Par Anna Kurian, envoyée spéciale à Québec. Après la sobriété de l’accueil reçu à Edmonton, le pape François a retrouvé mercredi 27 juillet les bains de foule et la liesse à Québec, deuxième étape de son voyage au Canada. L’homme en blanc y a reçu un accueil enthousiaste, sur son passage célébré par des dizaines de milliers de personnes.
À Edmonton en Alberta, l’atmosphère était à la gravité, à la réserve et à la discrétion. Nul signe de visite du Pape, hormis quelques logos et quelques routes barrées. Nulle foule dans les rues, et une participation clairsemée dans les événements. Mais cette première étape, à la rencontre des Premières nations, des Métis et des Inuits, se voulait sobre, humble, exprimant la démarche pénitentielle du pape envers ces communautés autochtones maltraitées dans les écoles résidentielles.
À Québec en revanche, où il a atterri le 27 juillet en début d’après-midi, le chef de l’Église catholique est allé à la rencontre de la province canadienne la plus catholique. Et pour cause, c’est là que les premiers missionnaires ont implanté la foi au Christ. Un héritage qui a compté pour les résidents, qui se sont mobilisés en nombre pour recevoir le successeur de Pierre, 38 ans après la visite de Jean Paul II (1984).
Dès la sortie de l’aéroport, des Québécois s’étaient postés le long de la route empruntée par la voiture papale, brandissant leurs drapeaux du Vatican, leurs banderoles, leurs smartphones pour immortaliser le moment. La chaîne humaine se poursuivait, parfois dense, parfois clairsemée, jusqu’à la ville de Québec et sa Citadelle, à une quinzaine de kilomètres.
Le pape François avait rendez-vous dans cette forteresse militaire – palais de la gouverneure générale – avec les autorités du pays. Et en ressortant, après avoir exhorté les politiques à encourager “le multiculturalisme” plutôt que la “cancel culture”, le Pape est monté dans sa papamobile pour parcourir les “plaines d’Abraham”, au sein du parc des Champs-de-Bataille de la capitale québécoise. Dans ce fameux parc et aux alentours, dans les rues adjacentes, s’étaient rassemblées près de 25.000 personnes pour acclamer le pontife.
Ce dernier, que l’on a vu la plupart du temps en fauteuil roulant depuis le début du voyage, a pris le temps de sillonner la foule, bénissant des enfants, saluant de part et d’autre.
Le 28 juillet, les Québécois pourront le retrouver au sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaulieu, où le pape François doit célébrer une messe. Et dans l’après-midi, il rencontrera les prêtres et religieux canadiens.