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Cuisiner, c’est d’abord un acte de miséricorde

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Monkey Business Images/Shutterstock

Marzena Devoud - publié le 29/07/22

Dans un quotidien chargé, il est difficile de prendre le temps pour cuisiner comme... pour prier. Paradoxalement, ces deux activités peuvent faire beaucoup de bien et même rendre profondément heureux. Voilà pourquoi.

Faire un gâteau, mélanger la pâte, pétrir, mesurer, dorer… Autant de gestes culinaires qui apaisent. Pourtant, ils peuvent rapidement se transformer en corvée. Les raisons ne manquent pas : bloquer une “pause cuisine” dans un agenda bien chargé est parfois un vrai casse-tête. Le succès grandissant des recettes simples et ultrarapides, entre plats uniques et mets à base de trois ingrédients maximum, en est l’illustration frappante. “Bien-sûr, ces recettes sont utiles, mais la démarche d’efficacité nous prive de quelque chose d’essentiel. Comme prier, cuisiner est d’abord un acte de miséricorde. D’ailleurs, il y a un lien entre ces deux activités. Dans l’Évangile Jésus aime se révéler au cours des repas : de Cana à la Cène, les occasions ne manquent pas. Même ressuscité, il tient à faire des grillades de poissons”, explique à Aleteia le frère dominicain Patrick-Marie Bozo qui organise régulièrement des sessions intitulées “La joie des mets” au sanctuaire de la Sainte-Baume.

Cuisiner, prendre un repas ensemble, se mettre autour de la table : Tout cela est bien plus que se nourrir. “Il y a un véritable sens spirituel dans le geste de cuisiner comme dans celui de savourer un plat en compagnie des autres. Et ce sens, on l’a hélas un peu perdu”, constate le dominicain. Comment alors le retrouver et se motiver définitivement pour repasser derrière les fourneaux ? Voici quelques pistes inspirantes :

1 Cuisiner, c’est rester ensemble

Cuisiner permet de se sentir connecté les uns aux autres. “La cuisine apporte un véritable lien. D’une certaine manière, elle oblige à rester ensemble. L’unité familiale, amicale ou communautaire, se fait à table. C’est un socle”, avance le frère Patrick-Marie. Par conséquent, elle aide à se rapprocher des êtres chers. En préparant un repas pour une personne en particulier, on lui montre qu’elle compte pour nous. C’est un acte d’amour et de soutien, une attention qui enrichit sensiblement le lien d’une relation.

2Cuisiner, c’est prendre soin de l’autre

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Si nourrir répond à un besoin de survie, la nourriture apporte aussi du réconfort. Ainsi, il n’est pas rare, quand une personne traverse une épreuve, que ses proches lui préparent son plat préféré. C’est une manifestation d’attention et de tendresse qui, parfois, exprime beaucoup mieux l’amour envers l’autre que les mots de consolation. “Si l’amour c’est vouloir faire du bien à quelqu’un, cuisiner est un premier acte d’amour. Dès qu’on cuisine pour l’autre, on ne peut que “faire bon”, souligne le chef cuisine étoilé, Olivier Roelinger dans une interview pour Aleteia.

3Cuisiner, c’est nourrir son âme

La nourriture est un don de Dieu. Faire la cuisine, c’est profiter de la création de Dieu. C’est une réalité à ne pas perdre de vue. Préparer un plat pour ses proches est un moment de contemplation et de gratitude. C’est aussi un moment que l’on passe avec Dieu. C’est lui qui donne la force de cuisiner le mieux possible. C’est lui qui veille à ne pas avoir trop peur de rater son plat. Si Dieu est présent jusque dans tous les détails du quotidien, il l’est aussi dans la cuisine, l’un des actes les plus élémentaires de la vie. C’est ce que disait sainte Thérèse d’Avila : “Dieu est dans vos casseroles, c’est là qu’il vous attend.”

4Cuisiner, c’est faire naître une communauté

 La cuisine crée l’unité et l’appartenance à une communauté. “Pour nous les dominicains, qui sommes des prêcheurs donc en mouvement constant, il est très important de cuisiner et de se retrouver pour les repas. Cela permet de rester incarné. Quand on est “bloqué” à table puisqu’on ne peut pas la quitter à n’importe quel moment, cela nous oblige d’être attentionné envers chaque frère, d’en prendre soin, d’être délicat envers tous ceux qui sont autour de la table”, confie le frère Patrick-Marie en dévoilant qu’il y a même une règle, celle du “plat unique” : “Régulièrement, avec tous les frères, nous devons partager le même plat unique, alors qu’au quotidien il y a un certain choix. Partager quelque chose de commun est très précieux. C’est un acte de communion qui, pour moi, se rapproche du Ciel où on se “nourrira” de Dieu et de la charité des autres. Liés les uns aux autres, on sera tous à la même table”, conclut le dominicain. Cuisiner est donc toucher un peu le Ciel… Tout ce qui vous reste à faire, c’est de bien planifier l’étape “cuisine” dans l’agenda. Maintenant, vous avez toutes les raisons nécessaires pour vous y mettre !

Tags:
bonheurCuisine
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