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Cette paroisse sans paroissien qui voit des milliers de personnes passer chaque jour

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GARDEL BERTRAND / HEMIS VIA AFP

Eglise Saint Louis d'Antin, Paris.

Eléonore de Vulpillières - publié le 03/07/22

C’est une église qui vibre autant que le quartier qui l’entoure. Saint-Louis d’Antin est une paroisse vivante, un lieu de passage et de recueillement, de formation et de prière. Reportage dans l’une des églises les plus fréquentées de Paris.

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Quelle que soit l’heure de la journée où on s’y rend, on n’est jamais seul à Saint-Louis d’Antin, paroisse située non loin de la gare Saint-Lazare. On peut y entrer par la rue du Havre ou la rue Caumartin, dans un quartier riche en commerces et en bureaux. Le contraste entre l’agitation du dehors et la paix qu’on trouve à l’intérieur de l’église, entre deux messes, est saisissant. L’ambiance est propice au recueillement, comme nous le confirme Joséphine, qui travaille dans un commerce du quartier et s’y rend régulièrement durant sa pause déjeuner. « Souvent, je viens déposer mes joies et mes peines à Jésus au milieu de ma journée de travail. Cela peut durer seulement dix minutes. Mais je suis toujours heureuse de prendre cette pause spirituelle, de me reconnecter à Dieu dans ce lieu beau et paisible. »

Quant à Charlotte, étudiante en classe préparatoire dans un lycée voisin, elle s’y rend une à deux fois par semaine avant d’aller en cours. « Cette visite à Saint-Louis est un bon moyen de commencer ma journée, de l’offrir à Dieu. On n’est jamais mieux que dans une église pour prier ! Même si cette année est parfois difficile, avec la préparation des concours, c’est essentiel pour moi de venir ici pour prier ou assister à une messe de semaine. » Elle évoque aussi l’une des chapelles latérales qui la touche particulièrement : celle de la statue de l’Enfant Jésus de Prague, qui mesure moins de 50 centimètres. La dévotion à cette petite statue qui incarne l’enfance du Christ s’est répandue en Europe dès le XIXe siècle. Pour Charlotte, « c’est une façon de se souvenir de la simplicité et de la pureté de Jésus enfant ». Et elle n’est pas la seule à le penser, puisque cette petite chapelle est la plus fréquentée de l’église.

Messes et confessions en abondance

Sept messes y sont célébrées par jour en semaine, et cinq le week-end. C’est la quatrième année que le père Antoine Devienne est curé de Saint-Louis d’Antin. Dans sa paroisse se mêlent les habitués, et ceux qui viennent spécialement pour les confessions ou les nombreuses messes. « Ils savent qu’ils vont trouver un prêtre. C’est la paroisse de Paris dans laquelle il y a le plus de confessions, et depuis longtemps. C’est justement ce qui les touche », explique-t-il. Et pour cause, il passe environ quatorze heures par semaine à confesser. « Cette présence sacerdotale continue attire les fidèles ». Certains viennent même remercier les prêtres d’être là et de « faire ce qu’ils font. »

Définie par son curé comme un « lieu de direction spirituelle », l’église Saint-Louis d’Antin n’est pas une paroisse classique. Il y a peu de baptêmes et d’enterrements, et pas de mariages. Le fonctionnement est plus proche de celui d’un sanctuaire que d’une église traditionnelle. « Nous voulons justement développer cette attractivité propre au sanctuaire. »  A la fin des années 1950, le territoire de la paroisse – qui existait depuis 1802 – a été réduit à peau de chagrin, si bien qu’il y avait moins de mille habitants… « Aujourd’hui, le taux de prêtres par habitant est gigantesque à Saint-Louis ! ». Huit prêtres, dont un prêtre étudiant, font tourner cette paroisse dynamique.

Pour imaginer le fonctionnement de la paroisse, la mobilité en Ile-de-France autour de la gare Saint Lazare a été prise en compte dès les années 1950, ainsi que la construction des lignes de RER complémentaires au métro. Durant les confinements et les couvre-feux de 2020 et 2021, cette particularité avait justement constitué un frein au rayonnement de la paroisse. « L’impact du Covid sur notre vie paroissiale a été très fort, puisque le confinement a rendu impossible le déplacement de 95% des gens à l’église, qui a donc été fermée un temps », explique le curé, qui estime qu’en 2022, la population vit encore dans la peur. « Je le vois au port du masque à l’église : alors qu’il n’est plus obligatoire depuis plusieurs semaines, un fidèle sur trois le porte. »

Une vie culturelle riche

A présent, le Centre Bernanos, créé dans la paroisse en 1994, et qui offre à tous des activités culturelles, plus que spirituelles, redémarre. Pièces de théâtre – en ce moment est jouée Polyeucte de Corneille – , projections de films, concerts, conférences sont autant d’événements d’inspiration chrétienne, mais qui touchent un public qui se situe bien au-delà des catholiques pratiquants. Selon l’abbé Devienne, il existe une difficulté à faire se rencontrer les deux populations, celle qui va à l’église, et celle qui va au centre Bernanos. Son souhait est précisément de parvenir à davantage d’échanges entre ces deux publics.

Détail amusant, il y a un peu plus de 150 ans, en août 1871, Marcel Proust était baptisé à Saint-Louis-d’Antin. Mais dans cette église, le temps n’est ni perdu, ni a fortiori retrouvé. Il est étiré. Le dynamisme dans l’organisation des confessions et de l’eucharistie, et ses larges plages horaires d’ouverture en font un lieu unique à Paris. Un phare priant dans l’effervescence de la Chaussée d’Antin.

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