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Comment discerner sa mission dans sa paroisse ?

PRAY

Fred de Noyelle | Godong

Alexandra Maclennan - publié le 29/07/22 - mis à jour le 03/08/23

Comment aider nos prêtres ? Notre série sur la vie de nos paroisses se poursuit avec une question pour ce temps de vacances : et moi, quelle est ma mission dans ma paroisse ? Cet exercice de discernement passe par une rencontre entre un désir, une aptitude et un appel (5/6).

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L’actualité du début de l’été avec le suicide d’un prêtre dans le diocèse de Versailles nous donne à voir encore tragiquement que la question de savoir comment aider les prêtres ne s’est jamais posée avec autant d’urgence. Paroissienne lambda, qui n’ai ni compétence ni autorité pour comprendre et encore moins m’exprimer sur les causes de ce drame, je suis démunie. Et je vais résister à la tentation d’envoyer un mail à mon curé; j’attends qu’il rentre de vacances en famille, ou de retraite, ou de camp scout. Et je respecte son downtime, temps pendant lequel il refait sa capacité d’attention pour l’année pastorale qui vient. 

Suis-je vraiment utile ?

La présence et l’aide que nous pouvons apporter à nos prêtres sur le terrain, au quotidien, sont-elles d’une réelle utilité ? Ou sont-elles dérisoires, insignifiantes à côté de besoins réels dont nous n’imaginons pas la nature et l’ampleur ? La « pierre vivante » (1P 2, 5) que j’apporte à l’édifice ecclésial, n’est-ce en réalité qu’un petit grain de sable ? Est-ce que ce que je peux faire avec mes moyens limités, mon temps trop court, mon intelligence partielle de la réalité, change quelque chose, finalement ?

Oui, cela change quelque chose. Lorsque nous nous sentons glisser sur la pente de la désolation, nous pouvons nous souvenir de saint Ignace qui nous conseille de nous ancrer dans nos lieux de consolation, dans ce que nous savons être toujours vrai et source de paix, de joie profonde et durable, de vitalité, d’élan. Dans le cas présent, quelles sont les certitudes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer ? 

Par notre baptême, nous devenons « membres du corps du Christ » et participons à sa « dignité de prêtre, de prophète et de roi ». Nous sommes donc désormais toujours déjà incorporés dans le corps du Christ qu’est l’Église. Un paroissien conclut un jour une conversation de parvis avec une personne très engagée en disant : « L’Église trouvera une solution. » À quoi la personne répondit : « Mais l’Église, c’est nous ! » Cette parole toute simple fut transformante pour toutes les personnes qui entendirent cette fin d’échange.

Un exercice de discernement

Alors se pose la question : que puis-je faire concrètement qui soit vraiment utile ? Quel pan de la vigne du Père ai-je à faire fructifier ? Où est le service que j’ai à rendre ? « Je suis un maillon dans la chaîne. Dieu m’a créé pour une mission unique qu’il n’a confiée à aucun autre », écrit le cardinal Newman dans une prière. Cette parole, extraordinairement consolante dans les épreuves, est une assurance quotidienne que le travail de chacun est digne, précieux et unique dans le Royaume. C’est certainement en référence à notre participation à la dignité du Christ qu’un vicaire se plaît à appeler avec affection et respect ses fidèles « sa majesté », « son altesse », « princesse »…

«Reconnaître là où Dieu nous veut pour le bien de l’Église et pour notre vie joyeuse et fructueuse, c’est un exercice de discernement qui se fait dans l’écoute de l’Esprit saint et dans la communauté. C’est la rencontre entre un désir, une aptitude et un appel.»

Reconnaître là où Dieu nous veut pour le bien de l’Église et pour notre vie joyeuse et fructueuse, c’est un exercice de discernement qui se fait dans l’écoute de l’Esprit saint et dans la communauté. C’est la rencontre entre un désir, une aptitude et un appel. Peut-être ai-je à écouter mon cœur davantage : vers quoi suis-je portée ? Qu’est-ce qui me donne de la joie ? Chanter, fleurir, nourrir, organiser, entretenir, réparer, écrire, accueillir, accompagner, prier, marcher ? Peut-être ai-je besoin d’un complément de formation pour apporter le meilleur de moi-même au bien de l’Église ?

On a plus de joie si on se sent parfaitement à l’aise dans le service, et ce sont les autres, parfois des paroissiens inconnus, qui nous sont envoyés pour nous confirmer que nous sommes là où nous avons à être. Peut-être y a-t-il de nouveaux dispositifs économiques à inventer pour financer la formation des fidèles à rendre tel ou tel service de manière compétente et autonome. 

Inventer d’autres modèles

Nos organisations paroissiales en équipes et conseils vont certainement être remises à plat et les périmètres redessinés dans un futur proche. C’est l’occasion de sortir des cadres, d’inventer d’autres modèles de travailler ensemble. Comment rendre cela plus attrayant ? Comment attirer les actifs, ou les étudiants ? En changeant de lieu, en se réunissant ailleurs que dans les salles paroissiales néon-lino-moquette-murale des années 1980, en inventant une nouvelle convivialité qui entourerait le service, en faisant d’autres activités ensemble comme du sport.

Dieu m’a créé pour une mission unique qu’il n’a confiée à aucun autre.

Par la reconnaissance individuelle aussi, le merci individuel attentif à la mission que chaque maillon de la chaîne a accomplie. Au sens de la liturgie baptismale, nous sommes tous prêtres, c’est-à-dire que nous sommes tous unis, regardons dans la même direction et œuvrons ensemble à la même œuvre. Prier, œuvrer et se détendre avec nos prêtres ne résoudront pas tous les problèmes, mais changeront leur vie ici avec nous et leur permettra de porter du fruit spirituel. Chacun ne peut que remplir son devoir d’état le mieux possible, et c’est là notre dignité, la réponse à notre appel, et notre mission de « maillon dans la chaîne ».

Tags:
ÉgliseParoissePrêtre
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