suggérées à tous les confesseurs et à vous engager à être accueillant envers tous. A chaque lettre de mission nominative sont énumérées les attitudes attendues auprès de chacun, pour qu’il soit : témoin de la tendresse paternelle malgré la gravité du péché, soucieux d’aider à réfléchir sur le mal commis, clair dans la présentation des principes moraux, disponible pour accompagner les fidèles dans le parcours pénitentiel (…), clairvoyant dans le discernement de chaque cas particulier, généreux à dispenser le pardon de Dieu avec un cœur magnanime”.
Nommés par le Pape, sur proposition de leur évêque, les prêtres diocésains, missionnaires de la Miséricorde, reçoivent le pouvoir de pardonner des péchés qui sont généralement réservés au Siège Apostolique comme la profanation des espèces consacrées (corps et sang du Christ), la violence physique contre le pontife romain, l’absolution du complice contre le péché, la violation directe du secret de la confession et la captation ou la divulgation du secret confessionnel par les moyens de communication modernes. Ils ont également le pouvoir de relever une excommunication.
“C’est Mgr André Vingt-Trois qui m’a recommandé à Rome en 2015. Nous sommes cinq prêtres Missionnaires de la Miséricorde à Paris, et 35 en tout en France, ce qui signifie qu’il n’y en a pas dans chaque diocèse”, explique le père Dominique Cordier. Chanoine à Notre-Dame de Paris, l’homme âgé de 75 ans et prêtre depuis 48 ans, est installé, depuis l’incendie, à Saint-Louis d’Antin où il confesse “huit à neuf heures par semaine”. Que des péchés graves ? “Non, bien sûr ! Depuis ma nomination comme prêtre Missionnaire de la Miséricorde, cela ne m’est encore jamais arrivé de devoir absoudre un pénitent d’un de ces péchés graves”, reprend-il. “Mais il est bon de faire savoir aux chrétiens comme aux évêques que nous existons et qu’ils peuvent venir vous voir”. Un annuaire recensant tous les prêtres missionnaires de la Miséricorde est d’ailleurs adressé à chaque diocèse du monde.
Les missionnaires de la Miséricorde du monde entier se retrouveront à Rome les 23,24 et 25 avril 2022 pour fêter avec le Pape le dimanche de la Miséricorde.