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« Notre-Dame brûle », le film évènement de Jean-Jacques Annaud

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Mickaël Lefevre I BSPP

Louise Alméras - publié le 15/03/22

La reconstitution cinématographique de l’incendie de Notre-Dame de Paris par l’un des plus grands cinéastes français était attendue. Jean-Jacques Annaud signe une nouvelle fois avec "Notre-Dame brûle", en salles le 16 mars, un film qui restera dans les annales.

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La nuit du 15 au 16 avril 2019, Notre-Dame de Paris est défigurée par les flammes. L’événement devient planétaire. Tout le monde regarde vers Paris après avoir vu les images de la cathédrale en feu. Personne ne sait comment l’incendie a pu se déclarer, puis se propager, dans l’un des monuments les plus visités en France. Le monde entier, sous le choc, croit assister à la disparition du sanctuaire le plus célèbre de France. Heureusement, l’héroïsme des pompiers, soutenus par la prière fervente des croyants, parvient à venir à bout des flammes. Au petit matin, Notre-Dame est lourdement blessée mais sauvée. Une perte immense mais un drame évité de peu. 

En décembre 2019, quelques mois plus tard, Jean-Jacques Annaud, contacté par Jérôme Seydoux, le président de Pathé, décide d’en faire un film. Muni de son génie et entouré d’une équipe technique à toute épreuve, il se lance dans le pari fou de nous faire revivre le drame de l’intérieur, entre les pierres et la charpente immense, tout proche des pompiers qui ont osé y pénétrer. L’ambition est telle que l’on revit l’étonnement et la tristesse immense causés par cette tragédie. Entre suspens et réalisme extrême, ce film est une véritable prouesse cinématographique. À la hauteur de ce que Notre-Dame mérite. Il sort trois ans après l’incendie.

Le drame que personne n’attendait

Nous sommes au beau milieu du printemps 2019, les touristes du monde entier se succèdent pour fouler les dalles de la cathédrale de Paris. Les travaux ont commencé et de grands échafaudages jouxtent ses tours. Au même moment, le nouveau responsable technique prend ses fonctions dans le local dédié à la surveillance du lieu, dans la réalité assez sordide. Les ouvriers s’en vont. L’intelligence de Jean-Jacques Annaud est de nous présenter les événements tout en ne s’arrêtant à aucune des hypothèses sur ce qui a pu déclencher l’incendie. Il insiste néanmoins sur plusieurs négligences. Ici un mégot incandescent s’engouffre dans la charpente, là un pigeon pique de son bec les câbles des installations. Une étincelle et le feu démarre. L’alarme sonne dans le local, mais on croit à un mécanisme défectueux. L’image est léchée, les plans précis, la succession des scènes pertinente. 

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Le cinéaste reconstitue le plus précisément possible ce qui s’est réellement passé, minute après minute, heure après heure. Et le plus étonnant de l’histoire est sans doute la lenteur incompréhensible avec laquelle l’alerte est lancée. Il faut attendre une bonne demi-heure de film pour que l’action entre en scène. Un incendie à Notre-Dame paraît inimaginable. De la rue ou des fenêtres des bureaux, on voit pourtant de la fumée surplomber Notre-Dame. Les pompiers sont enfin sur le coup, sans trop y croire, sans se douter de l’ampleur de l’événement qui va leur prendre une partie de la nuit : pour certains, l’incendie de leur vie. Une voiture de pompier se faufile à travers les embouteillages, le compte à rebours est lancé. Car les coulisses du terrible incendie sont avant tout une succession de contretemps, d’obstacles et de dysfonctionnements. 

Notre-Dame, joyau spirituel ou édifice renommé ?

Le cinéaste aurait pu s’arrêter à l’enjeu du sauvetage de la cathédrale en tant qu’éminent édifice de Paris. Il a choisi de respecter, d’abord, son caractère sacré, spirituel. Ainsi, au-delà de l’intervention des pompiers, tout un pan du suspens concerne la récupération des trésors de Notre-Dame de Paris. Celui qui détient la clé du coffret dans laquelle la sainte Couronne d’épines est précieusement gardée est d’ailleurs l’un des protagonistes principaux de l’histoire. Son arrivée tant attendue suscite bien des frayeurs et devient aussi importante que celle des pompiers.  

Si Notre-Dame est un joyau spirituel, est-elle aussi la personnification de la Vierge Marie ? La question est officieusement posée quand un général des pompiers refuse de sacrifier la vie de ses hommes pour des pierres, tandis que leur serment est de pouvoir se sacrifier pour sauver des vies. Conscient néanmoins de ce que la cathédrale représente, il demandera alors à ses hommes s’ils sont volontaires. Tandis que l’on voit régulièrement le visage de Marie en statue, d’où coule même une larme, le cinéaste joue sur les deux symboles : les pierres sont aussi le corps de la Mère de Dieu. C’est en tout cas avant tout un lieu de prière, avant d’être un lieu touristique. Ce soir-là, de nombreux fidèles entourent la Dame, ils chantent et récitent des prières. 

L’exploit des pompiers et de Jean-Jacques Annaud

La reconstitution de l’incendie, à l’aide d’effets visuels et d’incendies provoqués sur les constructions du décor, est tout simplement impressionnante. Alors que la température est montée jusqu’à 1.200 degrés, les pompiers sont confrontés à une véritable fournaise. Un enfer s’est creusé au cœur du Paradis. Sous la chaleur, le plomb coule à flot, dégorge des gargouilles et pleut sur les casques des pompiers, jusqu’au pied de la cathédrale. Leur uniforme fait pour supporter au maximum 700 degrés et leurs 40 kilos de matériel sur le dos ajoutent à l’épreuve des pompiers, sans compter l’exiguïté de la circulation dans les hauteurs de Notre-Dame. 

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Le cinéaste intègre à sa mise en scène des images filmées le soir du drame avec des smartphones. La différence est à peine visible. Le théâtre funeste est regardé par des milliers de personnes. À la fois fascinant et terrible, il touche au cœur, manque de faire faillir l’espérance. Tout s’écroule, la charpente, véritable forêt, part en fumée. L’intérieur de la cathédrale, où quelques heures avant la messe était célébrée, est elle aussi rongée. Les moyens employés (camion spécial venu du château de Versailles, robot extincteur) ne suffisent alors pas. Seuls les hommes peuvent sauver ce qu’il reste. 

On est littéralement pris par l’attente, insoutenable, de la fin de cette tragédie. Face au brasier immense, des pompiers héroïques tentent une intervention extrêmement risquée, salutaire, malgré les obstacles de plus en plus nombreux et, surtout, le risque d’y rester. Et le miracle arrive, sans perte humaine, quinze heures après le déclenchement de l’incendie. La dernière scène semble dire que c’est grâce à la prière d’une enfant… Métaphore de l’espérance ? Car l’arrêt de l’incendie a incontestablement eu son lot de miracles et de grâces.

Notre-Dame brûle, de Jean-Jacques Annaud, d’après un scénario de Thomas Bidegain et Jean-Jacques Annaud, avec Samuel Labarthe, Mikaël Chirinian, Jean-Paul Bordes, 1h50. En salle dès le 16 mars.

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CinémaincendieNotre-Dame de Paris
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