Ce conte a été écrit par Yolande Calvet en 1993 pour son petit-fils, et publié dans un bulletin paroissial du diocèse d’Annecy en 2006. Inspiré d’un texte de Robert Farelly, pasteur baptiste, paru en 1964 sous le titre “Un concierge embarrassé” au sein d’un recueil de quinze contes intitulé Noël à la chandelle, il a été remanié par Yolande Calvet pour en faciliter la lecture aux enfants. Cette dernière, décédée en 2017, était responsable des spectacles au sein de l’association Les Blouses Roses qui intervient dans les hôpitaux auprès des enfants malades. Une invitation à espérer.
Après que l’étoile eut guidé les rois mages jusqu’à la crèche, le concierge du ciel se demanda : “Que faire de cette nouvelle étoile ? Où la placer ?” Il sillonna le ciel, fit le tour des constellations et demanda aux myriades d’étoiles si elles ne pouvaient pas se serrer un peu, laisser un peu d’espace, faire une petite place à cette nouvelle venue…
“Il n’en est pas question, répondirent-elles, nous sommes installées dans cet ordre depuis toujours, il est impossible de changer notre ordonnance !” Du côté de la Voie Lactée, même réponse de la Grande Ourse : “Pas de place !”
“Que faire ?”, se demanda-t-il. “Cette étoile a un destin particulier, elle a guidé les mages jusqu’au Sauveur du monde. Elle a obéi à des lois particulières. Elle est très proche de la Terre… Elle est très proche de la Terre : mais oui, la voilà la solution ! Je vais la donner au monde.”
Chacun de nous a reçu un éclat de l’étoile de Noël. À nous de le faire briller, de raviver sans cesse cet éclat de lumière dans notre cœur.
Alors, il alla dans son atelier, et là, il cassa l’étoile en mille morceaux, en mille éclats dont il remplit son tablier. Il sortit et, comme le semeur, à la volée, il lança les éclats d’étoile partout sur la Terre.
Mais ils n’allèrent pas n’importe où : certains se logèrent dans les chambres des hôpitaux et devinrent les veilleuses dont les malades ont tant besoin pour ne pas être angoissés la nuit. D’autres descendirent au fond des mines, là où les mineurs de fond ont besoin d’être guidés par une lampe frontale. D’autres encore se placèrent comme fanaux sur les barques, dans les phares sur la mer, pour éviter aux embarcations de s’échouer sur les rochers. Enfin, le plus grand nombre vint habiter le cœur des hommes.
Chacun de nous a reçu un éclat de l’étoile de Noël. À nous de le faire briller, de raviver sans cesse cet éclat de lumière dans notre cœur.