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La jeunesse est un âge généreux. Celle de notre temps ne fait pas exception. La pandémie n’a pas entamé son envie de s’engager pour des causes nobles. Les chrétiens ne doivent pas négliger cette générosité et compter sur elle pour l’avancée du règne du Christ. Car en dehors des missions humanitaires et missionnaires dont elle a la charge, l’Église offre également un lieu d’engagement actif à proposer aux jeunes et moins jeunes : la prière. Celle-ci, contrairement à une idée reçue, est une action authentique qui demande résolution et persévérance. Certains objecteront que c’est Dieu qui agit et exauce dans la prière. C’est faire bon marché de l’effort de celui ou de celle qui prie, de la part qu’il prend dans l’échange demande-réponse qui constitue l’ossature de la prière — même s’il existe d’autres formes de prière comme la louange et l’adoration. Par ailleurs, celles-ci requièrent elles aussi mobilisation, détermination et application.
Des obstacles à la prière
Cependant, l’obstacle le plus redoutable que rencontre aujourd’hui la prière est notre mentalité positiviste qui ne voit plus le beau et le vrai qu’au travers de ce qui se voit et se touche. À quoi bon prier puisque nous n’en constatons pas de visu les résultats immédiats ? L’engagement humanitaire, sur ce point, est beaucoup plus gratifiant. Pourtant, prier est beaucoup plus fondamental parce que nous supplions Dieu d’agir en personne. Et qui peut se vanter d’être plus puissant que Lui ?
Prier requiert la foi, nous rétorquera-t-on encore. Mais est-on sûr de ne pas croire en Dieu ? Et si c’est en se mettant en attitude de prière que nous découvrions en nous un appel à un Autre que nous n’avons jamais nommé jusqu’à maintenant mais qui n’attendait que notre attention pour Se révéler à nous ?
Missionnaires de la grandeur de la prière
À ce niveau, les chrétiens portent une double responsabilité. Tout d’abord, celle de supplier le Très-Haut de manifester Sa miséricorde envers un monde qui L’oublie de plus en plus. Ensuite, la responsabilité d’inciter leurs semblables à prier à leur tour en leur signalant pour cela les raisons pour lesquelles la prière est l’acte le plus important que l’homme puisse poser sur cette terre. En effet, outre son objectif d’en appeler à Celui pour qui rien n’est impossible, la prière possède la vertu d’élever l’esprit, d’embellir l’âme de celui qui s’y livre. D’après Élisabeth Leseur, toute âme qui s’élève élève le monde. Et quel objet d’attention sanctifiera mieux nos pensées que Celui qui est le Saint par excellence ? Saint Jean de la Croix précisait « qu’une seule pensée de l’homme vaut plus que l’univers entier. Ainsi, il n’y a que Dieu qui soit digne d’elle ». Tout esprit tourné vers Dieu contribue de la sorte à rendre le monde meilleur en faisant descendre sur lui la miséricorde divine et en élevant les pensées des hommes.
Aussi, le premier devoir d’un chrétien envers la jeunesse consiste à lui indiquer la prière comme le premier terrain d’exercice de sa générosité. Je me souviens à cet égard d’une parole d’un adolescent qui m’avait confié à Taizé que prier était l’acte le plus responsable qu’il connaissait. Passer une heure devant le Saint-Sacrement vaut mieux que toutes les agitations du monde. La passivité apparente se retourne en acte de la plus grande efficacité !
